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Un label «durable» pour les marchés de gros

Une vingtaine de grossistes des marchés de Rungis et de Lyon-Corbas disposent de cette nouvelle certification appelée à se développer. Elle engage notamment les commerçants à limiter leur impact carbone et à veiller à la durabilité de leur approvisionnement.

Au marché de Rungis © DR

«C’est une étape décisive pour Rungis et pour les marchés de gros de France», s’est enthousiasmé le pdg du marché de Rungis Stéphane Layani lors du lancement du label «Marché Durable» le 18 septembre. Ce-jour-là, une quinzaine de grossistes de Rungis (en fruits et légumes, viandes, produits de la mer, produits laitiers, gastronomie, horticulture et équipement) et quatre du marché de gros de Lyon Corbas (tous dans les fruits et légumes) ont reçu cette certification garantissant l’engagement de l’entreprise en matière de responsabilité économique, sociale et environnementale (RSE). D’autres entreprises seront certifiées l’année prochaine, a assuré Frédérique Wagon, secrétaire générale de la Fédération des marchés de gros de France : d’autres grossistes de Rungis, mais aussi sur les marchés de gros de Lyon-Corbas, Toulouse, Chateaurenard, Bordeaux-Brienne ou encore Lille.

«Le label Marché Durable s’appuie sur l’ISO 26 000, la norme internationale qui fixe les lignes directrices pour le déploiement d’une démarche de RSE au sein des organisations et sur les 17 objectifs de développement durable de l’Agenda 2030», a indiqué Julien Nizri, directeur général d’Afnor Certification. Il intègre les principes de l’audit, de l’identification des parties prenantes impliquées et de l’amélioration continue grâce à la mise en place d’indicateurs, a-t-il précisé. «C’est sur la base de ces lignes directrices que le label a été «coconstruit» en fonction des enjeux particuliers des entreprises du MIN de Rungis et de leur secteur d’activité». Destiné aussi bien aux grands groupes (comme la filiale de Bigard à Rungis) qu’à de petites PME du «carreau», le label favorise le principe de l’amélioration continue avec trois niveaux : «progression» (une étoile), «confirmé» (deux étoiles) et «exemplaire» (trois étoiles).

De la RSE dans les achats

Parmi les engagements des grossistes, ce sont ceux sur «l’impact territorial» et les «achats durables» qui concernent le plus directement l’amont agricole. La démarche permet en effet de valoriser les achats «de production locale», ce que compte bien mettre en avant Maxime François, le président de FleurAssistance, grossiste en fleurs et plantes. «Cela représente une part significative de notre offre, même si nous importons aussi, bien sûr, des Pays-Bas et du Kenya, sur des filières certifiées». Dans de nombreuses filières, la production française est en effet déficitaire.

Grossiste historique du marché, les Halles Mandar, qui cultivent en France des herbes aromatiques et a établi des partenariats avec une cinquantaine de producteurs français d’aulx, oignons, échalotes et pommes de terre, jouent également la carte de la production de proximité. Les importateurs, pour leur part, doivent montrer patte blanche en matière de contrôle et de traçabilité de leur offre. «Nous travaillons en direct avec les producteurs pour près de 94 % de nos approvisionnements en fruits et en agriculture raisonnée ou « zéro résidu de pesticides» pour une grande partie de la production», explique Louis Alarcon, responsable développement commercial et durable de Banagrumes. «Pour nos marques Bio Select en bio, ou Orlana, en conventionnel, les producteurs sont engagés dans des démarches qualité et citoyenne/éco-responsable».

Pour les grossistes, l’enjeu est d’autant plus important que leurs clients – collectivités, chaînes hôtellières ou de restaurants, distributeurs – sont de plus en plus nombreux à exiger de leurs fournisseurs des certifications RSE. « Avec ce label, nous entendons ainsi les marchés de gros comme des acteurs majeurs de l’alimentation durable », se réjouit Stéphane Layani, le président du m

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