National | Par La rédaction
Parmi les trois lauréats sélectionnés pour la bourse Nuffield France 2023, l’une est Aveyronnaise. Laure Théron, éleveuse de brebis laitières, étudiera les usages agricoles innovants de la laine.
Cette année, trois lauréats ont été sélectionnés pour la bourse Nuffield France 2023. Le parcours Nuffield dans lequel s’engagent les lauréats dure 2 ans. La première étape de ce parcours à l’international est la participation au CSC (Contemporary Scholar Conference) qui aura lieu début mars à Vancouver, Canada. Cette conférence d’une semaine rassemble les 80 lauréats de la bourse à travers le monde (originaires d’une quinzaine de pays). Elle permet à tous les participants de s’immerger dans un contexte international, de présenter leur sujet d’étude et de tisser des liens indispensables au déroulé du parcours Nuffield.
Grâce aux contacts ainsi acquis, les lauréats pourront poursuivre leur parcours par l’organisation de voyages d’études individuels. Ces voyages et rencontres feront l’objet d’une restitution orale et d’un rapport écrit, présentés fin 2024.
Après deux années fortement impactées par la crise sanitaire, l’intérêt pour la bourse d’étude Nuffield reprend de la vigueur : de nombreuses candidatures de qualité ont été reçues pour cette édition 2023. Parmi celles-ci, trois lauréats ont été retenus pour l’intérêt de leur sujet d’étude et leurs aptitudes humaines à s’engager dans un parcours Nuffield :
– Laure Théron, éleveuse de brebis laitières, étudiera les usages agricoles innovants de la laine.
– Robin Euvrard, viticulteur en Loire-Atlantique au cœur du Muscadet, et formateur technique, étudiera les itinéraires techniques adaptés à la viticulture régénérative, dans une recherche de résilience face aux évènements climatiques.
– Guillaume Tant, agronome en régénération des sols au CERFRANCE, étudiera les pistes pour une agriculture moins dépendante des énergies fossiles.
Laure Théron pour l’Aveyron
Agricultrice en ovin lait sur le rayon de Roquefort, le sujet d’étude de Laure s’est révélé par un simple constat. «Sur mon exploitation et d’autant plus depuis la crise sanitaire, les ballots de laine de mes brebis Lacaune ne sont plus collectés et finissent par être jetés. Depuis plusieurs années déjà, le prix d’achat de la laine ne couvrait pas les frais de la tonte. Considérée comme un vulgaire déchet après la tonte, la laine présente pourtant de nombreux avantages. A l’avenir, la laine pourrait occuper une place importante dans des débouchés rémunérateurs. Le contexte économique agricole actuel nous impose d’évoluer vers toujours plus de résilience. Le monde agricole de demain doit se tourner vers des techniques plus respectueuses de l’environnement. La laine des brebis Lacaune semble être un produit qui répond à ces enjeux», explique l’agricultrice. Et d’argumenter : «En effet, c’est une ressource naturelle, annuelle et locale qui présente de nombreuses qualités insoupçonnées. C’est un produit avec une valeur fertilisante intéressante, non toxique, avec un fort pouvoir de rétention d’eau et un bon isolant. Des dynamiques autour d’une valorisation textile émergent en France mais d’autres débouchés sont également possibles». A travers la bourse d’étude Nuffield, elle souhaite présenter des usages innovants à travers un modèle d’exploitation de la laine des brebis Lacaune du rayon de Roquefort. «Le but ultime serait de proposer un débouché économique autour de cette matière et ainsi redonner ses lettres de noblesse à la filière laine française», conlut-elle.
Source Nuffield
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