Plus de 200 agriculteurs de Rhône-Alpes, venus avec une demi-douzaine de tracteurs et des remorques remplies de fumier ou de pneus, se sont rassemblés sans incident le 22 novembre, sous une pluie battante, près de l’antenne de l’Agence de services et de paiement (ASP) de Lyon. Il en a été de même dans de nombreuses régions, à l’appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA). «On n’a pas touché la fin de 2015 et rien en 2016. J’ai pas de salaire, mon père non plus», témoigne, en larmes, Aurélie Vuillermet, jeune agricultrice de l’Isère. «On attend d’avoir la PAC (Politique Agricole Commune) pour payer les loyers des terres, les grosses factures de fin d’année», a expliqué à Mme Vuillermet. «On n’a pas notre argent et on ne nous dit pas pourquoi. C’est pas de l’argent volé, c’est de l’argent dû!» Cette éleveuse craint, comme ses compagnons d’infortune, un effet conjugué dévastateur de la crise et des retards de versements d’aide. Parfois jusqu’au dépôt de bilan.
Didier Bouville