National | Par eva dz

Reconstruction de l’Ukraine : un «plan Marshall» pour les filières animales

L’Ukrainian Agri Council a présenté le «plan Marschall» des filières élevages pour les remettre en état et pour les rendre compétitives à l’export. L’organisation souhaite que l’Ukraine fasse partie des six pays exportateurs de produits laitiers de la planète.

Malgré la guerre, l’Ukraine fait toujours partie du club restreint des pays exportateurs de céréales et d’oléo-protéagineux. A Kiev, les organisations professionnelles et le gouvernement sont sur deux fronts. D’une part, ils combattent l’armée russe et ils déploient énormément d’énergies pour faire fonctionner le pays. Et d’autre part, ils s’attèlent aux plans à mettre en œuvre après la guerre pour redresser l’économie du pays et pour en faire une puissance économique conquérante.

Après la guerre, l’Ukraine a tous les atouts pour rejoindre le G20, le groupe des pays les plus riches de la planète, en s’appuyant notamment sur son agriculture. Dans un premier temps, le pays ambitionne de reconquérir les parts de marché perdues, de redresser ses filières animales, puis de prendre du galon en devenant un grand pays producteur de biocarburants et de biogaz.

En fait, l’Ukraine veut s’affranchir des importations d’hydro-carburants fossiles, notamment de Russie. Et en production laitière, le pays a l’intention de faire partie des six pays exportateurs de produits laitiers de la planète en produisant un million de tonnes de lait en plus par an afin de détrôner la Biélorussie.

Remettre l’agriculture dans la course

Pour atteindre l’ensemble de ces objectifs, Andriy Dykun, président de l’Ukrainian Agri Council (UAC), le syndicat agricole ukrainien, a présenté le «plan Marshall» qu’il sera nécessaire de lancer pour remettre l’agriculture ukrainienne dans la course. Pour cela, l’organisation ambitionne la construction d’une université et un réseau de fermes pédagogiques et expérimentales pour diffuser des innovations et pour rendre la filière attractive auprès des jeunes générations.

Le plan de l’UAC comporte aussi la construction d’une usine de fabrication de matériels d’irrigation, la constitution d’une grande coopérative laitière et la création d’un gigantesque abattoir coopératif. Enfin, un centre de recherche en génétique sera aussi édifié pour améliorer le potentiel de production des vaches.

En production porcine, le plan n’est pas encore arrêté. Mais le pays s’appuiera sur les filières animales pour développer un réseau de méthaniseurs afin de produire du biogaz et de l’électricité par cogénération.

Pour financer l’ensemble des projets de filières présentés, les associations des producteurs de lait et de porcs de l’UAC et la fondation caritative SaveUA comptent s’appuyer sur le soutien de la FAO, du Département américain de l’agriculture, du gouvernement de la Suisse, etc… L’organisation de producteurs compte aussi sur des investisseurs étrangers pour prendre part au redressement de l’économie agricole de l’Ukraine.

Equipements d’urgence

Mais dans un premier temps, le plan «Marshall» ukrainien visera à déployer les moyens nécessaires pour venir en aide auprès des éleveurs victimes des combats. Il financera la reconstitution de leur cheptel et la remise en état des installations endommagées et des équipements détruits. Dans l’urgence, les agriculteurs devront aussi avoir la possibilité d’acquérir des groupes électrogènes, des médicaments, des vaccins, des additifs alimentaires et des produits d’hygiène pour les animaux, etc. Par la suite, le Plan «Marshall» financera la reconstruction de bâtiments, le déminage de terres agricoles.

Pour financer chacune des deux étapes du plan et ses projets, l’UAC a imaginé la constitution d’un partenariat associant des Etats, l’Union européenne, des industriels mais aussi des ONG. Après la guerre, l’économie ukrainienne sera une économie libérale ouverte au monde, prévoit le syndicat.

La rédaction

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