National | Par Didier Bouville
« J’ai dégagé pour 2013 une enveloppe de 20 millions d’euros pour les jeunes installés et les récents investisseurs » a annoncé le 21 mars le ministre de l’Agriculture lors de l’assemblée générale de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL). Ce montant sera distribué proportionnellement au quota laitier des exploitations éligibles. 4 millions d’euros supplémentaires seront consacrés à la filière caprine.
Une annonce qui a reçu un accueil glacial de la part des éleveurs réunis à Nantes. Pour eux, l’urgence est à la réévaluation des revenus des producteurs. « Je le dis à nos entreprises de transformation et aux grandes enseignes de distribution : nous voulons, dès le prochain trimestre, une traduction concrète (des charges) sur le prix du lait ! », a lancé le président de la FNPL, Thierry Roquefeuil. La FNSEA prépare des « actions syndicales dans les jours et les semaines qui viennent », a, de son côté, indiqué Xavier Beulin, président de la centrale agricole. Même mouvement chez les Jeunes agriculteurs : « nous projetons des actions syndicales à l’encontre des GMS », a annoncé Jérôme Chapon, vice-président des JA. Stéphane le Foll s’est par ailleurs engagé à « réunir début avril une table ronde entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs à ce sujet ».
Le couplage est encore insuffisant pour les producteurs de lait…
« 10 % ça n’était pas suffisant ! 12 % non plus ! », a réagi le 21 mars Thierry Roquefeuil, président de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait), à l’accord politique des 27 sur la réforme de la Pac. Cet accord apporte à la France la possibilité d’accorder un soutien couplé dans la limite de 12 % de son enveloppe nationale. Thierry Roquefeuil est également revenu sur la convergence interne des aides à l’horizon 2 019. La « surdotation sur les 50 premiers hectares (…) n’apporte qu’une petite partie de la réponse », regrette-t-il. « Pour que les producteurs laitiers soient maintenus dans nos territoires, et bénéficie d’une juste répartition des soutiens, une aide couplée à la vache laitière est la seule vraie réponse », assure Thierry Roquefeuil. Comme prévu dans le projet de réforme de la Pac, la convergence des aides ferait « perdre 100 euros à l’hectare, voire beaucoup plus » à « un tiers des éleveurs », chiffre-t-il.