Les deux sections ovines de la FDSEA vont régulièrement dans les GMS pour s’assurer du bon étiquetage de la viande. En début de semaine, elles se sont déplacées dans trois GMS du sud Aveyron pour observer les prix pratiqués, l’origine et la conformité de l’étiquetage. Le point de vue de Jean-François Cazottes (à droite), président de la section FDSEA ovins viande et Thierry Agrinier (à gauche), président de la section FDSEA ovins lait.
– Que reprochez-vous à ces GMS ?
«Une seule proposait des prix corrects avec une traçabilité sans failles pour l’agneau aveyronnais. Deux autres n’ont pas répondu à ces critères-là, en proposant de la viande de mouton et d’agneau mélangée sur le même étal, ce qui pouvait induire en erreur le consommateur. Nous avons trouvé de la viande d’origine anglaise dans un bac sensé promouvoir les produits locaux. Nous avons dénoncé ces pratiques aux salariés présents à ce moment-là, sachant que nous allons rencontrer prochainement les gérants des deux dernières enseignes. Nous portons un œil attentif au fait que la viande locale mise en avant doit être proposée à des prix devant satisfaire l’ensemble des maillons de la filière (producteurs, transformateurs et distributeurs). Nous sommes attentifs à tout cela car nous avons le sentiment d’assister à des dérives qui peuvent fortement impacter à terme le revenu des éleveurs.
– C’est-à-dire ?
Le prix doit justement rémunérer le travail de l’éleveur. Ceux proposés par ces GMS dévalorisent notre travail ! Pour nous, il y a danger que d’autres GMS s’inspirent de ces initiatives inacceptables pour notre métier.
– Que demandez-vous ?
Les éleveurs ne doivent pas être la variable d’ajustement de la concurrence entre les enseignes de magasins. Nous ne sommes pas opposés aux promotions commerciales, mais pas à des prix dévalorisant notre travail. Un motif de satisfaction cependant a été relevé, nous avons constaté la volonté de certains opérateurs de mettre en avant la production locale».
Recueilli par Didier BOUVILLE
éleveurs+ovins+agneaux