National | Par La rédaction
Le gouvernement a présenté mi-mars ses premières orientations pour adapter la filière forêts et bois aux nombreux défis qui l’attendent.
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Neutralité carbone ; changement climatique et biodiversité ; compétitivité et dialogue avec la société civile. Tels sont les quatre défis majeurs auxquels la filière forêts et bois est aujourd’hui confrontée. Malgré des débats complexes qui ont réuni près de 500 participants, la feuille de route tracée par les quatre ministres de l’agriculture, de la transition écologique, du logement et de l’industrie, se veut ambitieuse. C’est autour de quatre piliers qu’elle s’articule. En premier lieu, le gouvernement entend «relever le défi de la connaissance pour dresser un état détaillé de la forêt, suivre et anticiper ses évolutions, et accompagner les propriétaires forestiers dans leurs choix face au changement climatique». Il s’agit en l’espèce de soutenir des projets de recherche, développement et innovation pour améliorer le repeuplement «notamment pour valoriser les ressources de feuillus», a déclaré un proche du ministre de l’agriculture.
Le deuxième axe a trait au financement et à la pérennisation pour le renouvellement des forêts. Ce sont au total plus d’un milliard d’euros (Md€) qui seraient mobilisés jusqu’en 2030 «à raison de 100 à 150 millions d’euros (M€) par an à partir de 2024». Cette somme s’ajoutera aux enveloppes de 300 M€ du Plan de relance et aux de 500 M€ de France 2030 dans le domaine forestier. L’objectif est en particulier d’accompagner la montée en gamme des exigences environnementales à travers la labellisation et de diversifier les essences d’arbres.
Enjeux et métiers
«Investir massivement pour assurer l’innovation et la compétitivité de la filière industrielle bois», constitue le troisième axe de cette feuille de route. S’appuyant sur les 500 M€ du plan de relance, il «permettra l’installation de nouvelles lignes de transformation», pour asseoir la souveraineté de la filière, a indiqué l’entourage de Julien Denormandie. De même, l’enveloppe financière devrait permettre de «valoriser les coproduits du bois et de développer les énergies renouvelables». Quant au dernier point, le gouvernement veut expérimenter des nouvelles formes de dialogue national et territorial pour la conduite des politiques forestières. Plus clairement, il souhaite associer les citoyens à la définition de la politique forestière au plan national et local, «ce qui permettra aussi de faire connaître les enjeux et les métiers de cette filière», a expliqué un conseiller.
Création d’un observatoire
Parallèlement le gouvernement entend faire sauter quelques «verrous techniques» pour utiliser le bois des feuillus (ex : chêne, charme, bouleau, châtaigner) dans le bâtiment, dans la ligne de la réglementation environnementale des bâtiments neufs, dite RE2020. Elle vise à améliorer la performance énergétique et à baisser les consommations des bâtiments neufs. Enfin, les Assises ont décidé de créer un Observatoire de la forêt et du bois sous l’égide de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Il devrait être mis en place d’ici 2023. Enfin une cartographie des risques d’incendie de forêts, devrait être actualisée en juillet.
Un projet européen «Forêts 2030»
La Commission européenne a présenté mi-mars un projet «Forêts 2030» qui ressemble, peu ou prou, à la feuille de route française. Elle entend rendre les forêts plus durables, en diversifiant les essences pour lutter contre le réchauffement climatique, grâce à la captation carbone. Ce plan qui sera discuté par les parlementaires européens dans les prochaines semaines devrait être soumis au vote courant juillet.
Christophe Soulard