Aveyron | Par Jérémy Duprat
Il était une fois une école qui remplaçait un sauté de bœuf par un plat végétal. La raison invoquée ? Une pénurie de viande. Alors, presque immédiatement, la FDSEA et JA sont montés au créneau.
Lundi 23 mai, aux alentours de 14h30, une quinzaine d’éleveurs et une vache se sont postées devant la Centrale de restauration Martel à Rodez. «Dire qu’il y a une pénurie de viande bovine, c’est inaudible : ce n’est pas vrai. Et derrière, remplacer la viande par un plat végétal, c’est doublement inaudible», clame Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA, face au directeur de l’établissement.
Ce dernier est venu échanger face aux éleveurs durant plus d’une heure. «Je comprends votre point de vue. Mais je vous le dis, trouver 900 kilos de sauté de bœuf en 2 jours, c’est impossible. Alors oui, il y a pénurie, les flux sont extrêmement tendus. Je vous parle d’une situation exceptionnelle. Est-ce que c’est habile de communiquer comme nous l’avons fait ? Sûrement pas, je comprends que vous ayez été heurtés. Nous aussi nous le subissons le menu végétarien. Personnellement, cela ne me fait pas rêver», défend le directeur du site.
Finalement, la pomme de la discorde, c’est le prix. «Qu’est-ce qui vous empêche d’essayer de dire à vos clients, voilà le prix auquel le repas doit-être payé plutôt que de dire qu’il y a pénurie ? S’il y a des ruptures, c’est au prix payé actuellement. Si vous payez votre viande plus chère, à son juste prix, vous n’aurez aucun souci d’approvisionnement. Vous avez pénurie pour trouver 900 kilos au prix actuel», estime Laurent Saint-Affre. Selon le directeur, le prix payé moyen d’un repas en septembre serait de 2,85 euros en respectant Egalim. «Déjà, ce prix là est aberrant», se désole Marie-Amélie Viargues. «Si votre filière est organisée, que vous avez des propositions à me faire, je suis à l’écoute», propose le directeur de la centrale. «Moi je ne suis pas convaincu, pour l’avoir vécu, que les clients soient prêts à payer davantage. Si je propose des contrats à 4 euros, je n’en signe aucun».
Finalement, les deux parties s’entendent pour travailler ensemble à trouver des solutions où chacun sera gagnant. Notamment pour faire appliquer la loi Egalim de bout en bout. «La loi vous permet d’aller voir la mairie, avec le prix qui permet à chacun de vivre dignement. Et la pression serait sur eux. Moi en tant que parent, je préfère payer plus cher pour garantir de bons repas à mes enfants», défend Laurent Saint-Affre.
Jérémy Duprat
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