Le comité technique de recherche sur le campagnol terrestre du SIDAM s’est rassemblé le 3 juillet à Lempdes. Les chercheurs ont exposé leurs travaux et les FREDON et FDGDON ont échangé sur l’état des populations et l’organisation de la lutte collective dans les territoires.
L’équipe de Adrien Pinot, VetAgro-sup Clermont, s’intéresse aux préférences alimentaires du campagnol terrestre. Elle ont démontré que celui-ci se nourrit presque exclusivement de racines de pissenlits pendant l’hiver et que plus il y a de pissenlits dans une parcelle, plus le nombre de campagnols augmente rapidement.
Elle a aussi montré qu’en phase de déclin, c’est-à-dire après une pullulation, le sur-semis augmente considérablement la taille des populations.
Aujourd’hui elle cherche à comprendre pourquoi une prairie permanente est plus vulnérable qu’une autre. Elle suivra l’évolution de plusieurs centaines de parcelles grâce à des photos de drone. Et examine divers facteurs comme les pratiques agricoles, la pente, la productivité, la surface d’une parcelle, etc.
Un vaccin immuno-contraceptif
Fabrice Saez, de l’Université de Clermont-Ferrand, travaille sur l’élaboration d’un vaccin immuno-contraceptif. L’objectif est de rendre le campagnol terrestre temporairement infertile en lui faisant ingérer une pilule contenant un vaccin.
Ils ont d’abord travaillé sur les mâles et ont trouvé une formule qui modifie leur système immunitaire. Les mâles produisent alors des anticorps contre leurs propres spermatozoïdes. Les scientifiques ont aussi conçu une pilule au goût de carotte, très appréciée des campagnols, qui contiendra le vaccin.
L’équipe doit maintenant réaliser le même travail sur les femelles. Ensuite, elle devra mettre au point une formule vaccinale (dose et composition médicamenteuse). Puis, l’efficacité du vaccin sur la reproduction sera testée sur des campagnols en terrarium. Les chercheurs souhaitent également étudier les mécanismes physiologiques impliqués.
La robotisation de la lutte
Myriam Chanet de l’INRAE, a présenté son projet de recherche ROBOCAT, visant à la robotisation de la lutte. Elle travaille sur la conception d’un robot innovant : un petit tracteur électrique et autonome qui combinerait plusieurs fonctions comme la détection de tumuli, la création de galeries artificielles, le positionnement de pièges ou d’appâts, ainsi que divers types d’entretien des parcelles (hersage, labour, fauche, broyage de refus, etc.). Pour être autonome dans ses déplacements, le robot doit disposer de toutes les informations d’une parcelle. Le robot utilisera donc des cartes créées à partir d’images de drone.
La conception du robot repose sur la science participative. Un groupe de travail sera formé pour recueillir les attentes et fournir un retour d’expérience après chaque démonstration du robot.
Source Barbara Joncour Fredon Occitanie et le réseau FDGDON 12