National | Par Didier Bouville
(Photo Actuagri)
En clôture du congrès de la FNSEA le 29 mars, sa présidente Christiane Lambert a repris la parole après le discours de Stéphane Travert, rompant avec le protocole traditionnel qui laisse le dernier mot au ministre de l’Agriculture.
Christiane Lambert a ainsi pu exprimer ses satisfactions – sur les sujets liés aux Etats généraux de l’alimentation – et ses déceptions – sur les assurances récolte et chômage. « La réaction est douce amère », a-t-elle ensuite résumé en conférence de presse. Sur la création d’une assurance chômage pour les agriculteurs confirmée par le ministre, la FNSEA craint qu’elle ne constitue à terme une charge pour les agriculteurs, c’est-à dire que des cotisations sociales supplémentaires soient créées pour combler les déficits – tous secteurs – de cette caisse. Le gouvernement dément et assure qu’à court terme, la création de cette assurance est financée uniquement par la hausse de la CSG.
Travert manque de budget pour satisfaire
Dans son discours au congrès de la FNSEA à Tours le 29 mars, le ministre de l’Agriculture a expliqué qu’il entendait mais ne donnerait pas suite aux demandes de la FNSEA concernant l’assurance récolte. La présidente de la FNSEA Christiane Lambert demandait que la France utilise la possibilité donnée par le règlement européen Omnibus d’abaisser le seuil de déclenchement subventionnable à 20 % et d’augmenter le taux d’aide jusqu’à 70 %. «Toutes ces demandes ont un coût, a-t-il expliqué. Je ne donnerai pas suite aux demandes formulées dans le cadre de cette période de programmation».
Déception de la FNSEA: «Cela n’a pas un coût exorbitant, il faut le mettre en œuvre pour la prochaine campagne», insiste Christiane Lambert. Même déception sur le plan d’investissements de 5 milliards d’euros: «C’est flou, s’exaspère Christiane Lambert, en conférence de presse. Il répète et répète à l’envi 5 milliards, 5 milliards, mais il n’y a aucun argent frais, c’est recyclé. Ce sont des dispositifs de garantie, mais ce n’est pas de l’argent frais.» Le ministre a toutefois annoncé, à la satisfaction de la FNSEA, qu’il «n’est pas question de toucher au paiement redistributif».
Une étude sur l’avenir des zones intermédiaires
Faute de satisfaire les régions sortant des futures zones défavorisées simples (ZDS) dont les agriculteurs se sont fortement fait entendre, notamment ceux des Deux-Sèvres, lors du discours du Stéphane Travert en clôture du congrès de la FNSEA le 29 mars, le ministre de l’Agriculture a accédé à la demande de la FNSEA de confier une mission au CGAAER sur « l’avenir » des zones intermédiaires.
Concernant les zones sortantes des ZDS, il a confirmé le maintien de 80% de l’ICHN pour la première année d’application (2019). Il a aussi annoncé « un travail de fourmi » dans les mois à venir, pour y « accompagner » des projets. « Ce ne sera pas une compensation à l’euro près », a-t-il ensuite précisé en conférence de presse. Un premier comité national sur le nouveau zonage doit se tenir le 6 avril, a-t-il enfin annoncé.
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