Catégorie : National

Par Eva DZ

PAC : les Vingt-sept veulent de nouvelles simplifications au plus vite

Les ministres de l’agriculture de l’UE, réunis le 23 septembre à Bruxelles, ont unanimement fait part du besoin de simplification de la PAC dès à présent, sans attendre les discussions de la prochaine réforme. Le plus urgent à ce stade est d’obtenir des dérogations pour leur permettre des écarts par rapport aux montants unitaires prévus pour les interventions dans leurs plans stratégiques. Un document sur ce sujet, présenté par la Lettonie, a été soutenu par la plupart des ministres. Le commissaire européen Janusz Wojciechowski a indiqué que des modifications législatives introduisant des seuils plus souples étaient en préparation et seront en place pour 2025.

Les Vingt-sept s’inquiètent aussi des rapports de performances qu’ils doivent rendre le 15 février. Après une année 2024 de mise en jambe, il s’agira du premier rapport complet de ce type. Les États membres espèrent des simplifications supplémentaires et comptent en particulier sur la création dans la prochaine Commission d’un poste de commissaire à la simplification – en la personne de Valdis Dombrovskis. Les sujets de préoccupation les plus fréquemment évoqués sont les indicateurs de suivi trop complexes, le maintien d’un double contrôle (des résultats et de la conformité), ou encore le processus bien trop lent d’amendement des plans stratégiques nationaux.


Par Eva DZ

Vaccins MHE : comme attendu, le gouvernement choisit la stratégie de la bande tampon

Comme attendu, le ministère de l’agriculture a choisi la stratégie de la «bande tampon» pour définir la zone de vaccination volontaire qui bénéficiera de la commande de publique de deux millions de vaccins contre la maladie hémorragique épizootique (MHE). «Elle vise à limiter la progression de la maladie par la mise en place d’une zone tampon vaccinale», explique le ministère dans un communiqué paru le 20 septembre. Concrètement, la Rue de Varenne a annoncé qu’elle venait de publier au Bulletin officiel la liste des communes inclues dans cette zone, qui forme un trait large de 50km «le long de la limite interne de la zone régulée» autrement dit entre la Manche et les Bouches du Rhône.

Le 30 août, le ministère de l’agriculture avait annoncé la commande de 2 millions de vaccins pour cette campagne. «Du point de vue scientifique, la position est entendable», reconnaîssait Laurent Saint-Affre, membre du bureau de la FNSEA, à l’annonce de cette stratégie le début septembre. «Mais nous demandons à l’État de commander plus de doses pour inciter le laboratoire à produire.» D’après lui, «500 000 doses sont disponibles sur le marché libre», en plus des deux millions réservés à la campagne publique. «Il semblerait que le laboratoire puisse produire trois millions de doses supplémentaires d’ici la fin de l’année.


Par Eva DZ

Remaniement : la FNSEA donne «15 jours» à A. Genevard pour prendre des mesures de crise

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a donné le 22 septembre «15 jours» à la nouvelle ministre de l’agriculture Annie Genevard pour annoncer des mesures sur des prêts bonifiés aux céréaliers, viticulteurs et éleveurs en crise et sur la vaccination des troupeaux face aux épizooties. La première urgence «concerne le PGE (prêt garanti par l’Etat, NDLR) agricole, c’est-à-dire un prêt bonifié par l’État et par les banques qui permet aux agriculteurs de financer leur cycle d’exploitation, qu’ils soient céréaliers, viticulteurs ou éleveurs. Ça, c’est la priorité», a déclaré Arnaud Rousseau à l’AFP. La deuxième urgence c’est d’«obtenir des vaccins rapidement pour que les éleveurs puissent vacciner le maximum possible leurs troupeaux et faire en sorte que pour ceux qui ont perdu des animaux, on commence la campagne d’indemnisation», a-t-il ajouté. «On donne à la ministre 15 jours pour être capable de nous dire ce qu’elle entend faire sur les mesures d’urgence», a-t-il déclaré.


Par Eva DZ

Annie Genevard, une députée LR de la ruralité à l’agriculture

Comme pressenti, la députée Les Républicains du Doubs, Annie Genevard, a été nommée, le 19 septembre, ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, en remplacement de Marc Fesneau, qui n’apparaît pas dans le nouvel exécutif. Ancienne professeure de français, la nouvelle ministre bénéficie d’un solide ancrage politique dans le Doubs, département très laitier, où elle est née et où sa mère, Irène Tharin, fut députée UMP (2002-2007). Elle-même a été conseillère régionale (2004-2012) de Franche-Comté et maire (2002-2017) de Morteau.

«Je travaille pour les agriculteurs depuis bien longtemps», a-t-elle déclaré peu de temps avant sa nomination samedi à France 3 lors d’un déplacement sur des comices agricoles. Dans son département, les syndicats agricoles confirment. «Je la croise régulièrement, rapporte Christophe Chambon, secrétaire général adjoint de la FNSEA et éleveur dans le Doubs. Elle a toujours travaillé pour la cause agricole, et récemment durant les débats sur la LOA, elle a travaillé sur des amendements proposés par la FNSEA». Son suppléant, Eric Liégeon, est agriculteur, et ancien vice-président de la FDSEA du Doubs, investi de longue date à la Safer départementale.


Par Eva DZ

Elevage : les instituts techniques lancent un comparateur de coûts d’investissement

Trois instituts techniques, l’Ifip (porc), Idele (ruminants) et Itavi (aviculture) ont mis au point, à l’initiative du premier, un comparateur sur internet de «coûts d’investissements et pratiques d’intérêt environnemental» (GT4E), qui a reçu une étoile au concours des innovations au salon Space, Innov’Space. Les principaux coûts concernés sont le stockage, l’épandage et le traitement des effluents d’élevage (lisiers, fumiers, fientes), les économies et productions d’énergie renouvelable (méthanisation agricole, photovoltaïque, chaudière biomasse), la réduction des émissions d’ammoniac, et le coût des études d’impact. Les instituts vont mettre en ligne des «calculatrices» en accès libre qui permettront à tout éleveur de déterminer rapidement ses coûts moyens. Ils ont l’objectif d’élaborer une chaîne nationale de référence des coûts d’investissements et de pratiques annexes à l’élevage. Sur le stand de l’Ifip, au Space, un concepteur a admis qu’il faudrait assurer les éleveurs de la confidentialité de leurs données et du bénéfice qu’ils pourront en tirer pour leur gestion et au titre des prestations qu’ils paient.


Par Eva DZ

Elevage : la part du marché de la restauration va grimper d’ici 2033

Selon une étude prospective de l’élevage dans 10 ans, présentée au Space par Abcis et le Crédit Agricole, la part de consommation en restauration de chaque production animale va croître d’ici 2033, au risque de favoriser les importations. Cette part (versus grande distribution) progresserait entre 2023 et 2033 pour chaque filière : en poulet (de 34 à 39%), en porc (de 15 à 18%), en bœuf (de 27 à 31%) et en lait (de 13 à 15%). L’Abcis, société de conseil fondée par trois instituts en bovins, porc, volailles (Idele, Ifip, Itavi), prévoit une forte progression de la consommation de produits avicoles, en particulier poulet et œufs, aux dépens des viandes de porc et bovine, grâce à la restauration. Elle prend le parti de considérer que la production pourra se développer. Aussi, le taux d’auto-approvisionnement (production/consommation) du poulet se stabilise-t-il. Celui de l’œuf suivrait un pente douce accidentée en 2026 par les distributeurs qui ne commanderaient plus d’œufs de poules élevées en cages (les cages disparaîtraient effectivement en 2031). La Bretagne y perdrait une part de production.


Par Eva DZ

Bovins viande : «premier» index français de fertilité des femelles filles en allaitant

L’union de coopératives Charolais univers annoncé, dans un communiqué paru le 19 septembre, avoir enrichi son catalogue de semences de taureaux d’un nouvel index dédié à la fertilité des femelles, «une première en France dans une race allaitante», assure-t-elle. Basé sur l’analyse de 200 000 inséminations, l’index résulte de «la synthèse de la réussite à l’insémination chez les vaches pour 70% et chez les génisses pour 30%». Il s’exprime selon une base 100 correspondant à un taux de réussite de 61%. «Une augmentation de cinq points de réussite à l’insémination fait gagner, en moyenne, 2,5 jours sur l’âge au premier vêlage chez les génisses et 2,5 jours d’intervalle vêlage-vêlage chez les vaches», soit un gain de 9 euros par femelle et par an, calcule Charolais univers. Il sera disponible pour 80% des taureaux présents dans le nouveau catalogue 2024-2025. Créée il y a 10 ans, Charolais univers est l’union des coopératives Innoval, Elitest, Geniatest, Auriva et UALC.


Par Eva DZ

Lait : Sodiaal lance sa plateforme «Transitions» pour financer la «durabilité»

Sodiaal (20% de la collecte de lait en France) lance la plateforme «Sodiaal Transitions» pour financer la «transition environnementale et sociale de la filière laitière», dont la décarbonation, a annoncé la coopérative laitière à l’occasion d’une conférence de presse, le 19 septembre au Space à Rennes. «Notre grande préoccupation est d’intégrer la durabilité dans notre chaîne de valeur. Notre première stratégie est tarifaire, lors des négociations commerciales avec nos clients. En second lieu, nous avons désormais un outil dédié», a expliqué le directeur des relations extérieures et du développement durable de Sodiaal, Frédéric Chausson. «Nos clients cherchent à agir sur la durabilité, mais ils ne savent pas comment faire. Nous leur apportons une solution», poursuit-il. La plateforme propose un ensemble de services (financement de diagnostics carbone, d’additifs, de méthaniseurs, de plantation de haies…) que les financeurs pourront valoriser dans leur empreinte carbone (scope 3, émissions indirectes). La coopérative pourra aller jusqu’à «allouer des litrages plus bas carbone que la moyenne de Sodiaal» (0,92kg équivalent CO2 /litre de lait) à ses clients, précise Frédéric Chausson.

Sodiaal espère signer «une dizaine de contrats» d’ici un an. L’initiative s’inscrit dans la continuité du lancement de la «prime durabilité», annoncée en février. Plus de 3000 éleveurs en ont bénéficié depuis avril (jusqu’à 5 euros/1000l).


Par Eva DZ

Lait : l’indicateur de prix de revient publié par le Cniel, en hausse de 14%

Les indicateurs de coût de production et de prix de revient portant sur l’année 2023, publiés récemment par le Cniel (interprofession laitière), sont en hausse. Pour une exploitation bovin lait de plaine en conventionnel, le coût de production s’élève en moyenne à 615€/1000l et son prix de revient à 485€/1000l soit une hausse de 14% par rapport à 2022. Pour les exploitations conventionnelles de montagne, ils sont de 762€/1000l et 571€/1000l (+12%). Concernant les exploitations en lait bio de plaine, ils sont de 787€/1000l et 554€/1000l (+7%) et, pour les exploitations bio de montagne, ils sont de 946€/1000l et 682€/1000l (+8%). Les éleveurs demandaient une mise à jour rapide de l’indicateur, calculé par l’Idele selon une méthode validée par le Cniel, avant les négociations entre les industriels et la grande distribution. «Il faut que les conditions générales de vente qui seront envoyées à partir du 1er novembre prennent en compte ce nouveau coût de production», a affirmé le président de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA) Yohann Barbe, à l’occasion de la conférence de presse du syndicat au Space, le 18 septembre.

Pour assurer la marche en avant du prix, la FNPL et, plus largement, la FNSEA proposent de mettre en place une date butoir pour les négociations entre les organisations de producteurs et les industriels.


Par Eva DZ

FCO : «entre 100 et 150 millions d’euros» d’indemnisations pour les ovins

L’épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO) qui frappe la France nécessitera entre «100 et 150 millions d’euros» d’indemnisations pour les éleveurs de brebis, a estimé le 18 septembre le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. «On pense que c’est à hauteur de 300 euros par brebis. On a dit qu’on pensait qu’à la fin il y aurait à peu près 10% (du cheptel) sur le carreau, il va falloir entre 100 et 150 millions. C’est sans les bovins», a déclaré le patron du premier syndicat agricole devant les députés de la commission des Affaires économiques. «L’indemnité, on n’en parle pas», a déploré M. Rousseau, en précisant qu’il s’agissait pour lui d’une indemnisation pour la perte d’un animal mais aussi d’une indemnisation pour la «perte d’exploitation», liée par exemple au fait qu’une brebis a avorté du fait de la maladie.

Depuis sa première détection début août dans le nord de la France, la FCO de sérotype 3, une maladie virale transmissible par un moucheron, se propage rapidement et un total de 1 929 foyers de la maladie a été recensé d’après le dernier bilan au 12 septembre.