Communiqué FDSEA-JA Aveyron :
«Depuis plusieurs semaines, le prix de vente des bovins destinés à l’export, les «broutards», baisse de manière injustifiée. Les syndicats JA et FDSEA ont rencontré des acheteurs locaux pour mieux comprendre la situation, mais face à leur impuissance, le ministre de l’Agriculture a réuni les principaux exportateurs et leur a donné trois semaines pour trouver des solutions.
De semaine en semaine, le prix baisse
Déjà cinq semaines que le prix baisse. A ce jour, cela équivaut à une diminution de 25 centimes d’euros du kilo. Si l’on compare les prix sur la même période l’année dernière, ils sont 35 centimes d’euros plus bas. Un éleveur perd en moyenne 150€ par animal vendu. Il en est de même pour les veaux gras, un autre type de bovins viande, pour lesquels on observe une perte de 15 à 30 centimes d’euros, selon les âges et les catégories par rapport à l’année dernière. Les prix de ventes sont toujours tirés vers le bas alors que les coûts de production augmentent (paille, fourrage…).La situation devient insoutenable pour les éleveurs bovin viande.
Des prix décorrélés de la réalité du marché
Les prix pratiqués ne correspondent pas à la réalité du marché. En Italie, le pays qui constitue le débouché majoritaire pour la vente de broutards, le cours du jeune bovin augmente progressivement: + 5 centimes d’euros cette semaine après neuf semaines de stabilité. L’export des broutards vers l’Italie augmente également: + 1% ces deux dernières semaines. En septembre, ce pays avait acheté autant de broutards que durant l’ensemble de l’année 2019.La demande semble donc être en hausse, mais le prix d’achat aux éleveurs baisse. Les éleveurs s’interrogent alors sur qui profite de la situation et s’enrichit.
Les éleveurs sont allés rencontrer des exportateurs
La Fédération nationale bovine (FNB) est allée exposer la situation auprès des différents opérateurs de marché qui n’ont pas su apporter de contestation. En Aveyron, les JA et la FDSEA sont allés à la rencontre de Bévimac et Unicor, deux organisations de producteurs spécialisées dans l’exportation de broutards pour échanger directement avec eux et essayer de comprendre la situation. L’une comme l’autre semblaient désarmées face à l’attitude de certains intermédiaires italiens qui exigent à la fois de la qualité et des prix bas, trop bas.
Intervention du ministre de l’Agriculture
Les éleveurs ne peuvent pas être éternellement la variable d’ajustement. La viabilité de la profession est engagée et cette situation alimente la déprise agricole. La France perd 2% de vaches chaque année, soit 765200* bovins viande en moins par an (*source: SPIE-BDNI). Après plusieurs semaines de pression syndicale, le ministre de l’Agriculture a réuni les principaux exportateurs et les représentants de la FNB dans le cadre d’un déplacement dans le Puy-de-Dôme, le vendredi 16 octobre. Eurofeder, Deltagro export et Bévimac ont répondu présents, Parma France a décliné l’invitation. Julien De Normandie,a donné trois semaines aux exportateurs pour trouver des solutions. Il a demandé à ce que de nouveaux débouchés soient trouvés et a insisté pour que les qualités des bovins français soient mises en avant : qualités sanitaires, de traçabilité, génétique… Pour l’heure, les JA et la FDSEA encouragent les éleveurs qui le peuvent à continuer de faire de la rétention d’animaux maigres pour essayer de peser sur le marché».
éleveurs+broutards+bovins