Aveyron | Par Jérémy Duprat
Pour certains, tout est clair et limpide. Pour d’autres, c’est le fruit d’une remise en question perpétuelle : «est-ce que cet emballage doit aller dans la poubelle jaune» ? Peu importe, à partir du 1er novembre, les consignes de tri sont étendues. Et le SYDOM, Syndicat départemental des ordures ménagères de l’Aveyron, assure que les règles sont simplifiées.
Plus besoin de réfléchir
Depuis le 1er novembre, les pots en plastique, les boîtes, les banquettes, les films plastiques ou encore les petits métaux tels les bouchons, capsules ou opercules rejoignent la poubelle jaune. «Tous les emballages et tous les papiers se trient», soutien le SYDOM. Un pas en avant dans le cadre de la loi AGEC (anti-gaspillage et économie circulaire) qui prévoit la généralisation du tri des emballages ménagers à tous les contenants en plastiques d’ici au 31 décembre 2022. «Convaincu de la nécessité d’aller chercher toujours plus de déchets plastiques pour les trier, le SYDOM à répondu à l’appel à projet de Citeo. Ce dispositif contribue à l’amélioration des performances de recyclage des emballages et permet de préserver l’environnement», assure le SYDOM.
Alors, plus besoin de se poser de question avant de jeter. «Nous trions déjà les flacons et bouteilles en plastiques, tous les emballages en carton et les briques, tous les papiers et tous les emballages métalliques. Désormais, à cette liste, s’ajoutent les barquettes, les pots, boîtes et tubes, les sachets, sacs et films, même s’ils incluent du métal comme les sachets de café, les bouchons et capsules, et tous les autres petit métaux», liste le SYDOM. En clair, et comme le précise le flyer conçu pour l’occasion : la liste est non exhaustive, tous les emballages se trient, quels qu’ils soient. Le SYDOM, en faisant appel à l’agence de communication et de marketing Malice, lance une campagne pour expliquer les nouvelles consignes de tri : le bus «tri-tour» rendra visite aux Aveyronnais, qui recevront en plus une lettre directement chez eux et, en partenariat avec le CPIE, Centre permanent d’initiatives pour l’environnement, le SYDOM se rendra dans les écoles.
Un pallier supplémentaire
Forcément, qui dit tri, dit recyclage. Un besoin qui s’est fait d’autant plus ressentir lorsqu’en 2018, la Chine, qui acceptait jusque-là les déchets plastiques français, a fermé les portes aux détritus de l’Hexagone. «Le 21 novembre, le nouveau centre de tri de Millau sera inauguré. L’usine, qui existe déjà, est rénovée est mis au goût du jour pour 22 millions d’euros. Bien sûr, de plus en plus, des nouveaux métiers liés au recyclage et au tri, ainsi qu’à la confection d’objets recyclés, vont être créés. Nous nous attendons à une augmentation du volume dans les collectes de tri de 30%. Cela prendra un peu de temps de s’y adapter. C’est pour cela que le centre est agrandi et doté de technologie de tri optique», affirme le président du SYDOM Jean-François Rousset. Un coût de modernisation et de main d’oeuvre, alors que la France s’attaque au défi du tri et du recyclage des déchets, jusque là envoyé à l’autre bout du monde. En face de ces dépenses, le SYDOM fait peser le poids économique de l’inaction : ne pas trier des déchets à un coût de 150 euros la tonne de détritus, contre 80 euros pour une tonne de sacs poubelle jaune.
Pas d’inquiétude, l’Aveyron fait partie des bons élèves. En moyenne, en Occitanie, 70 kilos de déchets recyclables, dont le verre et le carton, sont triés par personne et par an. Les aveyronnais portent ce chiffre à 83 kilos, sans extension de tri. «Avec les nouvelles règles, ce sont 600 tonnes supplémentaires que nous allons chercher chaque année, alors que 68% des emballages du marché sont déjà recyclés», défend le SYDOM.
Jérémy Duprat