Aveyron | Par La rédaction

Coopérative des Chevriers du Rouergue En recherche d’engraisseurs

Les Chevriers du Rouergue étaient réunis en assemblée générale lundi 12 décembre. La coopérative, présidée par Jean-Noël Angles, traverse une période perturbée en raison de la hausse des coûts de production malheureusement non compensée par la hausse du prix des chevreaux. Difficile dans ces conditions, de trouver de nouveaux engraisseurs…

Entre crise sanitaire et guerre en Ukraine, la coopérative des Chevriers du Rouergue comme bien d’autres, traverse «une période compliquée». Le président Jean-Noël Angles, a expliqué aux nombreux éleveurs participant à l’assemblée générale, que l’engraissement et la commercialisation des chevreaux ont été «difficiles à gérer». Et a remercié «tous ceux qui ont bien voulu finir leurs chevreaux» malgré le manque de place dans les ateliers et l’envolée du prix de la poudre de lait. «Nous subissons les lois du marché. Il faut faire le dos rond…», commente Jean-Noël Angles qui veut tout de même rester «optimiste».
Durant la campagne 2021-2022, la coopérative des Chevriers du Rouergue a accueilli 4 nouvelles adhésions, ce qui porte à 169 son nombre d’adhérents, dont 3 engraisseurs de chevreaux, soit les deux tiers des éleveurs caprins de l’Aveyron. «Nous avons profité de ces installations pour vendre des reproducteurs (1 000 chevrettes et 60 boucs sur un peu plus de 3 000 animaux vendus à la repro). Mais à partir de la prochaine campagne, les laiteries stoppent les installations», avertit le président de la coopérative. «Heureusement nous avons aussi le débouché de l’export pour nos animaux de reproduction même si depuis la crise sanitaire et économique, le marché est un peu en baisse», souligne-t-il.

Encourager

Pour la prochaine campagne, la coopérative des Chevriers du Rouergue veut encourager ceux qui le peuvent à engraisser leurs chevreaux. «Nous l’avons vu sur notre dernière campagne, c’est un moyen d’aller chercher de la valeur ajoutée pour nos animaux, même si j’en conviens, la hausse des prix de vente ne compense pas celle des coûts de production», avance Jean-Noël Angles. Il a annoncé que des contacts étaient avancés avec un engraisseur important en dehors du département, qui travaille avec les Ets Ribot, abatteur pour les Chevriers du Rouergue. «Ce nouveau débouché permettra de ramasser les chevreaux naissants que nous ne pouvons pas rentrer dans nos ateliers», a-t-il précisé.
Accompagné des membres du bureau de la coopérative, le président a présenté les résultats de l’activité sur la dernière campagne. Pour l’heure, les effectifs caprins des Chevriers du Rouergue se maintiennent bien frôlant les 41 600 animaux en production.
L’activité des chevreaux naissants est stable autour de 11 000 têtes malgré la difficulté de trouver de nouveaux engraisseurs de chevreaux et l’arrêt progressif d’activité de Jean-Marc Falguières, engraisseur adhérent à la coopérative depuis 2013 et qui fait valoir ses droits à la retraite. «Fait encourageant, nos chevreaux gras ont été mieux valorisés (+0,34 euro/kg) ce qui a permis d’augmenter la marge par chevreau vendu (+1,85 euro/kg) malgré la hausse du prix de la poudre de lait», a précisé Jean-Noël Angles. Autre réussite des engraisseurs, le maintien des résultats techniques grâce à un faible taux de mortalité (5,60%) et un indice de consommation de 1,43. Du côté des chevreaux finis, un peu plus de 19 500 ont été commercialisés, soit 980 de moins par rapport à la campagne précédente. 60% des ventes se concentrent de début février à Pâques avec un pic de production début mars (1 400 chevreaux par semaine). Là aussi, les chevreaux ont été mieux valorisés à 31 euros en moyenne (+5 euros) malgré un pourcentage élevé d’animaux déclassés (27% déclassés et 162 animaux saisis totalement ou morts pendant le transport.  
Enfin, un peu de plus de 4 300 chèvres de réforme ont été commercialisées, une collecte plutôt stable et continue sur l’année. «Il faut noter l’amélioration de la qualité des chèvres de réforme qui permet de mieux les valoriser à hauteur de +1 euro/animal en moyenne par rapport à la campagne précédente», avance-t-on à la coopérative.

Merci Jean-Paul Fayret

«Dans ce contexte, on note un changement de système chez les éleveurs qui privilégient les lactations longues et ont donc moins de chevreaux. Néanmoins nous les encourageons à engraisser pour aller chercher de la valeur ajoutée», a avancé Jean-Noël Angles. Un adhérent de la coopérative a parlé d’une démarche en cours via l’AOP Rocamadour en lien avec des étudiants de Purpan pour travailler les opportunités de valorisation du chevreau. Recenser les besoins pour pousser collectivement à un outil d’abattage plus local et mieux adapté aux poids des animaux produits dans le département.
Pour conclure cette assemblée générale, Jean-Noël Angles a rendu hommage à Jean-Paul Fayret. Engagé depuis les débuts de la coopérative en décembre 1990, il prend sa retraite. Cet administrateur de toujours qui fut aussi président de 2012 à 2018, a marqué de son empreinte la vie de la coopérative. Sylvain Lazuech a été élu pour le remplacer au conseil d’administration.

Eva DZ   

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