Aveyron | Par Eva DZ

Aveyr’Honey, miel de terroir !

Amandine Bousquet est apicultrice. Après une reconversion professionnelle, elle s’est lancée avec passion, dans un milieu qu’il l’a toujours fascinée : les abeilles. Son miel, qu’elle produit «au plus près du terroir» a été à de multiples reprises médaillé au concours officiel départemental des miels à Baraqueville.

Amandine Bousquet, apicultrice à la tête de la marque Aveyr’Honey, est très attachée au lien avec le terroir qui l’entoure.

Sa marque «Aveyr’Honey» ne laisse pas indifférent, par l’humour qu’il dégage mais surtout par le lien indéfectible à l’environnement qui l’entoure. Quand, en 2020, Amandine Bousquet a fait le choix de quitter son emploi à l’usine Bosch, elle rêvait de se rapprocher d’un monde qui l’a toujours «fascinée» : «celui des petites bêtes, le plus proche, à mon sens, de la nature et de l’environnement». Elle n’était pas issue du milieu agricole et n’avait même «aucune idée de l’agriculture» mais elle s’est formée, par le biais d’un BPREA à l’ADPSA avec quelques semaines au CFPPA de Vesoul et surtout lors de plusieurs stages et échanges d’expériences avec des apiculteurs aveyronnais.

Fascinée par les petites bêtes»

«J’ai commencé avec deux ruches à côté de chez moi, à Saint Christophe puis l’année suivante j’en ai acheté 25 et 50 autres, l’année d’après», raconte la jeune femme. Malheureusement un problème sanitaire lui a fait perdre une cinquantaine de ruches. «J’en ai tiré de suite les enseignements. J’ai appris à élever mes reines auprès de Claire Labbé, apicultrice à Saint Cyprien sur Dourdou ce qui m’a permis de remonter mon cheptel et de continuer à l’augmenter», explique Amandine. Aujourd’hui elle est à la tête de 130 ruches. «Une activité principale mais dont je ne vis pas totalement aujourd’hui encore», souligne-t-elle, à la recherche de débouchés complémentaires.


Pour autant, Amandine ne referait pas machine arrière : «Ce lien au vivant, cet attachement aux abeilles est presque vital ! Cette activité a beaucoup de sens pour moi», confie-t-elle. Sa pratique de l’apiculture est très raisonnée. «D’emblée j’ai choisi de produire sous le cahier des charges de l’Agriculture Biologique. Ce n’était pas concevable pour moi de travailler avec un animal aussi sensible sans suivre cette éthique. Je travaille sur la base de petits ruchers avec pas plus de 20 à 25 ruches à un même endroit et je ne suis pas transhumante, j’y tiens !», argue Amandine.

Tous les ruchers pas plus loin d’une heure à la ronde

En effet, ses ruchers ne s’éloignent pas à plus d’une heure du Vallon (excepté le miel d’Aubrac). «Je veux mettre en valeur le miel de notre terroir. Je veux montrer que l’on n’est pas obligé de déplacer les ruchers à 400 ou 500 km pour aller chercher de la lavande pour faire un miel d’excellence», poursuit-elle. «D’ailleurs, preuve de la belle diversité de notre terroir pour nos abeilles, à 5 km de distance, les miels n’auront pas le même goût !». Et la gamme de miel d’Amandine illustre bien cette diversité : miel toutes fleurs, de châtaignier, de causse, d’Aubrac, de ronce, d’acacia, de sarrazin. Et sur l’étiquette, est toujours mentionnée la localité.

Les endroits où elle dépose ses ruches, sont le fruit de rencontres avec les agriculteurs qui l’entourent. «J’ai développé un réseau de connaissances en local à partir des endroits que j’avais identifié comme le plus proche possible. Mes ruchers forment aujourd’hui une boucle».

Son miel a été auréolé de plusieurs médailles au concours officiel départemental des miels organisé par la Chambre d’agriculture et l’Abeille de l’Aveyron.

Pédagogie et api-thérapie

Amandine nourrit plusieurs projets : développer encore son cheptel et se lancer dans la pédagogie lors d’interventions dans les écoles ou encore dans l’api-thérapie, des soins à base de produits de la ruche (pollen, propolis, gelée royale) et avec les abeilles (cabane respiratoire de l’air de ruche) dont les bienfaits sont préconisés dans le traitement de l’asthme, des troubles respiratoires… par exemple. «Au-delà de l’exploitation, c’est une autre manière de travailler avec les abeilles qui me plaît beaucoup», avance Amandine, soucieuse de la fragilité des abeilles.

Elle espère aussi ouvrir de nouveaux débouchés en complément de ses deux principaux depuis ses débuts : le marché de Clairvaux tous les mardis de l’année de 17h à 19h, un rendez-vous institué pendant la crise sanitaire et qui continue de perdurer. Ainsi que le magasin de producteurs Pays’en direct à Rodez (près de la zone des Moutiers). Adhérente de l’Abeille de l’Aveyron, syndicat apicole du département, Amandine a eu vent du concours officiel départemental des miels chaque automne à Baraqueville et organisé avec la Chambre d’agriculture. «Depuis ma première participation en 2021, mon miel est médaillé. C’est une belle récompense mais c’est aussi un bon moyen d’avoir un retour des jurys sur mon produit. A chaque fois, je me sens confortée sur leur goût. Et puis j’ai été sollicitée par plusieurs médias suite à ces médailles et j’ai touché de nouveaux clients jusqu’à Paris !», sourit-elle.

Le retour client est un moteur chez Amandine : «Que ce soit sur le marché où je propose des dégustations ou bien au magasin où je compte organiser quelques présentations de mes miels, j’aime bien avoir le ressenti des consommateurs, échanger avec eux sur les différents goûts, leur appréciation, et leur dire comment il est fait», témoigne l’apicultrice, rapprochant le miel du vin : «C’est important d’expliquer la terre où il pousse parce que les goûts diffèrent d’un endroit à l’autre, d’une année à l’autre en fonction du taux d’humidité, de la variété des fleurs… voire au sein même d’une ruche, deux cadres peuvent dégager un goût différent !», détaille-t-elle.

Des interactions avec les consommateurs qu’Amandine Bousquet souhaite encore renforcer par le biais d’interventions dans les écoles ou auprès de nouveaux débouchés.

Eva DZ

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