Aveyron | Par La rédaction
La FDSEA de l’Aveyron et les JA Aveyron ont muré, vendredi soir, les permanences du député Laurent Alexandre, à Villefranche de Rouergue et Decazeville, avec des pneus pour exprimer leur profonde indignation face à la position du député de la 2ème circonscription, concernant le vote de la motion de censure et son soutien implicite à l’accord Mercosur. «Ces prises de position répréhensibles vont à l’encontre des intérêts économiques, écologiques et sociétaux des agriculteurs», estiment les deux syndicats.
La FDSEA et les JA ont muré les permanences du député Laurent Alexandre à Villefranche et Decazeville le 6 décembre dans la soirée © FDSEA 12
Après avoir témoigné son soutien aux agriculteurs notamment sur le dossier Mercosur, le 25 novembre dernier lors de la session Chambre d’agriculture, ce dernier a changé son discours le lendemain à l’Assemblée Nationale provoquant l’incompréhension des agriculteurs aveyronnais. «Par son vote contre l’opposition à l’accord Mercosur, il tourne le dos aux enjeux cruciaux de la lutte contre le changement climatique et de la protection de notre agriculture locale. Il a également choisi de voter la motion de censure provoquant ainsi de lourdes conséquences immédiates sur notre agriculture. Nous n’avons plus de visibilité sur l’avenir, nous constatons même un recul sur les quelques avancées que nous avions obtenues», ont dénoncé les équipes locales de la FDSEA et des JA devant la permanence du député à Villefranche, vendredi 6 décembre dans la soirée.
Parce qu’ils ne veulent pas «repartir de zéro», la FDSEA et les JA ont pris rendez-vous avec chaque député de l’Aveyron afin de leur demander des comptes sur la situation politique actuelle et quelles seront leur position pour œuvrer pour l’agriculture aveyronnaise. La rencontre est programmée ce jour, lundi 9 décembre.
En réaction, le député Laurent Alexandre a transmis un courrier à la FDSEA et aux JA, la lettre signée de la délégation insoumise au Parlement européen et du groupe La France Insoumise – NFP à l’Assemblée Nationale. Dans ce document, ils s’engagent à «voter contre son adoption au Parlement européen», dénonçant «un modèle de libre-échange complètement irresponsable pour nos agriculteurs, notre santé et la planète».
Comme en Aveyron, les agriculteurs de plusieurs départements s’en sont pris à plusieurs permanences de députés ayant voté la motion de censure, en Nouvelle-Aquitaine notamment pour protester contre une vacance de gouvernement «inadmissible». «On s’est attaqués aux députés qui ont voté la motion de censure et qui foutent en l’air tout le travail fait jusqu’à présent pour les agriculteurs», a précisé à l’AFP Cédric Tranquard, président de la FDSEA de Charente-Maritime. «RN, NFP… On ne fait pas de traitement de différence, on ne fait pas de politique, nous», a-t-il ajouté. L’élu RN Pascal Markowsky, dont la permanence «a été la cible d’un déversement de purin», a dit sur X comprendre «la détresse des agriculteurs, confrontés à des difficultés sans précédent» et entendre «leur désespoir».
La mobilisation des agriculteurs «va se durcir» dans les prochains jours, ont annoncé les JA. «Avec la censure (du gouvernement de Michel Barnier) et (la présidente de la Commission européenne) Ursula Von der Leyen partie en Uruguay» dans le but de conclure un accord de libre-échange avec des pays du Mercosur, «les actions vont évoluer, se durcir», a déclaré le secrétaire général de JA, Quentin Le Guillous. Fin novembre, l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-JA avait annoncé un troisième round de manifestations pour les 9 et 10 décembre. Les deux premiers étaient axés sur l’opposition à la signature d’un accord de libre-échange avec le Mercosur et la dénonciation des «entraves» à l’exercice du métier. Le dernier devait se concentrer sur la défense d’un meilleur revenu. «On n’oublie pas le revenu. On prévoit des visites de GMS (grandes et moyennes surfaces) pour dénoncer les prix trop bas (pour rémunérer selon eux correctement les producteurs) et contrôler l’origine des produits», a expliqué M. Le Guillous.
La rédaction