Aveyron | Par La rédaction

Portrait : Des débuts prometteurs pour le GAEC des Ribatels à Ségur

Aurélie et Nicolas Fabre installés à Ségur participaient pour la première fois au concours cantonal Aubrac à Laissac et cette première fut une réussite puisque leur taureau de 3 ans a remporté le Challenge espoir mâle. Rencontre.

«L’Aubrac c’était non négociable !». Au GAEC des Ribatels, Aurélie comme Nicolas sont des férus de la race Aubrac. Nicolas l’a introduite dans l’exploitation familiale au moment de son installation en 2012 et Aurélie a baigné dedans depuis toute petite, son arrière grand-père, son grand-père et aujourd’hui son père et son frère sont à la tête d’un élevage reconnu à Montrozier.

L’Aubrac c’est non négociable !

Tous deux ont des parcours un peu différents mais tous deux sont passionnés par l’Aubrac. Titulaire d’un bac agro-équipement, Nicolas a travaillé dans un élevage bovin viande en race Blonde d’Aquitaine, ce qui l’a convaincu de monter son propre troupeau allaitant, mais en Aubrac, sur la ferme familiale spécialisée en chèvres. «Au moment de mon installation, j’ai eu l’opportunité de reprendre le troupeau Aubrac d’un voisin, et je me suis lancé», raconte Nicolas. Pour Aurélie, c’est d’abord un Bac S puis un BTS PA à Limoges avant une licence pro Conseil en élevage à Bernussou. «J’ai vécu une belle expérience dans la région du Limousin, ce fut pour moi une ouverture intéressante et l’occasion de me faire ma propre idée sur ce que je voulais !», affirme la jeune femme bien décidée à faire sa place.

C’est lors d’une Transhumance que Nicolas et Aurélie se sont rencontrés… La race Aubrac n’était encore pas loin ! Aurélie a rejoint Nicolas et sa mère dans le GAEC des Ribatels, en 2021. «La race Aubrac apporte une bonne complémentarité avec l’atelier chèvres, notamment sur la valorisation du pâturage», expliquent les deux éleveurs. Ils se sont attelés à développer le troupeau de 50 vaches que Nicolas avait racheté à son voisin. «Nous avons monté le troupeau petit à petit et aujourd’hui nous avons 70 mères environ», avance le couple, qui a aussi un projet de bâtiment pour rassembler les animaux sur un même site. «Nous sommes en cours d’inscription au Herd-Book, c’est la première année que nous inscrivons nos premières vaches !», poursuit Nicolas. Ils gardent donc le renouvellement et achètent quelques taureaux chez des éleveurs sélectionneurs, notamment sur l’élevage familial d’Aurélie. «Un élevage qui a fait ses preuves et bénéficie d’une belle renommée, qui travaille depuis plusieurs générations sur la sélection Aubrac», argumente la jeune femme. Et une génétique qui lui plaît aussi : «la première chose que je regarde c’est le bassin !», sourit Aurélie. «Il y a aussi la docilité, la conformation et l’aptitude à l’allaitement», complète Nicolas. «Nous misons sur la mixité de l’Aubrac parce que c’est un système qui est recherché et comme notre objectif est de vendre davantage d’animaux pour la repro, nous nous conformons à la demande !», expliquent les deux éleveurs, qui n’en oublient pas leurs propres priorités. «Une vache qui ne soit pas trop typée élevage et pas trop typée viande non plus, il faut un juste milieu», avance Nicolas.

Peu à peu, le GAEC des Ribatels se fait connaître et pour l’y aider, il s’est lancé dans son premier concours cantonal à Laissac cette année (lire palmarès ci-dessous). «Personnellement je garde de très bons souvenirs de concours quand j’étais petite», se rappelle Aurélie. «Un concours c’est une belle vitrine, l’occasion de mesurer son élevage par rapport aux autres, de voir où on en est mais aussi de repérer quelques bonnes familles aussi !», témoignent les deux éleveurs. Alors cette année, ils sont sortis «pour nous», pour «montrer notre travail» avec tout de même l’envie de «ne pas décevoir». Et pour une première, avec trois animaux en lice (2 taureaux et 1 doublon), l’un de leur taureau a décroché le prix de Challenge espoir. «Certes il n’est pas né chez nous mais c’est nous qui l’avons élevé, l’avons fait grandir, l’avons présenté, on y a mis la patte de notre élevage», assurent Aurélie et Nicolas. Cette première participation a été pour eux «convaincante» et ils sont prêts à renouveler l’expérience. «C’est un bon début, ce résultat montre qu’on ne se trompe pas dans le choix de nos taureaux», avance Aurélie, qui tient à ne pas oublier les bases. Alors pourquoi pas l’année prochaine le Départemental prévu à Laissac puis un National et un Sommet de l’élevage et plus tard encore le SIA ! «Quand on aime la race, c’est toujours valorisant de faire participer nos animaux à ces événements et puis dans les concours, on est entre passionnés, c’est toujours intéressant !», poursuivent-ils. Et déjà ils ont transmis leur passion à leur petite Anastasia qui les suit partout sur la ferme !  

Eva DZ   

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