Vendredi 14 mars, le Cadran Ségali de Baraqueville a été le théâtre du lancement d’une toute nouvelle entreprise, la SAS Enchères Business Solutions (EBS), spécialisée dans les outils numériques au service des marchés.

Dix marchés au cadran se sont associés pour créer la SAS EBS, prestataire d’outils numériques.
«Le projet de création de la SAS EBS a démarré ici même il y a deux ans», annonce Martial Tardivon, président de cette jeune société et responsable du marché de Moulins-Engilbert (58). «Pascal Vilain, propriétaire de la société LBP, qui a accompagné la numérisation des marchés pendant des décennies, a en effet annoncé à Baraqueville son départ à la retraite et sa volonté de céder son entreprise. Deux ans plus tard, nous sommes dix marchés associés au sein de la SAS EBS pour pérenniser cet outil. La boucle est bouclée».
Un projet collectif
Martial Tardivon rappelle ensuite les évolutions technologiques accompagnées par la société LBP. «La numérisation des marchés au cadran a débuté par le Minitel, puis via les lignes Numeris de France Telecom, pour entrer finalement dans l’ère d’Internet». La SAS EBS conserve le siège historique de LBP à Saint Pol de Léon dans le Finistère, ainsi que son directeur, Alain Kerouanton. Parmi les associés de la SAS EBS, on trouve 9 marchés au cadran de bétail, dont le Cadran Ségali, présidé par Vincent Albouy, et un marché aux fraises de Sologne. Quatre autres marchés soutiennent la démarche en tant que clients. «En nous associant pour racheter la société LBP, nous avons voulu en premier lieu nous assurer de la pérennité d’un outil performant et réactif, incontournable dans notre fonctionnement», rappelle Martial Tardivon. «Cette entreprise va aussi nous servir de support pour développer de nouveaux projets collectifs. En effet elle vient cimenter la bonne entente entre les marchés, qui partagent des clients, mais aussi des informations et des conseils. Nous avions déjà l’habitude de travailler ensemble au sein de la Fédération des Marchés de Bétail Vif».
En terme de développement, sans trop en dévoiler, Martial Tardivon évoque des pistes de plateformes de vente communes et précise que les ventes aux enchères à distance ont le vent en poupe. Le président compte étendre le périmètre d’action de l’entreprise au-delà des marchés de bétail, comme en témoigne la présence du marché aux fraises de Sologne au conseil d’administration.
Les marchés, une plus-value pour le territoire
Très impliqué dans le projet, le Cadran Ségali est représenté par Christiane Gombert qui occupe le poste de vice-présidente de la SAS EBS. Créé en avril 2018, ce marché au cadran a sans conteste redynamisé une foire aux bestiaux qui périclitait, comme l’a évoqué Jacques Barbezange, maire de Baraqueville. Ce rendez-vous incontournable, qui a lieu tous les lundis, accueille tous types de bovins : petits veaux, vaches, broutards, veaux gras. Avec 8 000 animaux vendus en 2024 pour un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, le marché est un acteur économique local majeur. «Nous continuons de progresser en volume ainsi qu’en nombre d’adhérents, avec 1 à 2 de plus par semaine», confie Christiane Gombert.
Pour Bruno Debré, le président de la FMBV, aussi présent lors de l’inauguration, «les marchés jouent un rôle économique et social dans nos régions. Leur influence sur les cotations en fait un outil de premier plan en faveur de la loi Egalim. Bien que leur objectif premier soit de valoriser les animaux des éleveurs, ils permettent aussi de faciliter le métier des acheteurs et de faire baisser leurs coûts de fonctionnement». En Aveyron, les marchés aux bestiaux sont ancrés dans le paysage agricole. Le département accueillera d’ailleurs le congrès de la FMBV à Réquista les 14 et 15 avril.
Bérangère CAREL