National | Par Didier Bouville

Pouvoir d’achat : «un distributeur joue sur les peurs et méprise les agriculteurs» (FNSEA-JA)

Communiqué de la FNSEA et des JA :

« A la veille de l’application de la hausse du Seuil de Revente à Perte (SRP) issue de la loi EGAlim un distributeur annonce une hausse des prix de 6,3% sur 24 produits et tente de faire l’amalgame avec une hausse généralisée des produits.

FNSEA et JA expriment toute leur révolte face à cette hasardeuse instrumentalisation des chiffres. En effet ce n’est pas parce qu’il y a une hausse sur certains produits que le panier global va augmenter. Il s’agit plutôt d’un rééquilibrage, pour aller d’une marge zéro sur les produits d’appel (et une marge plus que confortable sur le reste), vers une répartition plus raisonnable. Le SRP fait donc partie d’un dispositif dont le but est de mieux répartir la valeur, pas d’augmenter les prix ; de mieux rémunérer les agriculteurs, pas de matraquer les consommateurs.

Dire que les prix des produits agricoles vont augmenter mécaniquement avec la hausse du SRP c’est tenter de nous faire croire que tous ses produits alimentaires sont vendus quasiment à prix coûtant. C’est faux ! Aujourd’hui ce sont les produits des régions, pressurisés par les centrales d’achat, qui payent la distribution du Coca-cola ou du Nutella. Et ce sont bien sûr les agriculteurs en bout de chaîne qui payent la facture ! La «moyenne» supposée des 6,3% ne concerne ici que 24 produits. Quel logique y-a-t-il à réduire le panier du consommateur de la sorte si ce n’est pour jouer sur ses craintes ?

La hausse du SRP, avec les autres leviers du dispositif législatif (prise en compte des coûts de production dans les contrats, construction du prix en marche avant, encadrement des promotions, interdiction des prix abusivement bas), doit contribuer à mettre fin aux pratiques qui condamnent l’agriculture. Il suffit que les distributeurs acceptent de rémunérer un petit peu plus les fournisseurs sur la grande majorité des produits sans augmenter les prix au consommateur, en compensation du rétablissement de leur marge sur quelques produits phares.

Bien sûr l’effet n’est pas garanti si le distributeur ne joue pas le jeu de la Loi EGAlim pour sortir de la guerre des prix. Si l‘objectif de ce distributeur n’est clairement pas celui-ci, nous avons bon espoir que les concurrents sauront être plus vertueux ! ».

Communiqué FNSEA-JA

 éleveurs+GMS+leclerc

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Envoyé à cosignature le 15 avril à ses collègues députés, la tant attendue proposition de loi (PPL) «visant à protéger la rémunération des agriculteurs», dite Egalim 2, de Grégory Besson-Moreau (LREM), notre photo, fait deux propositions principales: les contrats pluriannuels obligatoires, et la sanctuarisation de la part agricole dans les négociations commerciales.L’examen de la PPL est prévu en séance publique la première semaine juin en procédure accélérée. Dans un communiqué paru le 15 avril, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a «salué le travail» du député, «convaincu que ces propositions (…) permettront d’aller au bout des objectifs fixés par la loi Egalim, et de renforcer le revenu des agriculteurs». Le texte, dont Agra presse s’est procuré une copie, veut donc…