Aveyron | Par Didier Bouville

Zone vulnérable : participez à la consultation en ligne !

La consultation publique concernant la nouvelle carte de zone vulnérable est ouverte jusqu’au lundi 17 mai (1). Pour les éleveurs aveyronnais, il est important de participer !

Pourquoi participer ?

Laurent Saint-Affre : «Cette consultation publique constitue la dernière ligne droite avant la signature du texte et son entrée en vigueur. Pour conserver les avancées obtenues dans le cadre des négociations conduites au niveau régional, améliorer encore le texte et préparer les négociations des programmes suivants, nous appelons nos adhérents à participer à la consultation publique. L’enjeu est important car la décision finale concernera beaucoup de communes et donc d’exploitations agricoles aveyronnaises.

Combien de communes aveyronnaises pourraient être classées, pour le moment ?

L. St-A : Cette nouvelle carte pourrait concerner, à ce jour, environ 40 % des communes aveyronnaise. Grâce à notre mobilisation, nous avons réussi à sortir une vingtaine de communes ou parties de communes. Il faut donc continuer à donner notre avis avec cette consultation publique.

Quels sont les arguments défendus par la profession agricole ?

L. St-A : Depuis de nombreuses années, les agriculteurs aveyronnais ont pris en main la fertilisation de leurs exploitations et raisonnent leurs assolements. Il est constaté à ce titre des baisses significatives des teneurs en nitrates au fil des différents zonages passés. Le nombre de mesures réalisées par station reste insuffisant. Sur les 31 stations en eaux superficielles «classantes» en zone vulnérable, aucune d’entre elles ne dispose d’au moins une mesure mensuelle, telle que requise dans le cadre de la directive nitrates du 12 décembre 1991.

Quel est, sur le fond, votre désaccord sur les analyses d’eau ?

L. St-A : La grande majorité des stations ne font ressortir que deux, voire trois analyses légèrement supérieures à 18mg/litre, alors que toutes les autres valeurs sont très faibles avec une moyenne largement inférieure aux 18 mg/litre. Nous constatons des écarts importants entre le maximum et le minimum. En effet, les valeurs hautes observées correspondent à des périodes où l’agriculture n’a que peu d’impact sur le milieu, parfois dans des secteurs largement boisés. Ces taux élevés l’hiver doivent être clairement expertisés.

Que reprochez-vous d’autre à cette nouvelle carte de zonage ?

L. St-A : Cette proposition de zonage repose sur des données fragiles, incomplètes et insuffisamment expertisées quant aux sources réelles de ces dépassements et du contexte des prélèvements réalisés. Une fois encore, ce sont les agriculteurs seuls qui paieront le prix de contraintes administratives supplémentaires. Et le coût financier des adaptations à réaliser sur leurs exploitations en termes de mises aux normes.

Que se passera-t-il après cette consultation publique ?

L. St-A : Il est important, d’abord, de continuer à nous mobiliser en donnant notre avis dans cette consultation publique qui sera close lundi 17 mai. Car nous avons la possibilité de sortir encore plus de communes classées. Le préfet de Région prendra un arrêté cet été, avec une mise en application prévue pour la rentrée».

D.B.

(1) Dossier de consultation sur le site : http://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/-a25383.html

Les avis doivent être transmis avant le 17 mai 2021 sur ce site, ou par mail à cette adresse : zones-vulnerables.dreal-occitanie@developpement-durable.gouv.fr

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Le comité technique de recherche sur le campagnol terrestre du SIDAM s’est rassemblé le 3 juillet à Lempdes. Les chercheurs ont exposé leurs travaux et les FREDON et FDGDON ont échangé sur l’état des populations et l’organisation de la lutte collective dans les territoires. L’équipe de Adrien Pinot, VetAgro-sup Clermont, s’intéresse aux préférences alimentaires du campagnol terrestre. Elle ont démontré que celui-ci se nourrit presque exclusivement de racines de pissenlits pendant l’hiver et que plus il y a de pissenlits dans une parcelle, plus le nombre de campagnols augmente rapidement.Elle a aussi montré qu’en phase de déclin, c’est-à-dire après une pullulation, le sur-semis augmente considérablement la taille des populations.Aujourd’hui elle cherche à comprendre pourquoi une prairie permanente est plus vulnérable…