Aveyron | Par La rédaction

Gaec de Veyrac : Des itinéraires au banc d’essai

Julien et Clément Galibert, frères et associés dans le Gaec de Veyrac, à Flavin, sont des expérimentateurs. Pour eux, pas de monotonie dans les itinéraires culturaux, pratiquant aussi bien du semis direct que du labour, selon la saison, la culture, ou encore la météo.

Julien et Clément Galibert expérimentent sur leur ferme des itinéraires culturaux très divers, avec une constante : la couverture des sols.

Les deux frères ont repris hors cadre familial cette ferme qui élève 500 brebis laitières, en filière Roquefort, sur 80 hectares. «Historiquement, les cultures étaient implantées suite à un labour quasi systématique» confie Clément Galibert. «Aujourd’hui nous ne labourons plus que pour les cultures de printemps». En préambule, il faut aussi expliquer que s’ils ont diversifié le travail du sol, ils ont aussi diversifié les cultures, comme l’explique le jeune agriculteur : «Nous avons introduit de la betterave fourragère, du maïs grain, des couverts estivaux. On peut modéliser nos itinéraires culturaux de la manière suivante : on laboure pour implanter les cultures de printemps, cela permet de réchauffer la terre ; les couverts d’été sont en semis direct, suite à la moisson, ou derrière une prairie détruite ou un méteil récolté en vert ; les semis d’automne se font après le passage d’un déchaumeur à dent suivi d’un combiné, ou en semis direct».


Une seule règle : jamais de sol nu

Malgré ce schéma, les pratiques des agriculteurs ne sont pas systématisées. «Chez nous, le semis direct ne suit pas forcément un désherbage chimique, et inversement l’utilisation du déchaumeur n’exclut pas le désherbage. Nous nous adaptons à toutes les situations !», affirme Julien Galibert. «Notre seul principe : ne jamais laisser un sol nu. Derrière la charrue ou le déchaumeur nous semons toujours des couverts qui seront fauchés, pâturés ou restitués au sol. Ainsi nous limitons les risques d’érosion». L’exploitation compte un tiers de sa surface en prairie naturelle. Les deux agriculteurs partagent un exemple de revitalisation d’une de ces prairies sans retournement. «La prairie produisait environ 4 tonnes de matière sèche. Après l’implantation en alternance de deux couverts estivaux et d’un méteil, à chaque fois en semis direct, avec ou sans désherbage, nous avons resemé une prairie multi espèces dans le but de faire du pâturage tournant. Le printemps suivant la parcelle a produit 8 tonnes de matière sèche, avec une teneur en matière organique du sol à 6%. Un résultat excellent en première année !».

Des frais de mécanisation maîtrisés


L’utilisation de techniques simplifiées a aussi une incidence économique. Ainsi les frais de mécanisation du Gaec, rapportés aux 1000 litres de lait de brebis, sont inférieurs de 15% à la moyenne de référence du service élevage de Confédération générale de Roquefort. L’économie de carburant et surtout l’utilisation de matériel en CUMA concourent à maîtriser ces coûts. Julien Galibert est d’ailleurs président de la Cuma de Flavin. «Nous avons en Cuma depuis 2015 un déchaumeur Lemken à pattes d’oie et à profondeur réglable. C’est une machine polyvalente qui possède une rangée de disques et 2 rouleaux. On n’a plus qu’à passer le semoir à la suite». Le Gaec de Veyrac est aussi adhérent à la Cuma des Foumérous pour le semoir direct mécanique à disques de la marque Sky, intéressant car il nécessite peu de puissance de traction et offre de la précision dans la profondeur et la dose de semis. «Quelle que soit la dureté du sol, les 2 trémies avec leurs 2 descentes indépendantes, permettent d’implanter des plantes différentes en un seul passage», salue Clément Galibert. La ferme possède elle-même le combiné semoir-herse rotative qui sert pour les cultures implantées en automne.
Les Galibert vont continuer à expérimenter diverses techniques. «Cette année nous avons semé avec succès une luzerne en semis direct derrière un méteil. C’est par ces expériences qu’on voit ce qui marche le mieux et qu’on s’améliore !».

Bérangère Carel

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Pour répondre à la problématique d’un travail du sol moins agressif, deux experts : Jacques Fabry pour la CUMA de Ségur et Maxime Bedel pour la Cuma de Buzeins témoignent. La CUMA de Ségur a opté pour un matériel Prolander 500r de la marque Kuhn, acquis auprès des Ets Bousquié. L’idée première était de répondre à une demande de cultivateur Bio, et l’utilisation d’un outil à dents permet une gestion des mauvaises herbes très efficace en évitant l’utilisation d’intrant chimique. Le Prolander 500r. L’outil, de par son envergure permet un travail rapide, avec une largeur de presque 5 mètres. C’est un outil lourd qui nécessite d’être utilisé en couplage d’un tracteur lourd de 180cv. «Au départ nous pensions l’utiliser sur…