L’élevage Rouchès à Thérondels est l’apporteur numéro 1 à la station nationale de Lanaud. Depuis bientôt 30 ans, Jean-Pierre et son fils, Christophe et bientôt le petit-fils, Etienne, fournissent entre 15 et 18 veaux par an par campagne.
Quand au milieu des années 90, Jean-Pierre Rouchès a misé sur Géant lors d’une vente à la station nationale de Lanaud, il ne pensait peut-être pas que c’était le début d’une longue histoire que va continuer de perpétuer son petit-fils, Etienne. «Géant fait partie des reproducteurs qui ont marqué notre élevage et qui ont permis par la suite de nous faire connaître dans le milieu de la sélection Limousine», raconte Christophe, qui a poursuivi le travail engagé par son père, Jean-Pierre et a transmis cette même passion à son fils, Etienne. «C’était presque un hasard à l’époque parce que souvent les veaux sortis de Lanaud étaient inabordables… Celui-là n’avait pas forcément de preneur et il s’est révélé avec un gros potentiel !», sourit Christophe.
A partir de cet achat, l’élevage Rouchès s’est spécialisé sur la sélection, la vente de reproducteurs, via le GIE Liredoc (lire encadré). Il est devenu un incontournable à Lanaud, dans le nombre de veaux fournis : depuis 2016, 208 veaux de l’élevage sont entrés à Lanaud. Et il continue d’acheter ses reproducteurs, seul ou en copropriété avec des amis d’enfance, éleveurs eux aussi, Jacques Combourieux ou Jean-Michel Guimontheil. Parmi les stars de l’élevage Rouchès : Géant donc le premier, Coluche qui a fourni de nombreux veaux par la suite à la station et le dernier en date, Marabou, le «plus gros fournisseur» avec 77 fils en station ! «Le fait d’acheter à plusieurs nous permet d’accéder aux meilleurs taureaux de la série et étant voisins, cette proximité nous facilite le partage d’un reproducteur», explique Christophe, attentif aux lignées des mâles à la vente. Et jamais il n’a acheté de taureau sans le voir avant, comptant sur l’œil de l’éleveur.

Deux veaux de l’élevage de Christophe Rouchès, sélectionnés pour la prochaine série à Lanaud.
Entre 15 et 18 veaux par campagne
Chez les Rouchès, on produit des veaux «avec un fort développement squelettique, plus que sur la viande. Nous faisons aussi attention à la facilité de naissance et aux caractères laitiers», indique Christophe, qui réalise lui-même ses plans d’accouplements, le prélèvement de ses taureaux et l’insémination de ses vaches. «En prélevant moi-même mes taureaux, je peux garder les doses et ainsi vendre les animaux lorsqu’ils ont encore une valeur commerciale et une carrière devant eux». Ainsi Marabou a été vendu en Espagne à l’âge de 7 ans.
L’élevage de 200 têtes est conduit en deux lots, avec deux périodes de vêlage (septembre-octobre et janvier-février) dans deux bâtiments distincts pour «répartir le travail, faciliter la conduite et se sécuriser au niveau sanitaire».
Chaque année, pour les 4 séries de Lanaud, Christophe signale les veaux qu’il estime «les plus appropriés», plutôt typés élevage, et la commission de choix du Herd-Book confirme la sélection définitive lors d’une visite sur l’exploitation. Pour Gélioc, il cible des veaux plutôt typés viande. En moyenne, il fournit entre 15 et 18 veaux par campagne à Lanaud et entre 7 et 8 veaux aux 2 séries annuelles de Gélioc. Si les femelles sont gardées pour le renouvellement, l’ensemble des mâles de l’élevage est destiné au marché de la reproduction par le biais des stations de Lanaud et Gélioc ainsi que du GIE Liredoc (en particulier les deux ventes à l’année désormais organisées au foirail de Saint Mamet – Cantal). «Grâce aux stations de Lanaud comme de Gélioc, nous avons étendu notre réseau de contacts, c’est indéniable», assure Christophe, heureux de pouvoir bénéficier de ces outils. «De même nous avons un réseau de clients à l’étranger via le GIE», complète l’éleveur qui reçoit aussi beaucoup d’acheteurs sur son élevage.
Retour sur les concours
Avec l’arrivée prochaine d’Etienne, le fils de Christophe, l’élevage Rouchès fait son retour sur les rings des concours ! «Personnellement je n’avais pas forcément le temps de préparer les animaux, de partir sur des concours», explique Christophe, davantage «dans son élément» aux ventes des stations. Avec son père il avait participé au premier National Limousin en Aveyron en 1993 puis à celui de 2002 et cette année, ils seront présents tous les 3 à Baraqueville avec 4 génisses en concours et une génisse pour la vente Grand cru d’Interlim. «Accueillir un National chez soi, c’est forcément un honneur et nous sommes heureux de participer à ce rendez-vous», conclut-il.
Eva DZ