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« Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), prend l’initiative d’un appel aux producteurs de lait européens en faveur de la création d’une politique laitière européenne qui stabilise, oriente et innove face à l’attentisme de la Commission européenne », est-il écrit au début du manifeste de la FNPL rendu public le 31 mai. Pour Thierry Roquefeuil, d’autres pays européens sont sur la même longueur d’onde que celle de la France comme l’Italie, la Belgique, la Finlande ou la Pologne. « En Irlande, les producteurs sont vraiment dans le mur. Aux Pays-Bas, ce n’est pas un pays qui parle mais une entreprise ! », estime-t-il, d’où l’idée de ce manifeste qui vise à regrouper les voix des producteurs laitiers européens qui n’arrivent pas toujours aux oreilles de la Commission européenne. « Les producteurs de lait ne comprendraient pas que le Copa-Cogeca (Confédération des syndicats agricoles européens des agriculteurs et des coopératives) ne soit pas un réel relai de leurs revendications », souligne le président de la FNPL.

Didier Bouville

«En France, bien-être animal, environnement, origine… quand tout s’imbrique, l’étiquetage est confus», a souligné Christine Roguet, responsable du projet de recherche Accept sur les controverses relatives à l’élevage, lors d’un colloque organisé par le Centre d’information des viandes (CIV) à Paris, le 31 mai. Pourtant, les attentes des consommateurs en termes d’information sur le bien-être animal ne cessent de croître. Pour Stéphane Gouin, maître de conférences à Agrocampus Ouest, «trop de labels tuent le label. Il en existe une centaine aujourd’hui. Il faut prioriser, cela pose problème ». Une étude de l’Inra et de l’association de consommateurs CLCV est en cours pour «mieux cerner les attentes des consommateurs sur l’étiquetage».

Didier Bouville

En marge du Conseil agricole informel à Amsterdam consacré à l’avenir de la Pac, les ministres des Vingt-huit travaillent sur la mise en place d’un nouveau plan d’aide aux producteurs laitiers. Le commissaire européen à l’agriculture, Phil Hogan, a indiqué le 31 mai qu’un paquet de soutien sera probablement présenté au mois de juillet une fois qu’il aura plus de visibilité sur les fonds non utilisés du budget européen. Les aides débloquées en septembre (420 millions €) non utilisées au 30 juin seront elles aussi réallouées. Huit États membres (dont la France) n’ont toujours pas dépensé ces fonds. Stéphane Le Foll a, lui, de nouveau insisté pour que les aides européennes servent à soutenir les producteurs qui réduisent ou gèlent leur production. France, Allemagne, Pologne, Italie et Belgique préparent pour le mois de juin des propositions communes dans ce sens.

Didier Bouville

La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a rendu publics le 28 mai les premiers résultats des inspections sur les très grands élevages. Sur 121 inspections effectuées ou en cours, « aucune non-conformité majeure n’a été recensée ; sauf une qui recevra une mise en demeure (poules pondeuses) », indique un communiqué du ministère de l’Environnement. 14 sites, soit 10 % des élevages inspectés, sont cependant concernés par des non-conformités mineures. Cette inspection des installations classées concerne pour 65 % des élevages de volailles, pour 26 % des élevages de porcs et pour 11 % des élevages de bovins. Un bilan complet sera présenté le 9 juin.

Didier Bouville

L’assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) a décidé de s’associer avec Labeliance Invest pour participer, par son réseau, au financement des exploitations agricoles via Labeliance. Un Gufa – Groupement d’utilisation de financements agricoles – est créé. Il «prend la forme d’une SAS qui s’appuiera sur des comités régionaux. Le comité régional sera chargé de sélectionner les projets qui seront présentés directement au Comité d’Investissement de Labeliance.» Le suivi technique du dossier sera confié à un conseiller de la Chambre ou à un partenaire (centre de gestion, coopérative…). L’accompagnement financier de l’exploitation sera assuré par Labelliance pendant 8 ans minimum et 10 ans maximum. Le Gufa des territoires constituera également un fonds de mutualisation des risques «afin de pouvoir venir en aide aux Sociétés Civiles d’Exploitations Agricoles (SCEA) soumises à des difficultés de nature à les fragiliser.»

Didier Bouville

Suite aux rafales de grêle qui ont ravagé plusieurs régions viticoles ces derniers jours, la FNSEA demande aux pouvoirs publics, dans un communiqué le 30 mai, de déclarer l’état de catastrophe naturelle pour les zones concernées. «Chablis, Cognac et Beaujolais ont été meurtris, c’est aux préfets désormais de prendre la mesure des dégâts et la seule mesure qui convienne: l’état de catastrophe naturelle pour les zones concernées». Le syndicat demande par ailleurs au gouvernement que «tout soit fait afin que les processus d’accompagnement puissent être enclenchés».

Didier Bouville

Le groupe de grande distribution Système U s’est engagé envers la Fédération nationale bovine (FNB) à revaloriser les prix de la viande bovine de 1 euro/ kilo en moyenne, a-t-il indiqué, le 27 mai, dans un communiqué. «Système U et la FNB ont conclu un accord permettant, dans le cadre d’une démarche qualité en réponse aux attentes consommateurs, une revalorisation des prix d’achat pour les races à viande (Charolaise, Limousine, Blonde d’Aquitaine…)», indique le texte. Dans ce cadre, Système U «augmentera en moyenne ses prix d’achat de 1 euro/kilo sur chaque bête et procédera à une révision trimestrielle afin de tenir compte de l’évolution des coûts de production», précise-t-il.

Didier Bouville

Stéphane Le Foll présentera le 31 mai la position de la France sur la Pac après 2020 à ses homologues de l’UE et au commissaire européen Phil Hogan lors d’un débat sur ce thème qui a été retenu par la présidence néerlandaise de l’Union pour la traditionnelle réunion informelle de ministres des l’agriculture, à Amsterdam. Dans un document de 7 pages, la France dessine la structure qu’elle souhaite conférer à la Pac future dans le but de remplir trois grands objectifs : croissance, emploi et innovation ; préservation de l’environnement et climat ; renforcement de la résilience du secteur.

Didier Bouville

La tendance haussière du prix des transactions de terres agricoles s’est poursuivie en 2015, dans une moindre mesure que les années précédentes, a constaté la FNSafer à l’occasion de la présentation de son étude annuelle le 26 mai. Les terres libres non bâties se sont négociées à 6010€/ha en moyenne (+1,6% par rapport à 2014) tandis que les terres louées non bâties se sont vendues à 4470€/ha (+1,4%). La FNSafer retient également une reprise de l’urbanisation sur les terres agricoles (+5,9% en hectares) après 7 années consécutives de baisse. Enfin, la FNSafer tire la sonnette d’alarme quant à la «marginalisation progressive du modèle familial» face à l’augmentation de grandes exploitations sociétaires qui font appel aux entreprises de travaux agricoles. La FNSafer craint un «accaparement des terres» qui mettrait en péril «notre souveraineté alimentaire».

Didier Bouville

Réunie le 25 mai, la Commission mixte paritaire de l’Assemblée nationale et du Sénat, n’est pas parvenue à trouver un compromis sur le projet de loi biodiversité. Sur 170 articles, 58 faisaient l’objet d’un désaccord et étaient à l’ordre du jour de la Commission. Notamment l’interdiction totale des néonicotinoïdes. Votée par l’Assemblée nationale pour septembre 2018, le Sénat n’a pas voulu fixer de date précise. Pour sa part, Barbara Pompili, la secrétaire d’Etat à la biodiversité a indiqué que le gouvernement après s’être divisé sur cette question entre les ministères de l’Environnement et de l’Agriculture allait proposer « d’interdire, au plus tard en 2018, les néonicotinoïdes pour lesquels il n’existe pas d’alternative avant une interdiction complète en 2020 ». La Commission mixte paritaire n’est pas non plus parvenu à un accord sur le principe de la non-régression du droit de l’environnement supprimé par les sénateurs, mais jugé « fondamental », par le président de la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale, Jean-Paul Chanteguet (PS). Le projet de loi va repartir maintenant pour une nouvelle lecture dans les deux chambres avant son adoption définitive par l’Assemblée nationale, espérée d’ici la fin juillet. « Ma volonté est qu’elle soit adoptée avant l’été, mais je ne suis pas certaine que le calendrier le permettra », a averti Barbara Pompili.

Didier Bouville