Aveyron | Par Bérangère Carel
La CUMA de Clairvaux-Bruéjouls se place en troisième position du Challenge en créant un double service de semis direct, pour la vigne et les champs.
La CUMA de Clairvaux-Bruéjouls a toujours su s’adapter aux activités de son territoire, dominé par l’élevage bovin, lait et viande, ainsi que la vigne. Elle propose ainsi des outils spécifiques à la viticulture. On y trouve notamment une épareuse adaptée à la vigne, une effeuilleuse, et maintenant un semoir direct. «Les services liés à la viticulture représentent environ 20 % de l’activité de la CUMA», partage Florent Fabre, le trésorier. En parallèle la CUMA propose une diversité de services liés aux activités d’élevage et de culture : épandage du fumier, travail du sol, semis, fauche, pulvérisation, ainsi que des bennes et plateaux fourragers. La CUMA est aussi équipée d’une mini pelle et d’un gyrobroyeur.

En 2023, la CUMA de Clairvaux-Bruéjouls a créé un service d’ensilage en partenariat avec celle de Goutrens, avec deux ensileuses en fonctionnement. «Ce service a agrandi la localisation de nos adhérents», commente Eric Laurens, le président de la CUMA. «Nous rayonnons aujourd’hui sur toutes les communes limitrophes. Cela nous a aussi permis de créer de nouveaux partenariats avec la CUMA de Goutrens. Nous lui déléguons ainsi le service d’épandage du lisier. Cela a aussi favorisé les échanges entre les adhérents des deux secteurs». La création de ce service avait d’ailleurs placé la CUMA de Clairvaux-Bruéjouls en quatrième position du Challenge de 2023.
Un semoir adapté à tous les types de sol
Cette même année, la CUMA clairvalloise a organisé une journée de démonstration de matériel viticole, orientée sur le semis direct et le travail du sol inter-rang. «Nous avons invité tous les viticulteurs aveyronnais et avons réussi à faire venir des concessionnaires hors département», relate Eric Laurens. «Ce jour-là, nous avons rassemblé près de 40 participants !»
A l’issue de cette journée, un outil retient l’attention des adhérents locaux : un semoir direct à dents de la marque SIMTECH. Celui-ci répond aux exigences des viticulteurs du Vallon, à savoir : la capacité à travailler aussi bien du Rougier que des sols calcaires, de la légèreté pour préserver l’enherbement inter-rang, la possibilité de semer des mélanges de graines de différents diamètres, de la féverole au trèfle, sur une largeur de semis de 1,10 mètre. «En plus, le concepteur de la machine est basé à Villefranche-de-Rouergue !», commente Eric Laurens.
Le constructeur leur propose alors d’opter pour une location, avec option d’achat. L’essai est réalisé par huit adhérents qui sèment des couverts d’automne sur 30 hectares de Causse et Rougier. «L’objectif de ce semis direct est de lutter contre l’érosion en assurant un couvert hivernal, sans pour autant détruire le couvert déjà présent. Ces couverts, riches en légumineuses, broyés au printemps, avec ou sans enfouissement, amendent le sol en matière organique et en azote», explique le président.
Au vu de la réussite de la levée après ce premier essai, la CUMA de Clairvaux-Bruéjouls se décide à acheter la machine, dès l’hiver qui suit. «Un autre atout du semoir, acheté neuf, est un prix très raisonnable de 11 150 euros», annonce Florent Fabre. «Le service compte treize adhérents, dont quatre nouveaux, viticulteurs sur le périmètre de l’AOP Marcillac. Chaque adhérent engage sa surface totale en vigne et s’acquitte d’une partie fixe de 70 euros par an. L’utilisation est ensuite facturée en fonction du mètre linéaire, grâce à un compteur sur le semoir».
Le semis direct fait coup double
Finalement la technologie SIMTECH a aussi séduit la CUMA pour pratiquer du semis direct dans les champs et en rechargement de prairies. «Nous retrouvons les mêmes avantages de légèreté et de polyvalence que le semoir viticole. Il est simple à utiliser et passe partout avec peu de puissance, même dans les pentes !» apprécie Eric Laurens. Quatorze adhérents ont ainsi engagé au total 110 hectares sur ce nouveau semoir direct à dents, équipé de socs en patte d’oie, qui permet de déposer la graine en profondeur sans creuser de sillon.
«Nous avons acheté ce semoir d’occasion 17 000 euros. Cela nous permet de proposer un service performant à petit budget, avec un forfait de 60 euros et un tarif d’utilisation de huit euros par hectare. Ce service continue d’ailleurs aujourd’hui à se développer». Forts de la jeunesse des adhérents et du dynamisme local, les responsables de la CUMA de Clairvaux-Bruéjouls ne manquent pas de projets. «Une prochaine étape serait l’embauche d’un salarié. L’idée fait pour l’instant lentement son chemin dans l’esprit de nos adhérents», confie le président.
Bérangère Carel