National | Par La rédaction
Pour réduire l’empreinte carbone de l’agriculture, le think tank AgriDées formule un ensemble de propositions axées sur l’agriculture de précision et bas carbone et sur la production d’énergies renouvelables.
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En Bourgogne-Franche Comté, la construction par l’Alliance BFC d’une unité de méthanisation à laquelle 150 céréaliers sont associés suscite un vif intérêt de la part des pouvoirs publics. Ils mettent tout en œuvre pour que le site soit rapidement opérationnel. A quelques mois d’un embargo sur les importations de gaz russe, produire du biogaz rendra le pays moins dépendant de l’étranger en carburants fossiles. Ce projet de méthanisation a été présenté par Christophe Richardot, directeur général de Dijon Céréales. Il participait au débat organisé par le think-tank AgriDées, le 16 mai, à l’occasion de la présentation de la note «Agriculture : concilier rentabilité et action climatique».
Selon les auteurs de cette note, la production par les agriculteurs d’énergie renouvelable fait partie des deux catégories de leviers à la fois efficaces et rentables pour réduire l’empreinte carbone de l’agriculture. L’agrivoltaïsme, qui combine production agricole et production d’électricité photovoltaïque, est en plein essor. Alignés verticalement, les panneaux solaires ne mobilisent que 0,5 % de la surface des parcelles où ils sont implantés. «Mais quelle que soit la voie choisie pour produire de l’énergie renouvelable, de lourds investissements sont nécessaires. Et parfois les projets ne sont pas acceptés par la société» expliquent les auteurs de la note d’AgriDées.
Crédits carbone
Dans tous les cas de figure, valoriser la décarbonation de l’énergie repose sur des projets locaux. A cet effet, EDF met en relation des industriels avec des acteurs engagés dans cette voie, prêts à rémunérer les crédits carbone. Le prix négocié de la tonne de carbone est bien plus élevé que celui en vigueur sur le marché mondial, mais depuis quelques mois le différentiel de prix s’est fortement amoindri. Par ailleurs, les projets financés sont porteurs de sens pour les industriels engagés dans cette voie. La décarbonation de l’énergie de l’agriculture combine aussi bien des technologies de pointes que des process industriels anciens remis au goût du jour. Yara, numéro un mondial de la production et de la distribution d’engrais minéraux, se lance ainsi dans la production d’engrais azotés par hydrolyse, une technologie vieille de plus de 100 ans. L’azote atmosphérique combiné aux atomes d’hydrogène de l’eau se transforme en ammoniac sous l’action d’une source d’énergie verte décarbonée (électricité nucléaire par exemple). Cette production reste onéreuse mais là encore, depuis que le prix du gaz flambe, elle devient presque compétitive.
Agriculture de précision
Par ailleurs, le recours à des outils numériques d’aide à la décision permet d’optimiser les quantités d’engrais azoté nécessaires au développement des plantes. A l’échelle de l’agriculture française, l’emploi de nitrates obtenus par hydrolyse réduira de 30 % l’empreinte carbone de l’agriculture française.
Les outils numériques d’aide à la décision pour piloter la fertilisation azotée font partie des leviers de «l’agriculture de précision et de l’agriculture bas carbone, génératrice de crédits carbone et rétribuée par les filières agro-alimentaires», explique AgriDées. Cette seconde catégorie de leviers regroupe l’ensemble des pratiques agronomiques visant à optimiser le taux de matière organique des sols et la conduite de l’élevage. La recherche en génétique animale et végétale en fait aussi partie. Pour mobiliser l’ensemble des agriculteurs, AgriDées suggère de financer par des aides publiques le diagnostic initial et l’accompagnement à la transition vers une agriculture bas carbone pendant cinq ans.
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