Aveyron | Par La rédaction
L’assemblée générale des EDT de l’Aveyron a été conduite par Michel Griffoul et Joël Guibert, vice président et président, accompagnés par Gérard Napias, président de la fédération nationale et Jean-Claude Gasc, président de la structure régionale.
Les Entrepreneurs des Territoires (EDT) de l’Aveyron ont tenu leur assemblée générale annuelle, présidée par Joël Guibert, vendredi 11 mars à Rodez. L’occasion d’échanger sur les récents bouleversements et les défis qui attendent la profession.
Pour débuter la réunion, Christian Teyssèdre, maire de Rodez et président de l’agglomération, et Jean-Philippe Kéroslian, maire d’Onet-le-Château et représentant de l’association des maires de l’Aveyron, ont évoqué l’accès des engins agricoles sur les axes routiers, et notamment sur les 2×2 voies. «Après de longues négociations, et des refus de la DREAL, nous avons finalement obtenu un courrier du Premier ministre, garantissant le droit d’accès aux engins agricoles sur la future rocade de Rodez», a confirmé le maire, estimant que cet accès est indispensable compte tenu de l’environnement agricole de la ville.
Pour Jean-Philippe Kéroslian, «l’Aveyron étant un département à forte dynamique rurale, les projets routiers doivent absolument prendre en compte les transits agricoles». Il invite ainsi les organisations professionnelles à se rapprocher de l’agence de développement Aveyron Ingénierie pour échanger sur les projets et se faire entendre.
Des particularités reconnues
En suivant, Joël Guibert a évoqué l’actualité syndicale récente. Il a tout d’abord salué la mobilisation de tout le réseau afin que les ETA soient éligibles au plan de relance. Ainsi toutes celles qui ont déposé un dossier en Occitanie ont obtenu des aides pour l’acquisition de matériel en lien avec la production de protéine et la réduction des intrants.
Autre victoire syndicale, la sortie des ETA de la liste des matériels éligibles au seul gazole et l’annulation de la tenue d’un registre d’emploi du GNR, forte contrainte administrative. Le président s’est aussi réjoui de l’exonération de la taxe à l’essieu, à l’image des agriculteurs et des CUMA, ainsi que du maintien des aides aux travaux forestiers en Occitanie.
Jean-Claude Gasc, président de la fédération régionale des EDT, est ensuite intervenu afin de sensibiliser les entrepreneurs au danger des lignes électriques. «Nos engins sont de plus en plus hauts, et homologués comme cela puisqu’ils ont une carte grise. Or certaines lignes ne sont plus aux normes actuelles. Cela constitue un réel danger pour l’utilisateur, sachant qu’on peut être électrocuté sans contact avec la ligne. A partir de 50 cm d’une ligne à 20 000 volts, un arc électrique peut se créer». Le responsable régional précise qu’il existe des appareils de détection des champs électriques. Des discussions sont en cours avec la MSA pour aider à l’équipement des engins.
Un défi économique inédit
Enfin, Gérard Napias, le président national, a évoqué la problématique majeure actuelle : l’augmentation phénoménale du prix du carburant, s’ajoutant à celle de l’ensemble du matériel. «Contrairement aux entreprises de transport, les ETA n’ont pas le droit de répercuter ces hausses en pied de facture. La charge liée au carburant va passer de 15 à 30% du montant des services. C’est insupportable pour les trésoreries. C’est pourquoi nous demandons le remboursement anticipé et immédiat de la TICPE. En outre, nous devrons répercuter ces hausses sur le prix de nos prestations. Nous devrons faire comprendre à nos clients que nous ne pouvons pas travailler à perte. Dans les zones céréalières, l’augmentation des travaux pourra se répercuter sur le prix de vente des récoltes. En élevage nous avons conscience que ce sera plus difficile».
L’assemblée générale s’est conclue sur l’intervention de Christian Braley, propriétaire d’une des premières stations à hydrogène en Europe. Il a partagé sa vision des perspectives pour cette source d’énergie. «Le principal frein aujourd’hui est le tarif exorbitant des véhicules. Les prix devraient baisser lorsque les grands groupes de l’énergie investiront dans l’hydrogène». Selon lui, l’avenir se situe dans l’autonomie énergétique des entreprises. «Avec des panneaux solaires, vous pourrez alimenter votre propre hydroliseur, qui produira de l’hydrogène pour alimenter vos engins».
D’ailleurs, pour Joël Guibert, le métier d’ETA c’est : «s’adapter encore et toujours. Utopie aujourd’hui, réalité demain ?».
Bérangère Carel