Aveyron | Par Eva DZ

Bienvenue à la ferme chez Lise Monteillet : la myrtille, l’autre fruit de l’été

Les trois quarts des myrtilles consommées en France sont importées… A la Ferme vachement fruitée sur le Lévézou, Lise Monteillet a décidé de planter des vergers. Dès la deuxième année, elle récoltait ses premiers fruits. Cet été, les arbustes sont particulièrement productifs et la jeune agricultrice prépare sa première fête de la myrtille, vendredi 8 août. A vos barquettes !

Lise produit plusieurs variétés de myrtilles. Ce qui lui permet, en fonction de la maturité, d’étaler les chantiers de cueillette avec plusieurs passages sur un même arbre… ainsi que la commercialisation. ©La Volonté Paysanne.

Quand on pense à la myrtille, on pense plante sauvage qui pousse et donne des fruits toute seule ! Il n’en est rien et Lise Monteillet qui en a fait une production de diversification sur l’exploitation familiale qu’elle a reprise, à côté de son atelier de canards gras et de quelques Aubrac, le sait bien ! «Il y a deux types de myrtilles issues de la même famille botanique : la sauvage (vaccinium) que l’on connaît tous et qui pousse toute seule en montagne et l’arbustive (corymbosum) qui se cultive et que j’ai choisie», explique Lise. «Sa chair est plus blanche. Elle tient sa couleur rouge caractéristique de sa peau, les fruits sont plus gros – autour de 2g avec beaucoup de pulpe», décrit l’agricultrice.

Un travail d’équipe

Pour mettre en place cette culture, Lise s’est beaucoup formée, a visité plusieurs vergers existants en Corrèze notamment sur des systèmes identiques au sien, a réalisé un voyage d’études dans les Vosges… Elle entretient des liens étroits avec l’association nationale des producteurs de myrtilles. «Il y a une vraie solidarité entre producteurs et j’apprécie beaucoup ces échanges d’expériences pour progresser ensemble. C’est un réseau accueillant, bienveillant, dynamique en recherche de nouveaux producteurs», appuie Lise, qui reçoit un technicien spécialisé 2 à 3 fois par an.

Elle a planté ses premiers arbustes, achetés chez des pépiniéristes spécialisés, il y a 5 ans en plein champ sans serres, après avoir mis en place une réserve d’eau (récolte de la pluie hivernale) à proximité du verger, installation indispensable pour cette culture, arrosée par un système de goutte à goutte. «C’est la première chose que j’ai réalisée parce que sans eau, pas de verger !», assure-t-elle. Installé à 800 m d’altitude à Prades de Salars, sur des terres acides, pas trop argileuses, légères et un peu sableuses, le verger s’est bien implanté. La taille des arbres en début d’année requiert aussi du temps et un soin particulier. «Tout est manuel chez nous !», confie Lise qui fait appel à une équipe de tailleurs saisonniers aux vacances de février.

Dès la deuxième année, Lise a récolté ses premières myrtilles mais cet été est le premier très productif. «Mon objectif est d’atteindre les 3 tonnes», espère-t-elle. Et à terme, les 8 tonnes par saison, vu la taille de son verger. «J’avance progressivement parce qu’il faut s’organiser en terme de cueillette, de logistique, de conditionnement», continue l’agricultrice. Elle, qui emploie une équipe de jeunes cueilleurs pendant la récolte de l’été et qui vient d’acheter une chambre froide. La myrtille se conserve 15 jours en chambre froide. «Mon défi est de cueillir 130 kg par jour mais il faut trouver les débouchés !».

Chez les boulangers-pâtissiers locaux

Pour la commercialiser, Lise a suivi le même chemin que pour ses canards et bovins : 100% en vente directe, sans contrat. «J’ai été très bien accueillie par les magasins que j’approvisionne déjà en canards et viande de bœuf. Mais la myrtille gagne encore à être connue. Il faut savoir convaincre de faire une place à ce petit fruit d’été à côté des traditionnelles pêches et nectarines !», sourit Lise.

Appuyée par une salariée à temps plein, et son équipe de 10 cueilleurs saisonniers, Lise partage son temps entre la production de 3 500 canards par an, ses 20 vaches Aubrac et son verger… et surtout la commercialisation. « Cela prend autant de temps que la production» ! Elle propose ses myrtilles sur le marché de Rodez, le samedi matin, dans des magasins primeurs (Bourran), dans les grandes surfaces aveyronnaises et les commercialise aussi auprès de boulangers pâtissiers, à Pont de Salars notamment, de restaurateurs comme Sébastien Gaches à Ségur… Et envisage pourquoi pas de contacter le MIN de Montpellier… Et pour la première fois, Lise invite à une journée de cueillette à la ferme vendredi 8 août.

Première fête de la myrtille le 8 août

«Avant les fêtes de Noël, j’organise une petite animation autour des produits du canard. Je me suis dit que l’été, ça pourrait être sympa de faire une petite fête autour de la myrtille en proposant de la cueillette au verger», avance Lise. Elle a pour cette occasion, invité plusieurs producteurs locaux et acteurs de la filière petits fruits comme la Maison de la cerise, Rémi Fabre, producteur de poires, pommes, châtaignes, Romain Chauchard, producteur de lait et de glaces à la ferme (avec de la myrtille !), la Ferme de Froncalou et ses yaourts… Cette animation se tient sur la journée avec la présence d’Hélène Colin, diététicienne pour évoquer l’importance des fruits dans l’alimentation (à 17h30).

La Ferme Vachement Fruitée donne rendez-vous vendredi 8 août, au Cammas, à Prades de Salars, de 10h à 17h pour une cueillette à la ferme et jusque 18h pour un marché local de saveurs fruitées ! Pique-nique fermier possible le midi (apporter son assiette !). Une visite guidée du verger accompagnée d’une dégustation sera proposée à 10h30 et 14h30 (réservations conseillées au 06 79 37 90 21).

Eva DZ

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Marine Albinet s’est installée sur la ferme familiale à Rulhac Saint Cirq en 2021. Elle a rejoint ses parents, Florence et Jean-Luc. Tous les trois ont trouvé leur rythme de travail sur leurs deux productions, le lait de brebis et la viande bovine. «Prof ce n’était pas pour moi !». Marine se destinait au départ à l’enseignement mais c’est sur la ferme familiale qu’elle a choisi de lancer sa carrière professionnelle. «Pendant mon temps libre, j’ai toujours donné un coup de main sur la ferme mais je n’avais pas forcément envisagé d’en faire mon métier ! Mes parents ne nous ont jamais poussés, mes deux frères et moi, à nous installer ou à ne pas nous installer. Mon choix s’est…