Aveyron | Par Eva DZ
L’Assemblée nationale a adopté le 7 novembre, contre les avis du gouvernement et du rapporteur, des amendements pour généraliser l’affichage du Nutri-Score sur les emballages des aliments, en excluant de cette mesure certains produits, par exemple ceux portant les labels AOP et IGP.

Grâce à un sous-amendement du député Jean-François Rousset, une mesure a été adoptée pour exclure de cette obligation les «produits bénéficiant d’un signe national ou européen de qualité dont la liste est définie par décret». Ces produits pourront notamment être ceux bénéficiant des labels d’appellation d’origine protégée ou contrôlée (AOP ou AOC) ou d’indication géographique protégée (IGP).
«Une décision salutaire pour nous tous», a réagi Jérôme Faramond, président de la Confédération Générale de Roquefort, remerciant au passage, le député Jean-François Rousset, «à nos côtés depuis toujours pour défendre nos intérêts à l’Assemblée». La filière Roquefort milite en effet, depuis le départ, aux côtés des autres signes produits sous signes officiels de qualité pour une exemption du Nutriscore. «Etre soumis à ce scoring aurait été catastrophique pour nos produits de qualité. Ne rentrant pas dans les bons codes, nous aurions été pénalisés sur la communication, la promotion de nos produits… c’était la mort annoncée de nos produits locaux, de territoire, de nos filières de qualité, que les consommateurs, pourtant, plébiscitent !», a-t-il appuyé. Il s’inquiète d’ailleurs de la réaction de ces mêmes consommateurs face à cette exemption : «Quelle approche auront-ils de nos produits ? Nous savons que nous n’avions rien à cacher mais le consommateur devra bien comprendre ce qu’il y a derrière cette décision».
Le producteur de lait de brebis pour la filière Roquefort évoque ainsi, l’injustice que constitue une telle notation sur un produit «qui coche toutes les cases en matière de qualité, de traçabilité» : «en choisissant un produit classé A ou B au Nutriscore, le consommateur pense acheter un produit sain, bon pour sa santé… Mais ça ne veut pas dire ça ! Il s’agit simplement d’un produit sans trop de sel, sans trop de gras qui peut donc être ultra-transformé s’il répond à ces deux critères ! Je suis gêné par cet amalgame qui ne dit pas tout de la composition d’un produit… J’ajoute à celà la non-adaptation de la notation à la portion… bref ce Nutriscore, nous l’avons dit et répété, est imparfait et ne saurait être la référence d’un produit sain et bon pour la santé ! Il n’y a aucune garantie !», argue le président de la Condéfération Générale de Roquefort.
Un discours que les membres de la filière, tout comme l’ensemble des acteurs des démarches sous signes de qualité (AOP – IGP) n’auront de cesse de défendre auprès des consommateurs. «Nous pesons peu face au lobbying et aux importants moyens de ceux qui font la propagande du Nutriscore mais nous continuerons de défendre la spécificité de nos produits qui, je le rappelle, cochent toutes les cases en matière de traçabilité, de qualité», martèle Jérôme Faramond.
Eva DZ


