National | Par Jérémy Duprat

La raclette de l’APLM s’invite à l’Assemblée nationale

Prévue depuis deux ans, reportée à cause de la crise sanitaire, la rencontre entre l’APLM et les députés du Massif central s’est tenue mercredi 27 octobre. À l’initiative de Stéphane Mazars, tous les acteurs présents ont échangé autour de la démarche Mont Lait et de la charte des produits de montagne.

Démarquer les produits de montagne

La première raclette de l’histoire de l’Assemblée nationale. Ce mercredi 27 octobre le conseil d’administration de l’Association des producteurs de lait de montagne (APLM), invité par le député de l’Aveyron Stéphane Mazars, a présenté ses pistes de développement pour la filière laitière de Montagne. Avec, en première ligne, la démarche Mont Lait et une charte. « Mont Lait a servi de catalyseur à cette charte proposée par l’APLM. L’objectif est d’engager tous les acteurs qui produisent et vendent des produits de montagne pour établir une différence de prix visant à assurer un retour au producteur. Le prix du lait en plaine et le prix du lait en montagne ne sont pas le même puisque les coûts de production ne sont pas les mêmes. Si chaque distributeur s’engage, cela permet d’avoir un retour qui améliore le revenu des producteurs », défend Dominique Barrau, président de l’APLM.

Devant les députés et sénateurs des 7 départements du Massif central (Aveyron, Cantal, Corrèze, Creuse, Haute-Loire, Lozère et Puy-de-Dôme), l’APLM a insisté sur la marche à suivre, en s’appuyant sur des rapports et sur l’élan insufflé par Egalim. « Ils ont trouvé cela positif, d’autant plus que en même temps, l’Association nationale des élus de montagne a rendu les conclusions d’une étude sur la partie producteurs, qui vont dans le même sens que ce que prône Mont Lait. L’important, c’est de jouer collectif : une démarche de montagne se fait avec tous les acteurs. Les députés ont bien accueilli notre discours. Et ils se sont portés volontaires pour nous aider, avec, par exemple, leur appui pour rentrer dans la restauration collective. Ils portent eux aussi ce souci de cette démarche auprès du ministre de l’agriculture. L’APLM et le Massif Central rencontrent les équipes ministérielles mercredi [le 3 novembre, ndlr]. Les démarches sont lancées et s’installent », se ravit Dominique Barrau.

Un syndicalisme réaliste

Dans un contexte qui connaît, dans le même temps, la promulgation d’Egalim 2 et des propositions pour l’avenir de la filière laitière de Montagne de la Commission parlementaire JP Vigier – P. Boyer, cette charte de structuration, validée par les producteurs et les entreprises du Massif central, arrive au bon moment. « Nous avons invité tous les parlementaires sans tenir compte de leur affiliation politique. Sur la montagne, on ne fait pas de politique. L’un des points majeurs de notre démarche, c’est que nous pratiquons un syndicalisme réaliste. Le point d’orgue reste de créer de la valeur ajoutée pour nos produits. Nous mettons tout en œuvre à cet effet. Je pense que le fait que nous ayons été patients, depuis 10 ans grâce à Mont Lait, que nous ayons échangé avec tout le monde, partagé notre démarche avec toutes les entreprises, tout cela paye aujourd’hui. De tels projets ne se construisent pas tout seul. Nous n’avons pas le droit de mettre des gens de côté », assure Dominique Barrau.

Pour conclure cette rencontre constructive, l’enceinte de l’Assemblée nationale a accueilli sa première raclette. Qui plus est, avec des produits de montagne, pour ne pas faire les choses à moitié. « Ils ont beaucoup apprécié ces produits. Et, même si la date était prévue depuis un moment, nous en organisons une autre lors du conseil municipal le 5 novembre à Rodez », dévoile Dominique Barrau. Le rendez-vous est pris : l’APLM et Mont Lait sont à l’assaut de tous les sommets.

Jérémy Duprat

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