Aveyron | Par Didier Bouville
Les comptages effectués récemment lors du brame du cerf sur l’Aubrac par la FDSEA confirment des effectifs de populations de cervidés en hausse. La profession agricole milite en faveur de l’augmentation des prélèvements. Le point de vue de Daniel Gasq, éleveur de vaches Aubrac à St-Chély d’Aubrac. Le point de vue de Daniel Gasq (notre photo), membre du bureau de la Section chasse et dégâts de gibier FDSEA.
– Vous avez participé à un comptage de cervidés le 1er octobre autour du Bousquet d’Olt, à Castelnau-de-Mandailles. Quelle est la situation ?
«Nous étions en effet six agriculteurs de notre section FDSEA répartis sur plusieurs sites, avec des représentants de la DDT, de la Fédération départementale des chasseurs, de l’ONCFS, de sociétés de chasse locales, pour y effectuer un comptage de cerfs au cours de la période du brame. Nous en avons compté vingt-six, un nombre en hausse, et vu ou entendu environ une centaine de biches et jeunes daguets, c’est là aussi un résultat très supérieur à la normale.
– Pourquoi est-ce inquiétant pour les agriculteurs ?
Pour plusieurs raisons. J’ai aperçu dernièrement un imposant cerf juste devant chez moi, à la ferme. Il s’est arrêté devant mes vaches. Mes bovins n’ont plus peur maintenant… Au printemps, j’ai compté une vingtaine de cervidés dans les prés, proches des vaches, sur le secteur de Bonnefon, surtout des biches et des daguets. Le problème est que ces cervidés trop nombreux mangent l’herbe des vaches, démolissent les clôtures et les fils, rongent les sapins…
– Que faudrait-il faire à votre avis ?
Il est indispensable de mieux gérer la situation, de prélever plus de cerfs afin de ne pas perturber l’activité agricole. Je ne suis pas contre la présence des cervidés sur l’Aubrac, mais il faudrait surtout réduire les troupeaux présents dans certaines vallées et qui sont impressionnants, même en plein jour. Ils se couchent dans l’herbe comme des vaches et ne sont plus effrayés par nos tracteurs. Il n’est pas normal de voir autant de cerfs autour de nous !».
Recueilli par Didier BOUVILLE
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 15 octobre 2015.
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