Aveyron | Par eva dz
Depuis 6 ans, Mathieu est salarié dans un élevage de brebis laitières, dans le sud Aveyron. Depuis quelques mois, il travaille sur un tracteur John Deere, dernière génération, équipé de télémétrie et autoguidage, directement relié au centre des opérations de la marque. Ce nouvel engin lui assure confort et qualité de travail.
Lorsque ses employeurs, associés en GAEC, ont décidé de renouveler leur tracteur John Deere, ils ont consulté leur salarié, Mathieu. Féru de nouvelles technologies, il leur a parlé d’autoguidage, de télémétrie, de tracteur connecté… «Nous avions déjà ces fonctionnalités sur un tracteur plus puissant sur la ferme, mais que nous ne pouvions pas utiliser pour tous les travaux. Aujourd’hui les deux tracteurs de la ferme sont équipés de la même façon, c’est bien plus simple pour le travail», explique le salarié.
«Grâce à l’autoguidage, les deux tracteurs se conduisent tout seul ! Nous n’avons qu’à surveiller que tout se passe bien, que la machine passe au bon endroit. Il n’y a pas d’oubli. C’est un grand confort dans le travail. Dans l’ordinateur du tracteur, les données de toutes les parcelles sont enregistrées et dès son entrée dans un champ, le GPS détecte la parcelle et connaît son périmètre. Nous avons aussi intégré les lignes de guidage, que nous choisissons en fonction du travail à réaliser. Par exemple si on dit que l’épandeur d’engrais de 24 m est attelé, il sait où il va de façon autonome», détaille Mathieu, qui utilise le système de façon systématique, pour tous les travaux, y compris la fauche.
Autre technologie à disposition, la coupure de tronçon et la modulation de doses : «On l’utilise pour les apports d’engrais. On passe une fois la dose au bon endroit. Si on repasse au même endroit ou trop près d’un endroit déjà traité, la machine ne remet pas de produit. Ça marche aussi pour le désherbant. On optimise ainsi le temps, on économise des intrants puisque la dose est limitée et on en met là où les besoins ont été définis et sans doublon».
L’ensemble des données sont automatiquement transférées au centre des opérations John Deere. «Sur mon téléphone, j’ai une application My John Deere qui recueille toutes les données par exemple la dose d’engrais mise à l’hectare… Toutes ces données sont informatisées ce qui permet d’être facilement disponibles pour mes employeurs, pour leur dossier PAC par exemple». Et de citer une autre spécificité utile dans le pilotage de son système : «On peut aussi tester des engrais différents sur une même parcelle et comparer ensuite les rendements en fonction de ces apports». L’entreprise de travaux agricoles qui intervient sur l’exploitation pour ensiler par exemple, peut aussi faire remonter les données de rendement via l’appli. «C’est, à mon sens, un outil de pilotage utile dans une exploitation, qui nous permet de faire des essais probants, de travailler vraiment sur la précision des apports, sur l’efficacité des rendements… et ainsi ajuster au besoin pour améliorer les résultats», analyse Mathieu.
Il voit dans ces équipements un intérêt supplémentaire à son métier de salarié agricole : «J’ai la chance de travailler avec des outils à la pointe, confortables. Quand on en prend l’habitude, c’est plutôt simple d’utilisation mais quand on le prête, il faut au préalable, une petite prise en main parce que c’est un peu technique tout de même», sourit-il. «J’aurai bien du mal à revenir en arrière aujourd’hui ! On y arriverait mais ce serait plus compliqué !». Et encore, Mathieu n’a pas fait le tour de toutes les fonctionnalités ! «On pourrait pousser encore plus loin notre utilisation de ces outils innovants. J’ai vu par exemple, sur une moissonneuse batteuse John Deere, la possibilité d’enregistrer les rendements, ainsi pour le prochain semis, on module les doses d’intrants en fonction des rendements de l’année précédente. Une belle carte pour optimiser les charges et le travail !», souffle-t-il.
Eva DZ