Mot-clé : Eau

Par Elisa Llop

Eau : les irrigants plaident pour que l’agriculture soit d’«intérêt général majeur»

Alors que France Stratégie vient de publier un rapport sur l’évolution de la demande en eau d’ici 2050, le président des Irrigants de France (FNSEA) Éric Frétillère demande, dans un communiqué du 22 janvier, que l’agriculture soit considérée comme «une activité d’intérêt général majeur dans les arbitrages sur les usages de la ressource». «Le changement climatique, dont le monde agricole est la première victime, bouleverse nos façons de produire… », prévient M. Frétillère. Et d’ajouter qu’il «faut tenir compte et ne fermer la porte à aucune solution viable comme le développement des solutions de stockage en fonction des spécificités de chaque territoire». En outre, le syndicat plaide pour que soient menés des travaux de recherche et développement (génétiques, numériques, technologiques) pour «renforcer la trajectoire d’amélioration de l’efficience de l’eau d’irrigation». Commandé à l’automne 2023 par la Première ministre de l’époque, Élisabeth Borne, le rapport de France Stratégie confirme que l’agriculture est le secteur pour lequel l’évolution du climat jouera un rôle essentiel. Il note toutefois que les retenues de substitution n’auront qu’un «effet limité» pour contenir la hausse de la demande en eau d’irrigation, exacerbée par l’augmentation des surfaces irriguées.


Par La rédaction

Eau : la consommation pourrait doubler d’ici 2050, l’agriculture particulièrement affectée

La consommation en eau pourrait doubler d’ici 2050 en France si le réchauffement climatique s’intensifie et si les tendances d’usage actuelles se poursuivent, estime France Stratégie dans un rapport publié le 20 janvier. Commandé à l’automne 2023 par la Première ministre de l’époque, Élisabeth Borne, ce travail présente l’évolution de la demande en eau en France selon trois scénarios: «tendanciel» qui prolonge les tendances passées; «politiques publiques» qui simule la mise en place de politiques publiques récemment annoncées; et «de rupture», qui se caractérise par un usage sobre de l’eau. Selon le rapport, l’agriculture est le secteur pour lequel l’évolution du climat jouera un rôle essentiel. Une diminution des précipitations engendrerait «une augmentation de la demande en eau d’irrigation si on veut maintenir les mêmes rendements», exacerbée par l’augmentation des surfaces irriguées, souligne Hélène Arambourou, co-autrice du rapport. Et les retenues de substitution n’auront qu’un «effet limité» pour contenir cette hausse, précise le rapport. En outre, la demande en eau en 2050 devrait également être davantage concentrée au cours des mois les plus chauds de l’année, quand la ressource en eau est au plus bas. Le service prévoit d’étudier dans un prochain rapport les tensions entre la ressource en eau potentiellement disponible en 2050 et la demande.


Par Elisa Llop

Biodiversité : un quart de la faune d’eau douce menacée de disparition (étude)

Un quart (24 %) de la faune d’eau douce, notamment les crustacés, poissons et insectes, fait face à un «risque élevé d’extinction» en raison de «pressions considérables» comme la pollution, les barrages ou l’agriculture intensive qui affectent leur habitat, indiquent des chercheurs dans une étude publiée dans la revue Nature le 8 janvier. Les eaux douces (rivières, lacs, zones humides) abritent plus de 10% des espèces connues, dont environ un tiers des vertébrés et la moitié des poissons, alors qu’elles représentent moins de 1% de la surface de la Terre. Cette biodiversité est à la fois très riche et très fragile, alors qu’elle représente un enjeu important pour les moyens de subsistance et le développement économique de «milliards de personnes à travers le monde», ainsi qu’un facteur d’atténuation des effets du changement climatique, soulignent les auteurs de l’étude. Depuis 1 500, 89 espèces d’eau douce ont déjà été confirmées comme éteintes, et 178 autres sont suspectées de l’être. «Il y a urgence à agir rapidement si on ne veut pas que d’autres déclinent ou disparaissent à leur tour», alertent les auteurs de l’étude, réclamant «des changements de pratiques dans la gestion» de l’eau douce, prenant davantage en compte la biodiversité.


Aveyron | Par Elisa Llop

Rénovation de puits et forages : solutions d’accès à l’eau

Jérôme Souques, sourcier-puisatier, s’est donné pour mission de rénover les vieux puits, une activité rare de nos jours. Il travaille avec Lionel Comby, foreur, directeur de l’entreprise Batco. Comment optimiser un vieux puits ? Jérôme Souques, puisatier devant le puits nettoyé de Michael Fayret. © Elisa LLop «A l’époque, le métier de puisatier, traditionnel et central, était répandu. En revanche, rénover un puits en descendant dedans aussi profondément, ça ne…


Par Eva DZ

ZNT/irrigation : vers un arrêté plus restrictif dans les Alpes-de-Haute-Provence

Le préfet des Alpes-de-Haute-Provence devra prendre sous 4 mois un nouvel arrêté qui identifie les points d’eau à prendre en compte pour définir les zones de non-traitement (ZNT), selon un jugement du 9 décembre du tribunal administratif de Marseille, repéré par Actu Environnement. Cette décision fait suite à un recours de FNE Provence Alpes Côte-d’Azur et FNE Alpes-de-Haute-Provence déposé le 3 février 2022, précisent les deux branches de l’association de défense de l’environnement. D’après FNE, l’arrêt actuel interprétait «de manière restrictive» les catégories de points d’eau à prendre en compte. «L’exclusion par la préfète des adoux et des canaux d’irrigation temporaires ou permanents de la définition des points d’eau (…) est illégale au regard de l’arrêté interministériel du 4 mai 2017, en ce qu’ils sont des points d’eau et doivent donc bénéficier du régime protecteur des ZNT», indique l’association.


Aveyron | Par La rédaction

Sécurisation de l’approvisionnement en eau, la solution #AquaClean de Soverdi 

La sécurisation de la ressource en eau dans de bonnes conditions sanitaires est une question centrale pour tous les éleveurs. Outre l’accès au réseau d’eau potable, le stockage de l’eau de pluie en cuve peut être une solution ou bien le pompage dans un puits. Mais il faut alors potabiliser cette eau avant de la distribuer aux animaux. La société Soverdi propose justement le système de traitement ITREN AquaClean qui…


Par Eva DZ

Gestion de l’eau : le «keyline design», technique méconnue mis en avant par le Shift project

Dans son rapport sur la décarbonation de l’agriculture publié le 28 novembre, le cercle de réflexion The Shift project présente une méthode méconnue d’aménagement des espaces agricoles liée à l’écoulement naturel de l’eau. Baptisée «keyline design», la technique, précurseur de l’«hydrologie régénérative», a été imaginée en 1954, dans le contexte australien de régimes de pluies très aléatoires. Jusqu’à présent peu connue en Europe, elle consiste à aménager et organiser le terrain selon des «lignes clés» (keyline) parallèles aux courbes de niveau du terrain, et ce à partir d’une lecture précise de la topographie locale. L’objectif est d’optimiser la circulation de l’eau, de favoriser son infiltration, notamment sur les crêtes les plus sèches, et de limiter le ruissellement.

Pour ce faire, la méthode fait par exemple appel au travail du sol «sans bouleverser les horizons» grâce à une sous-soleuse mais aussi aux techniques de pâturage tournant intensif de façon à agrader les sols. En outre, il s’agit de reconnecter les différents éléments d’un écosystème, notamment en redonnant toute sa place à l’arbre. «Plus simple à concevoir dans le contexte de plantations pérennes ou de prairies permanentes, il peut s’appliquer aussi aux paysages de grandes cultures, particulièrement concernés par la prévention des phénomènes d’érosion du sol», souligne The Shift project.


Par La rédaction

Eau : stress hydrique et climat variable menacent un quart des grandes cultures

En s’appuyant sur les données de sa nouvelle plateforme Aqueduct Food, le World Resources Institute (WRI) a publié, le 16 octobre, une analyse des risques liés à la disponibilité de l’eau pour la production agricole et la sécurité alimentaire. Selon le WRI, un quart des grandes cultures sont cultivées dans des zones où l’approvisionnement en eau est fortement contraint, très variable, ou les deux. Plus précisément, le riz, le blé et le maïs sont particulièrement vulnérables, avec 33% de ces trois grandes cultures produites avec des ressources en eau soumises à une forte pression ou une grande variabilité. À noter que les cultures irriguées comme pluviales sont confrontées à «des menaces croissantes». Les cultures irriguées, qui représentent 34% de la production mondiale totale en poids, sont vulnérables à une concurrence accrue pour les ressources en eau partagées. À eux seuls, dix pays* concentrent 72% des cultures irriguées mondiales, dont deux tiers font face à des niveaux de stress élevés à extrêmement élevés. «Cela constitue un problème non seulement pour la sécurité alimentaire, mais aussi pour l’économie, car les cultures irriguées sont souvent des cultures de rente exportées vers d’autres nations», précise le WRI. Les cultures pluviales sont quant à elles menacées par la variabilité des précipitations, qui devrait augmenter de 40% d’ici 2050.
* Chine, Égypte, États-Unis, Inde, Indonésie, Mexique, Pakistan, Thaïlande, Vietnam


Par Eva DZ

Nappes phréatiques : situation «très fragile» en Languedoc-Roussillon, très bonne ailleurs en France

La situation des nappes phréatiques reste «très satisfaisante sur une grande partie» de la France, avec toutefois une «situation très fragile» dans le Roussillon, qui connaît parfois des minima historiques, et l’ouest du Languedoc, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). «En septembre, la situation des nappes reste très satisfaisante sur une grande partie du territoire, avec des niveaux modérément hauts à très hauts», indique le bulletin mensuel du BRGM publié mercredi, qui explique ce constat «par une recharge 2023-2024 excédentaire» et les pluies abondantes du printemps et de l’été.

En revanche, «la situation est très fragile, avec des niveaux bas à très bas sur les nappes du Roussillon et de l’ouest du Languedoc (Aude, Hérault et Orb)», et «sur la plaine du Roussillon et le massif des Corbières, l’état des nappes est très préoccupant», selon le bulletin. «Les niveaux sont en baisse depuis plus de deux ans, atteignant parfois des minima historiques», souligne le BRGM.


Par Eva DZ

Irrigation : nouvelle augmentation des tarifs en Adour-Garonne en 2025

A l’occasion de l’adoption de son 12e programme, pour la période 2025-2030, l’agence de l’eau Adour Garonne a prévu d’augmenter à nouveau les tarifs des redevances pour prélèvements en 2025. Pour l’usage irrigation, les taux vont augmenter au même rythme que l’an passé, soit +15% dans les nappes des sables des Landes (à 0,73 c€/m3) et +6% dans les nappes captives (à 1,37c€/m3) et dans le reste du bassin (à 1,04 c€/m3), indique-t-on au sein de l’agence. La hausse de redevance de l’an passé avait été l’un des motifs d’une grande manifestation à Toulouse  début janvier, qui fut l’un des points de départs des grandes mobilisations de cet hiver dans le Sud-Ouest, puis l’ensemble de la France. A l’issue, le directeur de l’agence de l’eau avait déclaré avoir accordé aux agriculteurs «une année blanche sans augmentation sur 2024».

En octobre, le président du comité de bassin Alain Rousset avait annoncé une hausse de 60% de la contribution des agriculteurs dans le cadre des prélèvements. Quelques mois plus tôt, c’est le gouvernement qui avait renoncé à rehausser les planchers nationaux imposés aux agences pour fixer leurs redevances.