Mot-clé : microplastiques

Par Agra

Microplastiques : l’Efsa saisie par Strasbourg sur les risques alimentaires

A la demande du Parlement européen, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) rendra un avis scientifique sur « les risques potentiels pour la santé » des microplastiques présents dans l’alimentation, l’eau et l’air, annonce-t-elle sur son site web le 9 décembre. Les experts examineront comment les microplastiques sont transférés dans l’alimentation, les méthodes d’évaluation des risques, et ils fourniront « des estimations actualisées de l’exposition alimentaire ». L’avis est attendu « d’ici la fin 2027 ». Le même jour, une étude de l’Inrae montre que l’exposition aux nanoplastiques (taille inférieure à 1 micromètre) à faibles doses peut altérer le fonctionnement de l’intestin et du foie, et que ces effets sont influencés par le type de régime alimentaire. Publiée dans le journal Environnemental nano, le 14 novembre, l’étude a été menée sur des souris avec des particules de polystyrène dépourvu d’additifs chimiques. Les résultats montrent une altération de la fonction protectrice de la barrière intestinale, altération amplifiée quand le régime alimentaire est riche en graisses et en sucres (« régime occidental »). Le microbiote intestinal est aussi altéré, mais cette fois encore plus dans le cadre d’un régime « standard ». Au niveau du foie, le métabolisme des graisses est modifié sous les deux régimes, avec une intolérance au glucose accrue sous le régime occidental.


National | Par Agra

Microplastiques : nouveau fléau des sols agricoles

Les sols sont le parent pauvre de la recherche sur la pollution plastique. « Le milieu marin est le plus étudié, puis les eaux continentales. Les sols, c’est là où il y a le plus de trous aujourd’hui : les recherches n’ont commencé qu’en 2015 », constate Bruno Tassin, chercheur sur les sources de contamination à l’École des Ponts ParisTech. Pourtant la pollution plastique des sols est « ubiquitaire », selon l’expertise scientifique collective (ESCo)…


Par Agra

Microplastiques : la pollution des sols agricoles français est élevée

En France, la pollution moyenne de microplastiques dans les sols agricoles est estimée à 244 kg par hectare dans la couche superficielle (20 cm), selon la première étude nationale du genre parue en 2024. Les microplastiques (taille de 1 μm à 5 mm) constituent un problème majeur pour la qualité des sols, sans solution curative. Ils perturbent le cycle des nutriments, la microbiologie du sol, et remontent dans les plantes jusque dans les fruits, les légumes et les animaux d’élevage. En Chine, une méta-analyse de 2019 conclut que les rendements en maïs, pomme de terre et coton « diminuent significativement » quand la quantité de résidus de films plastique (dont microplastiques) est supérieure à 240kg/ha. Dans ce pays, où les paillages plastique sont arrivés en 1978, certains sols sont saturés. « En Chine, certains sols aujourd’hui ne sont plus cultivables car des quantités énormes de plastiques agricoles ont été utilisées sur les champs, et ont laissé d’importantes quantités de fragments de plastiques dans les sols », affirme Marie-France Dignac, chercheuse en biologie des sols à l’Inrae.


Par Agra

Plastique : la pollution diminue la photosynthèse et menace la sécurité alimentaire (étude)

L’interférence des microplastiques dans la photosynthèse des plantes affecte la sécurité alimentaire mondiale, relève le Centre d’étude prospectives (CEP) du ministère de l’Agriculture dans son bulletin de veille de mai. Une étude publiée en février dans la revue Pnas montre que la présence de microplastiques dans les écosystèmes réduit la photosynthèse de 7% dans les plantes et de 12% dans les algues, dû à la diminution de la teneur en chlorophylle. « Cette réduction entraîne des pertes substantielles pour les principales cultures (riz, blé, maïs), estimées entre 110 et 361 millions de tonnes, soit 4 à 14 % de la production mondiale », résume le CEP. Le maïs est la culture la plus touchée avec presque la moitié des pertes annuelles, et l’Asie le continent le plus affecté. Les auteurs de l’étude, qui se sont appuyés sur une méta-analyse et un modèle d’apprentissage automatique, constatent aussi de moindres tonnages en pêche et en aquaculture. Ils estiment urgent de réduire la pollution plastique, « d’autant que l’effet n’est pas linéaire : une baisse de 13 % de la pollution pourrait réduire l’impact sur la production de 30 % ».


Par Agra

Plastiques : les sols agricoles davantage pollués que les océans (étude)

La pollution plastique des sols agricoles est « un sujet majeur de préoccupation », indiquent l’Inrae et le CNRS dans une expertise collective publiée le 23 mai. Une trentaine de scientifiques français et européens ont épluché plus de 4 500 publications sur les plastiques utilisés en agriculture et pour l’alimentation en France, en Europe et dans le monde. Ils concluent que la contamination mondiale de la surface des sols agricoles est « supérieure à celle des océans », avec un taux d’environ 1 000 particules de microplastiques (1 µm à 5 mm) par kilo de sol, dans le premier mètre de profondeur. Les plastiques les plus abondants sont le polyéthylène et le polypropylène, deux polymères parmi « les plus utilisés dans les chaînes de valeur alimentaire ». Leur présence dans les sols vient de différentes sources, identifiées mais « difficiles » à hiérarchiser faute de données. Ils proviennent de l’usage d’intrants agrochimiques, d’infrastructures en plastique, de déchets organiques (dont compost, digestat, boues, fumier) et de l’irrigation. S’ajoutent l’usage de déchets organiques et d’eaux d’irrigation contaminés « en amont de l’activité agricole, par le biais d’autres activités humaine », ainsi que le « dépôt atmosphérique » de microplastiques.


Par Elisa Llop

Les microplastiques omniprésents dans les sols agricoles, selon l’Ademe

Une étude publiée le 26 décembre par l’Ademe révèle une présence quasi systématique des microplastiques dans des sols à vocation agricole en France, mettant en lumière pour la première fois l’importance de cette pollution. Sur les 33 échantillons prélevés sur des forêts, des prairies, des vignes et vergers ou des zones de grandes cultures répartis sur tout le territoire de la métropole, 25 (soit 76%) contenaient des microplastiques. En moyenne, les sols analysés contiennent 15 particules de microplastiques (de taille inférieure à 5 mm) par kg de sol sec. Sans parvenir à identifier la source des microplastiques, l’Ademe «suppose que, pour les sols dédiés aux activités agricoles, une part de leur origine provient des pratiques agricoles mises en œuvre» (paillages plastiques, enrobages de semences, etc.). Les analyses effectuées par l’Institut de recherche Dupuy De Lôme, à Lorient, ont révélé une contamination dans la totalité des sols de prairies (quatre échantillons sur quatre), dans plus des trois quarts des sols de grandes cultures (17 sur 21), dans trois échantillons sur quatre de vignes et vergers et dans un seul des quatre des échantillons de sols de forêt. Les échantillons, prélevés en partenariat avec l’Inrae, contenaient principalement du polyéthylène et du polypropylène, des polymères majoritairement présents dans les emballages en plastique.