National | Par La rédaction
Dernière étape avant l’entrée en vigueur de la nouvelle PAC, les orientations choisies par la France ont été avalisées par Bruxelles, tout comme celles de six autres pays de l’Union européenne. La fin d’un long processus.
Le plan stratégique national (PSN) de la France élaboré dans le cadre de la mise en place de la PAC 2023/2027 a été définitivement adopté, a indiqué la Commission européenne le 31 août. Dans le même temps, Bruxelles a indiqué avoir avalisé les plans nationaux de six autres pays : Danemark, Espagne, Finlande, Irlande, Pologne et Portugal. Les plans de ces pays représentent à eux-seuls un budget de 120 milliards d’€ (Md€ – premier et deuxième pilier confondus), dont 45,2 Md€ pour la France. «La Commission européenne est déterminée à adopter les 21 plans restants», indique-t-on sur place, ouvrant ainsi la voie à la mise en œuvre de la nouvelle PAC à partir du 1er janvier 2023.
La proposition française, détaillée au sein d’un document de plus de 1 800 pages, a été jugée «exemplaire» en matière de transparence et de simplification, indique-t-on à la Commission qui salue notamment «le processus de consultation approfondie des parties prenantes» et l’organisation du débat public sous l’égide de la Commission nationale du débat public. Le plan français, qui définit pour la première fois une stratégie à la fois pour les paiements directs par le FEAGA, pour le développement rural par le FEADER et pour les interventions sectorielles a été également jugé conforme aux dix objectifs spécifiques fixés par Bruxelles pour la PAC (lire également encadré), tant dans les domaines économique que social et environnemental.
Renforcer la résilience du secteur agricole
La Commission européenne, qui avait invité plus tôt cette année les États-Membres à revoir leurs propositions de plan de façon à renforcer la résilience du secteur agricole dans le cadre de la guerre en Ukraine, a estimé que la France avait fait bon usage des outils mis à sa disposition par la PAC pour s’adapter à cette crise. La Commission a notamment salué l’objectif du développement des légumineuses «qui permettra d’un côté de réduire la part d’importation de protéines pour l’élevage et d’autre part de contribuer à plus de sobriété en intrants par la réduction de la fertilisation azotée», ont indiqué des responsables de la DG Agri. La volonté de développer des synergies entre cultures végétales et élevage sur une même exploitation a également été relevé. «Cela doit permettre d’augmenter les apports organiques plutôt que les engrais de synthèse», se félicitent ces derniers. Les exploitations qui combinent légumineuses et bétail peuvent en effet bénéficier d’un soutien supplémentaire dans le cadre du PSN, le budget alloué à ces mesures ayant augmenté de 70 % par rapport à la PAC précédente.
Les responsables de l’agriculture à Bruxelles ont également souligné l’ambition française en matière de développement de l’agriculture biologique, avec un objectif de doublement des surfaces bio d’ici 2027, soit 18 % de la SAU, avec un soutien à la conversion renforcé de 90 millions d’euros (M€) supplémentaires pour atteindre 340 M€. Enfin, la Commission s’est félicitée du volet de la prévention et de la gestion des risques pour favoriser la résilience des exploitations. Bruxelles salue le soutien renforcé aux investissements en biosécurité ou contre les aléas climatiques, l’instrument de stabilisation des revenus de certaines filières en cas de crise (comme la betterave sucrière), ou encore un soutien au Fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE). Le budget des interventions en lien avec la gestion des risques s’élève en effet à 941 M€.
La rédaction