Faisant le bilan de ses trois années passées à la tête du ministère de l’Agriculture, Bruno Le Maire a « profondément regretté » la « vision étroite et datée » de l’Autorité de la concurrence, dans une interview accordée le 10 mai, juste avant la démission du gouvernement Fillon.
Les producteurs « n’en peuvent plus qu’on leur impose des règles de la concurrence qui leur interdisent de défendre leurs intérêts », a-t-il indiqué. Concernant la Pac, le ministre de l’Agriculture « souhaite que (son) successeur obtienne (…) que l’on ne retire pas un euro au budget ». Bruno Le Maire s’est également déclaré « favorable » à un rééquilibrage des aides. « Mais attention aussi, à ne pas caricaturer l’agriculture française et à antagoniser les uns avec les autres, les céréaliers d’un côté et les éleveurs de l’autre ».
Enfin, l’élu de l’Eure, en lice pour les législatives, a qualifié de « folie » la libéralisation totale du marché laitier et prône la mise en place de nouveaux instruments de régulation en complément de la réhabilitation des quotas laitiers. « Ce ne sont pas des batailles qu’il faut livrer dans les prochaines années ni dans les prochains mois mais dans les prochains jours. Il y a urgence », a-t-il commenté.
Didier Bouville