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La Commission européenne a lancé le 6 octobre à Bruxelles un nouveau réseau européen sur la PAC. Il s’agit d’une plateforme pour le partage de connaissances et d’expériences dans la mise en œuvre de la future PAC. Ce réseau fusionne deux réseaux ruraux déjà existants au niveau de l’UE: le réseau européen pour le développement rural et l’EIP-AGRI (pour la promotion de l’innovation dans les secteurs agricole et forestier). Il sera ouvert à de nouvelles parties prenantes. Objectif: mettre en réseau des autorités nationales, des ONG, des agriculteurs et des forestiers, des chercheurs et des évaluateurs de politiques. S’appuyant sur les expériences passées, ce réseau européen a pour objectif de soutenir la mise en œuvre des plans stratégiques de la Pac, de stimuler le partage des connaissances, la coopération et l’innovation dans toute l’Europe et ainsi contribuer à relever les défis environnementaux, sociaux et économiques auxquels l’agriculture européenne est confrontée, espère la Commission européenne.

La rédaction

Les régions, qui se voient confier les mesures non-surfaciques dans la PAC 2023-27, veulent renforcer la connexion entre installation et transmission pour le renouvellement des générations en agriculture, ont-elles indiqué le 6 octobre. «L’installation-transmission, c’est la priorité des priorités pour les régions», selon Lydie Bernard, présidente déléguée de la commission Agriculture. «Dans l’ancienne programmation, on parlait beaucoup d’installation. Nous sommes convaincus que le binôme installation-transmission est fondamental. Et qu’il faut probablement monter en puissance sur la transmission». Demandeuses de gérer le parcours à l’installation à la place de l’État, les régions ont présenté le 6 octobre une enquête sur «les politiques régionales en faveur de l’installation et la transmission en agriculture», appelant l’État à «s’appuyer sur ce rapport» pour bâtir la loi d’avenir agricole promise par Emmanuel Macron. Pour «renforcer la connexion installation-transmission», Lydie Bernard mise sur la relation entre la région et le terrain (intercommunalités, agglomérations). Des actions sont «peut-être à élargir avec les chambres d’agriculture». Il s’agit d’«être créatif», explique l’élue, proposant par exemple de «sensibiliser le cédant autrement».

La rédaction

Lors d’une conférence de presse organisée le 6 octobre au Sommet de l’élevage, les producteurs de lait de la FNPL, de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes et les JA ont appelé une nouvelle fois au respect de la loi Egalim et à une hausse du prix du lait équivalente aux autres pays européens, soit plus de 500 €/1000 l. Les élus syndicaux de la FNPL rapportent avoir rencontré les représentants de Sodiaal la veille. «On nous a fait des promesses de prix forts pour 2023», a affirmé le président de la section laitière de la FRSEA Aura et vice-président de la FNPL, Stéphane Joandel, lors d’un échange avec Agra Presse. Il explique que l’échange avec Sodiaal a «apaisé» le dialogue. Ces dernières semaines, le syndicat avait mis en cause à plusieurs reprises la coop’ sur le non-respect de sa formule de prix. Contactée, Sodiaal n’a pour le moment pas répondu à nos sollicitations. La conférence de presse a également été l’occasion pour les représentants des producteurs de revenir sur le risque de décapitalisation du cheptel laitier, confronté à la concurrence d’autres filières (céréales, viande).

La rédaction

Le crédit d’impôt de 2500 € qui avait été accordé aux fermes possédant la certification environnementale de niveau 3, dite Haute valeur environnementale, a été supprimé dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2023, par un amendement de la France insoumise adopté en commission des Finances le 6 octobre, après avoir reçu un avis favorable du rapporteur Jean-René Cazeneuve. «Ce label est assez contesté, donc je vous propose l’extinction de ce crédit d’impôt», a détaillé le député Renaissance du Gers. Les Républicains, le Modem, le Rassemblement national et même certains députés du groupe Renaissance avaient à l’inverse déposé des amendements prévoyant la prolongation du crédit d’impôt d’un an sur 2023. Confirmé en octobre 2020 dans le cadre du Plan de relance, le crédit d’impôt HVE avait été créé par la loi de finances pour 2021. Avec un budget total de 76 millions d’euros en 2021 et 2022, le gouvernement espérait certifier 4000 exploitations supplémentaires, pour atteindre 15 000 fermes HVE fin 2022. Des objectifs largement atteints, puisque, entre juillet 2020 et janvier 2022, le nombre d’exploitations HVE est passé de 8000 à 25 000. Les amendements proposant de prolonger le crédit d’impôt en 2023 avaient déjà été rejetés lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative pour 2022.

La rédaction

À l’occasion de l’examen en première lecture de la première partie du projet de loi de finances (PLF) pour 2023, le 5 octobre, les députés de la commission des Finances ont adopté un amendement visant à indexer sur l’inflation les sommes de déduction pouvant être utilisées comme épargne de précaution (DEP). Dans le détail, le texte indique que ces montants sont réévalués «chaque année au 1er janvier en application de l’indice mensuel des prix à la consommation». En revanche, les députés ont rejeté les amendements proposés par la FNSEA visant à relever le plafond pour les éleveurs et cultivateurs qui auraient contractualisé entre eux pour l’achat d’aliment. Questionné le 21 septembre en commission des Affaires économiques sur ce projet de soutien à la contractualisation entre filières végétale et animale pour l’aliment du bétail, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a déclaré que l’initiative était «intéressante dans son fondement», mais qu’il sera «un peu compliqué» de la faire adopter dans le cadre du PLF 2023. Les députés ont également refusé d’étendre le bénéfice de la DEP aux sociétés pour lesquelles l’agriculture représentent au moins 90% de leur activité.

La rédaction

La proposition de loi (PPL) «en faveur du développement de l’agrivoltaïsme», déposée en juin par des sénateurs Les Indépendants, a été adoptée le 5 octobre par la commission des affaires économiques, avec plusieurs amendements. Ce texte «confère pour la première fois un encadrement législatif clair à l’agrivoltaïsme, encourageant un développement raisonné de la filière, en soutien à une activité agricole principale», selon un rapport. Le 26 septembre, le Conseil des ministres s’était penché sur un projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (AER), et le président de la République a récemment promis un amendement du gouvernement dédié à l’agrivoltaïsme. Pour l’heure, le texte reste «étonnamment muet» sur l’agrivoltaïsme, déplore la commission. «Pour combler cet angle mort», elle a adopté à l’unanimité la PPL qui «permet de doter l’agrivoltaïsme d’une définition et d’un objectif et de lui appliquer un dispositif de soutien budgétaire, un cadre d’instruction clarifié et de solides garanties financières », d’après un communiqué. Le texte amendé prévoit un avis systématique de la CDpenaf, et des modalités de suivi, de contrôle et de sanction, coconstruites avec les acteurs agricoles, qui «doivent prévenir tout conflit d’usage entre production électrique et agricole».

La rédaction

La Commission européenne est prête à «examiner» un plafonnement des prix du gaz sur le marché européen pour faire face à la hausse des factures énergétiques provoquée par la guerre en Ukraine, a indiqué le 5 octobre sa présidente, Ursula von der Leyen. «Un tel plafonnement des prix du gaz doit être conçu correctement afin de garantir la sécurité de l’approvisionnement», a toutefois ajouté la responsable allemande devant le Parlement européen à Strasbourg. La Commission européenne avait déjà évoqué un plafonnement du prix mais uniquement pour le gaz russe, redoutant, comme l’Allemagne, qu’une limitation du prix de toutes les importations de gaz pousse les producteurs à préférer d’autres destinations. Mais une majorité d’Etats membres –quinze, dont la France, la Belgique, l’Italie, l’Espagne et la Pologne– réclame un plafonnement général du prix de gros du gaz. Mme von der Leyen a indiqué que la Commission était «prête à discuter d’un plafonnement du prix du gaz utilisé pour produire de l’électricité», qui serait «une première étape vers une réforme structurelle du marché de l’électricité» européen. Dans un texte voté le 5 octobre, les députés européens ont réclamé pour leur part à la Commission «un plafond tarifaire sur les importations de gaz» et «un embargo immédiat et complet sur les importations russes» d’énergie. En France, Bercy a annoncé le même jour une prorogation à 2023 et une simplification des aides aux entreprises les plus consommatrice de gaz et d’électricité, ainsi qu’une garantie de l’Etat pour la signature de nouveaux contrats.

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«La distribution aggrave la crise et la défiance des consommateurs!», alerte la FNSEA dans un communiqué du 4 octobre. Principale critique du syndicat majoritaire: en plus d’une baisse du nombre de références bio dans les rayons, les marges des distributeurs auraient récemment augmenté sur les produits bio. «Nous considérons qu’il s’agit de l’une des principales raisons de la crise de consommation que nous observons depuis un an, avec des prix qui ont fait fuir les consommateurs», dénonce Étienne Gangneron, élu du syndicat majoritaire en charge du bio. L’augmentation de marge s’expliquerait différemment selon les produits. Pour la viande bovine de réforme, le lait, ou les œufs, le prix consommateur aurait augmenté proportionnellement au conventionnel, alors que le prix producteur est resté stable. À l’inverse, pour certains fruits et légumes, le prix à la ferme aurait baissé, avec un prix identique. Des dérives face auxquelles le syndicat demande une «application très stricte» d’Egalim 1 et 2 dans le bio, avec construction du prix en avant et non négociabilité de la matière première, mais également plus de moyens pour l’atteinte des objectifs en restauration collective. Dans un courrier adressé à Agra Presse le 3 octobre, Leclerc promet de son côté de répondre au recul du marché en organisant «des promotions sur les produits bio de manière plus régulière en 2022», ainsi qu’en 2023.

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Douze AOP laitières ont déposé des demandes de modification temporaire de leur cahier des charges auprès de l’Inao en raison de la sécheresse et de la présence de rats taupiers dans les champs pour le saint-nectaire, indique le Cnaol (association des 51 ODG) à l’issue de l’assemblée générale de l’organisation qui s’est tenue le 30 septembre. Il s’agit des AOP St Nectaire, Banon, Bleu du Vercors-Sassenage, Abondance, Beaufort, Reblochon, Tomme des Bauges, Fourme de Montbrison, Laguiole, Cantal, Salers et Beurre Poitou-Charentes. Le Cnaol estime que près de la moitié des AOP devrait suivre. «Nous sommes favorables aux modifications temporaires de cahier des charges, indique son président Hubert Dubien dans un entretien à Agra Presse. Il faut que nos produits gardent leur authenticité tout en protégeant les systèmes.» Celui qui est aussi producteur sur les monts du Forez n’est cependant favorable pas à des modifications définitives: «Je ne dis pas que certaines ODG ne le feront pas, mais ce n’est pas ce que l’on souhaite. Il faut trouver des leviers d’adaptation à l’intérieur des zones géographiques.» La consommation de produits laitiers sous AOP a progressé de 15% en dix ans. Elle est «en léger retrait» sur la première partie de l’année 2022. Le chiffre d’affaires des produits laitiers sous AOP et IGP est estimé à 2,6Md€.

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Interrogé au sujet de l’assurance des prairies le 4 octobre au Sommet de l’élevage, Marc Fesneau a réaffirmé que «le système de base tournera autour de la cartographie» satellitaire, malgré les récentes critiques d’une partie du syndicalisme majoritaire. L’utilisation d’images satellite pour mesurer la pousse de l’herbe «permet d’aller vite», a défendu le ministre de l’Agriculture. De leur côté, dans un communiqué du 27 septembre, les associations spécialisées d’éleveurs de ruminants de la FNSEA estimaient que ces cartographies «ne représentent pas la réalité» des pertes causées par la sécheresse cette année. En application de la loi sur la réforme de la gestion des risques, un décret est attendu pour encadrer les recours que pourront exercer les agriculteurs en cas de désaccord avec ces données. «Aucun système n’est parfait», a reconnu M. Fesneau, qui s’est dit prêt à «regarder comment compléter par des expertises de terrain». Outre les difficultés pratiques, «économiquement, il n’est pas possible d’envoyer des experts dans chaque ferme», a souligné le président délégué de Groupama, François Schmitt, présent lors d’une table ronde aux côtés du ministre.

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