Aveyron | Par Jérémy Duprat
Grégory Besson-Moreau, auteur et rapporteur de la loi éponyme, plus connue comme Egalim 2, s’est rendu en Aveyron. Le député s’est lancé dans une matinée de discussions organisées par la Chambre d’agriculture avec les représentants des négociants, les sénateurs, les députés aveyronnais, Unicor et les 3 syndicats agricoles. S’est ensuivie une visite sur la ferme de Jean-Paul Malgouyres à Souyri, conclue par des échanges houleux.
Une délégation d’accueil
Le député de l’Aube Grégory Besson-Moreau s’est rendu en Aveyron dans la journée du lundi 7 février. Il est venu expliquer et défendre la loi qui porte son nom, plus connue comme la fameuse Egalim 2, tout comme la contractualisation pour l’élevage. Le député, rapporteur de la loi, a échangé en matinée durant 3 heures, à l’initiative de la Chambre d’Agriculture, avec les représentants de négociants en bestiaux, les deux sénateurs, les députés aveyronnais, Unicor et les 3 syndicats agricoles. Puis, Grégory Besson-Moreau a visité la ferme de Jean-Paul Malgouyres à Souyri.
À sa sortie de la visite, alors qu’il pensait tenir la conférence de presse avant de repartir, une délégation de marchands de bestiaux et de quelques éleveurs l’attendait de pied ferme, avec tracteurs et camions. Les discussions se sont révélées houleuses, les éleveurs se sentant pris au dépourvu par la rapidité de mise en œuvre de l’obligation de contractualisation, en plus du fait d’y être opposés. Face à cet accueil, le député a tenté de désamorcer la situation. «Je viens pour échanger avec vous et faire remonter les informations du terrain. Je vais vous poser des questions pour comprendre, pour que nous nous comprenions bien», a affirmé d’emblée Grégory Besson-Moreau.
Un mot d’ordre
Du côté des mécontents, la principale revendication est simple à comprendre : «nous souhaitons être libres de vendre à qui nous voulons, quand nous voulons et où nous voulons. Nous refusons le caractère obligatoire de la loi. Vous nous imposez toujours plus de normes et d’obligations, et pour quoi» ? Tant pis pour le prix finalement : «c’est le jeu de l’offre et la demande. En ce moment, les prix remontent. L’important pour nous, c’est d’être libre dans notre métier». Un propos qui surprend le député et son collègue aveyronnais Stéphane Mazars. Ce à quoi le député de l’Aube répond qu’il «refuse que dans 10 ans, les mêmes viennent dire qu’ils ne gagnent pas assez. Depuis 20 ans, j’ai des éleveurs qui s’inquiètent parce qu’ils ne sont pas assez rémunérés. Bon sang, je ne veux pas que ce jeune vienne me voir dans 10 ans pour me dire qu’il était là lors de ma venue en Aveyron, et que rien n’a changé depuis. Les prix remontent, mais demain ce ne sera peut-être plus le cas», martèle le député en désignant un éleveur face à lui.
Les échanges vont durer près d’une heure, les questions et les revendications fusant de tous les côtés, avant que le député soit forcé de repartir pour prendre son avion. «Vous avez mon contact, je vais faire remonter vos revendications, notamment sur les broutards et l’exportation. Je reviendrai vers vous», promet Grégory Besson-Moreau. Le rendez-vous est pris.
Jérémy Duprat