Aveyron | Par La rédaction
Mathéo Nayrolles débute dans les concours Aubrac. Encouragé par la 2ème place de section de sa vache Jolie il y a 2 ans au cantonal de Laguiole, ce passionné de la race est de nouveau de la fête, ce samedi 19 octobre dans la cité du Taureau !
Pour ses 18 ans, ses copains lui ont offert une cloche. Mathéo espère bien leur faire honneur en la mettant à Jolie lors du concours cantonal Aubrac à Laguiole ce samedi. «J’aime que mes vaches portent des cloches ! Ça fait partie de l’Aubrac et c’est agréable dans les pâtures, quand on traverse les villages ou sur les concours !», s’amuse le jeune homme. Il envisage de s’installer prochainement sur la ferme familiale à Cassuéjouls. Titulaire d’un bac pro CGEA décroché au lycée de Saint Flour, il suit actuellement la formation poids lourds et super lourds à Sainte Geneviève sur Argence.
L’émotion d’un prix
Depuis 2 ans, il veille sur le troupeau familial de 85 mères, avec l’appui d’un salarié à temps plein. Et s’adonne pleinement à sa passion pour la race Aubrac. Une passion transmise par son papa, par sa famille et par les maîtres de ses stages qu’il a tous réalisés en élevages Aubrac (parce qu’il «déteste traire» !). Il a déjà quelques objectifs en tête : la présentation d’un taureau en 2025 et plus tard un prix d’ensemble et peut-être dans quelques années, la sélection pour un National… à Laguiole ?! «Ce dont je rêve c’est de pouvoir faire défiler un animal de mon élevage au Sommet de l’élevage dans le zénith. Je l’ai déjà vécu pour mon maître de stage et j’aimerai vraiment le vivre pour moi !», confie Mathéo. Pour autant, le jeune homme ne veut pas «se prendre la tête» : «quand on sort en concours, si ça marche c’est bien, mais s’il n’y a pas de prix ce n’est pas grave, l’important c’est de se faire plaisir, de partager un moment avec les copains, d’apprendre surtout», témoigne-t-il. Quand sa vache Jolie a décroché une 2ème place de section il y a 2 ans à Laguiole, «je n’y croyais pas» ! «Mais ça fait vraiment plaisir, pour mon père, pour mon petit frère qui m’avait accompagné et pour moi ! C’est une vraie émotion d’aller chercher son prix».
Petit à petit
C’est son père justement qui a inscrit le troupeau au Herd Book au début des années 2000. «Il a monté petit à petit son cheptel et sortait un peu en concours à Laguiole mais étant seul sur la ferme, il n’avait pas le temps de préparer les animaux», rembobine Mathéo. Alors il a suivi son cousin, Pierre-Jean Volpelier, sur les rings : «C’est lui qui m’a motivé à sortir de nouveau. Je le remercie de m’avoir transmis cette passion».
Ce qu’il apprécie dans la race Aubrac, c’est sa rusticité : «sa capacité à s’adapter à tous les temps, qu’il y ait beaucoup d’herbe comme cette année ou bien très peu en années sèches. C’est très rassurant de se dire que les vaches s’en sortiront quelle que soit la disponibilité de la ration !», indique Mathéo. De bons aplombs pour bien vivre les hivers en travée sur le béton. Un bon bassin pour faciliter les vêlages en autonomie. Et «une belle tête», ça compte aussi pour Mathéo ! La repro est menée en monte naturelle avec des taureaux achetés en élevage (repérés dans les concours !) ou bien à la station de La Borie. Et 20% des vaches sont croisées en Charolais, en monte naturelle là aussi avec un taureau acheté en Saône et Loire. «Nous gardons toutes les femelles pour le renouvellement et nous les faisons vêler une fois avant de savoir si nous les gardons. Les mâles sont destinés à l’export, excepté un ou deux gardés pour la repro», détaille Mathéo. «Se montrer un peu en concours, permet de donner une image à son élevage, de mieux valoriser quelques animaux. Nous n’en sommes qu’au début», poursuit le jeune homme, prêt à progresser. Mathéo va souvent donner un coup de main à ses copains éleveurs sur les concours, il va en voir en spectateur : «les concours, c’est un moment où on se retrouve, on s’entraide, l’ambiance est bon enfant et j’aime y glaner quelques conseils, voir d’autres maisons, d’autres lignées, dénicher un taureau… !», poursuit-il. «On apprend beaucoup en regardant les autres et j’espère prochainement pouvoir suivre un pointeur de la race dans sa tournée. Comprendre le pointage permet vraiment de s’améliorer», assure-t-il.
Faire mieux chaque année
Mathéo en convient, présenter des animaux en concours demande un peu de préparation. Samedi, il exposera à Laguiole, Jolie, vache de 10 ans. «Je suis content d’être là et si je peux rendre fier mon père…». Ses copains du syndicat cantonal seront là pour l’aider : «Il y a vraiment une super équipe sur le canton de Laguiole. Nous sommes allés ensemble à Sète en septembre, visiter la SEPAB, le port de la ville qui expédie nos animaux pour l’export. Nous avons eu plaisir à nous retrouver hors du cadre de nos élevages pour rencontrer des ostréiculteurs. Ça nous sort de notre zone de confort !», rit-il. Des liens qui comptent pour les événements à venir : «Je me souviens encore du National à Laguiole en 2012. Ça laisse de bons souvenirs qui nous donnent envie de faire mieux chaque année, de repousser nos limites», souffle Mathéo.
Eva DZ