Aveyron | Par Eva DZ

Marché aux bestiaux de Laissac : appel à participation

Afin de conforter sa première place de marché aux bestiaux de France, Laissac met en place à compter de septembre, un nouveau système de gestion et de fonctionnement pour son marché bovin et ovin hebdomadaire. Une SEM dont le capital est ouvert à tous les usagers, et complété par la municipalité, est en construction.

Cette semaine à Laissac, 714 bovins étaient proposés à la vente et plus d’une centaine d’ovins.

C’est un appel à participation que lance la municipalité de Laissac pour relancer son marché aux bestiaux hebdomadaires. «Comme tous les marchés de France nous ne cachons pas que notre activité a baissé, moins peut-être que les autres puisque nous gardons notre première place nationale avec 35 000 bovins et 25 000 ovins vendus chaque année, mais le contexte nous oblige à revoir notre fonctionnement si nous voulons conforter nos volumes et rester attractif pour les vendeurs comme pour les acheteurs», contextualise David Minerva, maire de Laissac-Sévérac l’Eglise.
L’association du marché aux bestiaux dont la régie est confiée à la municipalité, a donc réfléchi à un système plus participatif, plus transparent et plus sûr. «Nous avons choisi de créer une SEM, société d’économie mixte, dont les actionnaires seront les éleveurs et négociants qui voudront bien entrer dans le capital via une SAS et la mairie qui reste majoritaire», explique l’édile, appuyé dans ce projet par Jean-Jacques Boisseau du cabinet Point Virgule pour le conseil administratif et juridique et par l’entreprise Bétail Process, M. Baert pour chiffrer l’aménagement technique. «Les premières simulations que nous avons réalisées sont encourageantes avec une gestion du marché plus fluide grâce aux enchères et un prix de marché intéressant autour de 1,5% maximum du prix de l’animal et nous espérons, avec le temps, faire mieux grâce à des volumes plus importants», avance David Minerva.
«L’objectif est de conforter voire d’augmenter nos volumes d’animaux, d’améliorer l’attractivité de notre marché, de le rendre plus intéressant pour les usagers et plus confortable», pousse-t-il. Et pour cela, il fait valoir plusieurs arguments : la sécurité du paiement, le délai de paiement garanti (14 jours) ainsi que la simplification administrative. Et une mise aux enchères plus transparente qu’un marché de gré à gré et qui fait gagner du temps, réalisée à partir de smartphones mis à disposition des acheteurs par le marché : «Nous avons mis en place le même dispositif sur notre marché ovin depuis un mois et ça fonctionne très bien. Chaque acheteur mise en direct sur l’appli développée par la Fédération nationale des marchés aux bestiaux vifs (FMBV). Le système est sécurisé sans dépassement possible», assure David Minerva, heureux de la relance du marché ovin. «Les éleveurs sont revenus ! Surtout les locaux, dans un rayon de 150 km jusqu’en Ariège !».

Faire revenir les éleveurs

Les installations existantes du marché permettent de limiter pour l’heure les investissements (estimés à 300 000 €) : «Nous avons l’infrastructure qui nous permet de créer les espaces pour trier les animaux, de mettre en place des couloirs de circulation pour les animaux en attente de la vente. Nous n’aurons pas de ring de vente dans un premier temps mais un espace bien délimité et distinct pour la vente», détaille David Minerva, qui explique que cette organisation a été pensée en collaboration avec les éleveurs et les négociants. La SEM va embaucher un certain nombre de bouviers mobilisés chaque mardi de 5h à 17h pour manipuler, trier, contrôler les entrées puis les sorties des animaux ainsi que du personnel chargé de l’administratif (facturation…). «Aujourd’hui c’est la municipalité qui assume cette charge, autour de 4 ETP sont dédiés au marché ce qui pèse sur le budget d’une commune de 2 200 habitants», appuie l’élu.
Les premiers retours des usagers du marché sont plutôt encourageants puisque lors de la réunion de présentation, le 16 janvier, parmi les 200 participants, une grande majorité a validé la phase opérationnelle. «Nous avons à ce jour, une quarantaine de personnes ou d’entreprises qui ont fait la demande d’entrée au capital de la SEM», se satisfait David Minerva. Et Anne Mercadier, co-présidente de l’association du marché aux bestiaux, de préciser que les personnes intéressées peuvent se manifester auprès de la mairie de Laissac (27, place Roland Saules – 12310 Laissac Sévérac l’Eglise) ou auprès d’elle-même sur le marché chaque mardi.

Eva DZ

Infos : 05 65 69 62 80 ou a.mercadier@laissac-severacleglise.fr.

La participation de chaque opérateur selon son activité est fixée à 1 250 € pour les acheteurs bovins, 250 € pour les vendeurs bovins, 500 € pour les acheteurs ovins et caprins et 100 € pour les vendeurs ovins et caprins. Pour les usagers opérant sur le marché à plusieurs titres, le montant de leur apport en capital doit être cumulatif (ex : un vendeur bovin et ovin doit apporter 350 € ; un acheteur et vendeur bovin doit apporter 1 500 €, etc.). Le marché demeurera ouvert à tous, mais les opérateurs actionnaires de la SAS bénéficieront de tarifs préférentiels (frais de marché et de livraison).

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