Aveyron | Par Eva DZ

Centrale photovoltaïque au sol à Laissac : FDSEA et JA s’y opposent fermement

La FDSEA et les JA sont passés à l’action sur le projet de photovoltaïque au sol sur la commune de Sévérac l’Église. Pour marquer leur désaccord sur ce type d’installations, plus encore sur des terres cultivables, ils ont organisé une opération escargot sur la RN 88 afin de sensibiliser les usagers et riverains à la cause agricole et alimentaire.

Quatre tracteurs pour réguler la circulation sur la RN 88 lundi 20 novembre aux alentours de midi. Autant dire que l’action menée par la FDSEA et les JA n’est pas passée inaperçue sur cette route si fréquentée. Des klaxons, des tracts, des banderoles aux abords de Laissac-Sévérac l’Eglise pour dénoncer le projet de centrale photovoltaïque au sol sur près de 10 ha cultivables. «Nous voulions par cette action, montrer aux usagers de cette route mais aussi aux habitants du secteur, l’endroit exact où devrait s’implanter ce projet de panneaux photovoltaïques au sol», introduit Marie-Amélie Viargues, secrétaire générale de la FDSEA.

«Il faut savoir que pour le moment sur la parcelle concernée, des bêtes continuent de pâturer, elle bénéficie donc à l’agriculture. Cette parcelle a été classée Zones à urbaniser ce qui signifie que potentiellement elle peut être une zone d’activités accueillant des entreprises et donc générant de l’activité économique et des emplois sur ce secteur… L’installation de cette centrale photovoltaïque la sortirait donc de toute activité économique locale !», dénonce Marie-Amélie Viargues. «Dès le départ, la profession, par le biais de la CDPENAF – commission d’aménagement foncier – avait émis un avis défavorable à ce projet parce qu’il sacrifie des terres agricoles», argumente Benoit Fagegaltier, vice-président de la FDSEA, qui siège à la CDPENAF. «Nous validons des projets de photovoltaïque au sol uniquement sur des friches de plus de 10 ans, des surfaces artificialisées de type délaissé d’autoroute, carrière, décharge…), complète-t-il. «Il faut prendre conscience que les terres agricoles ne sont pas des supports au photovoltaïque quand on sait que tous les toits, tous les parkings ne sont pas couverts… Il y a bien des possibilités de valoriser d’autres surfaces pour produire de l’électricité», continue Marie-Amélie Viargues.

«Ne pas créer de précédent»

«Si on laisse partir du foncier, on n’assurera pas le renouvellement des générations», avance aussi Michaël Garrigues, co-président de JA Aveyron. «La pression foncière est déjà forte dans le département, si nous cautionnons ce type de projets, on va créer un précédent qui met en péril l’agriculture dans notre département et donc tout un pan de notre économie locale… La commune de Laissac est tout de même bien placée pour savoir ce que représente l’activité agricole localement, à travers son marché aux bestiaux hebdomadaire…», regrette le représentant des Jeunes Agriculteurs.

Depuis la validation de ce projet, la loi Zéro artificialisation des terres limite l’installation de projets photovoltaïques au sol à 1 ha par commune et 3 ha si des communes sont regroupées. «À l’heure où l’on parle de souveraineté alimentaire, nous ne comptons pas laisser la production d’électricité prendre le pas sur la production de notre alimentation», renchérissent la FDSEA et les JA. «Nous ne nous nourrirons pas d’énergie solaire et bien que nous reconnaissons qu’elle puisse être utile, nous refusons que des terres cultivables, dont la vocation est de produire de l’alimentation, soient utilisées pour produire de l’énergie», appuient les deux syndicats.

Eveiller les consciences

Ils ont porté ces messages en étendard sur la RN88 : «On ne mangera pas de panneaux photovoltaïques» ou encore «Terrains sacrifiés = agriculture en danger» ou encore «Des animaux au sol pas des panneaux !». Et Benoit Fagegaltier d’avertir : «Il est hors de question que d’autres surfaces agricoles deviennent à urbaniser dans de nouveaux documents d’urbanisme à l’avenir ! Cela signifierait du développement local en moins sur notre territoire ! Cela voudrait dire aussi de l’activité économique en moins ! Et ce n’est pas acceptable !».

Sur ce projet de centrale photovoltaïque au sol à Laissac Sévérac l’Eglise, la FDSEA et les JA veulent rester mobilisés même si le dossier semble très avancé : «Il faut y croire ! Nous pouvons peut-être inverser la tendance et notre action a eu le mérité d’éveiller les consciences sur l’ampleur d’un tel projet et ses conséquences pour l’agriculture et le développement économique locale», concluent Marie-Amélie Viargues et Michaël Garrigues.

Eva DZ

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