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À l’appel de la FDSEA de Haute Garonne, une centaine d’agriculteurs se sont rassemblés le matin du 6 janvier devant la Cité administrative de Toulouse (Haute-Garonne). Les manifestations ont obtenu que soit redessinée le projet de carte des Zones intermédiaires, à l’intérieur desquelles les exploitations de grandes cultures sont éligibles à certaines MAEC (mesures agroenvironnementales). «C’est une belle bulle d’oxygène pour les céréaliers et les éleveurs de plaine haut-garonnais», a déclaré Jean-François Lamasset, le président de la FDSEA de la Haute-Garonne. «Notre travail n’est pas d’aller faire la révolution dans la rue, mais bien de nourrir les Français. Mais il faut nous en donner les moyens, et être agriculteur est aujourd’hui très difficile, d’autant plus après l’année à laquelle on a eu droit». Initialement, «de nombreuses zones céréalières en Occitanie, et de ce fait de nombreux agriculteurs» étaient «exclus» de la carte. Rien que dans la Haute-Garonne, «plus de la moitié du département n’entre pas dans le zonage», avait précisé le 4 janvier Jean-François Lamassé, président de la FDSEA 31 à Agra Presse. Dès lundi, le syndicat travaillera à une liste des communes qu’elle souhaite intégrer à la carte des Zones intermédiaires, avant de la transmettre à la Draaf.

Didier Bouville

Plus de la moitié des Français (56%) pensent qu’ils vont devoir faire des arbitrages entre leurs dépenses énergétiques et leurs dépenses alimentaires en 2023, selon un sondage OpinionWay réalisé début décembre pour Bonial, spécialiste du drive-to-store (marketing visant à attirer les consommateurs vers les magasins physiques). La grande majorité des sondés ont un sentiment négatif vis-à-vis de leur pouvoir d’achat (81%) et huit consommateurs sur dix pensent que leur pouvoir d’achat va se dégrader par rapport à 2022. Plus inquiétant, 34% ont du mal à boucler leur fin de mois et 37% estiment que leur pouvoir d’achat ne leur permet pas de vivre décemment. Ces deux chiffres sont en hausse de 3 pts par rapport à août 2022. 82% des sondés ont le sentiment que les prix des achats contraints (logement, emprunt, charges, transports…) augmentent (+4 pts). Ils sont également 82% à avoir l’intention de faire évoluer leurs comportements d’achat. D’abord «en étant plus attentif aux prix» (43%). Puis «en réduisant (leur) consommation d’énergie» (35%), «en recherchant davantage de promotions» (34%) et «en réduisant (leurs) achats au strict nécessaire» (25%). Enfin, 18% prévoient de «fréquenter davantage les enseignes discount». Seuls 10% des sondés prévoient de faire des stocks de produits alimentaires.

Didier Bouville

Les TPE (moins de 10 salariés et chiffre d’affaires inférieur à 2M€) vont bénéficier d’un tarif garanti de l’électricité, fixé à 280€ par mégawattheure (MWh) en moyenne sur l’année 2023, a annoncé le gouvernement, le 6 janvier, à l’issue d’une réunion avec les fournisseurs. Ce tarif garanti, applicable dès la facture de janvier 2023, sera accessible aux TPE qui ont renouvelé leur contrat de fourniture d’électricité à partir du second semestre 2022 et qui ne bénéficient pas du tarif de vente réglementé et donc du «bouclier énergétique», soit 600 000 entreprises sur les 2,1 millions de TPE. Les entreprises qui souhaitent en bénéficier devront se signaler auprès de leur fournisseur d’électricité en remplissant un formulaire disponible sur le site des impôts et ceux des fournisseurs. L’aide est ouverte jusqu’au 31 décembre 2023. «Les entreprises agricoles sont éligibles à toutes les aides mises en place. Ces aides ne sont pas forcément encore toutes visibles parce qu’elles ne sont pas encore toutes appliquées», répond le ministre de l’Économie Bruno Le Maire aux inquiétudes du monde agricole. Le gouvernement n’envisage pas de mesure sectorielle. «S’il y a des cas aberrants, nous les traiterons».

Didier Bouville

Une mission parlementaire a été lancée mi-décembre pour examiner notamment les dispositifs de soutien à l’export, rapporte le Moci, média spécialiste dans le commerce international. Les députés de la commission des affaires économiques Charles Rodwell (Renaissance) et Sofia Chikirou (LFI) en ont été nommés rapporteurs. La mission a pour objectif d’évaluer les récents dispositifs de soutien à l’export (Team France export), mais également ceux de soutien à «l’attractivité des investissements étrangers en France (Team France invest). Lancé en 2019, Team France export est un «dispositif public d’accompagnement des entreprises à l’international structuré autour de Business France, des régions, des chambres de commerce et d’industrie et de BPI France», selon sur le site du Trésor. L’objectif était de créer en région des «guichets uniques de l’export qui orientent les entreprises vers les solutions répondant à leurs besoins, jusqu’aux marchés étrangers où un correspondant unique Team France export leur apporte les prestations d’accompagnement adaptées».

Eva DZ

D’après les dernières notes de conjoncture d’Agreste et de FranceAgriMer, repérées par Réussir Pâtre et Les Marchés, le cours de la viande ovine a de nouveau augmenté fin 2022 pour atteindre 8,15 €/kg fin novembre. Un niveau de prix supérieur de 2 €/kg à celui de 2019, et dépassant de 0,5 €/kg environ celui de 2021, une année qui avait déjà enregistré des cours particulièrement élevés. Ces cours soutenus s’expliqueraient, selon Agreste, par le repli des abattages (-4% en nombre de têtes sur un an, -6,2% par rapport à la moyenne quinquennale 2017-2021, à novembre 2022). En septembre et octobre, les importations d’animaux vivants ont également reculé de plus de 50% par rapport à l’année dernière, en lien avec la détection de variole ovine en Espagne, selon FranceAgriMer. Les importations de viande sont cependant en hausse de 11,4% sur un an à novembre 2022, avec un doublement de la viande néo-zélandaise parallèlement à des baisses des achats au Royaume-Uni, en Irlande ou en Espagne. La hausse des cours est bienvenue dans les élevages, alors que le coût de l’aliment en octobre 2022 dépassait de 29% celui d’octobre 2021, et de 46,4% la moyenne quinquennale.

Eva DZ

Le calendrier parlementaire ne permettra pas une entrée en vigueur avant la fin des négociations commerciales 2023 des dispositions prévues dans la proposition de loi (PPL) du député Frédéric Descrozaille (Renaissance) visant à compléter les lois Egalim 1 et 2, confirme le cabinet du ministre de l’agriculture à Agra Presse. Le texte «visant à sécuriser l’approvisionnement des Français en produits de grande consommation» fait l’objet d’une procédure accélérée engagée par le gouvernement, relève le journal Les Marchés. Il sera examiné en première lecture en commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale à partir du mercredi 11 janvier. Les discussions en séance publique commenceront la semaine suivante pour se conclure le 19 janvier. La procédure accélérée ne permettra cependant pas une adoption de la loi avant le 1er mars, date butoir des négociations commerciales entre industriels et distributeurs. Les acteurs économiques n’étaient d’ailleurs pas favorables à ce qu’un nouveau cadre législatif s’applique cette année. La majorité présidentielle vise une adoption du texte avant le 15 avril et la fin de l’expérimentation du SRP+10 (seuil de revente à perte relevé de 10%) et de l’encadrement des promotions, instaurée par la loi Egalim 1. La PPL examinée propose de pérenniser ces deux dispositifs.

Eva DZ

Le groupe Casino a renouvelé ses engagements auprès des entreprises adhérentes à la Feef (fédération des entreprises et des entrepreneurs de France) en signant une nouvelle charte pour trois ans, informe un communiqué de la Feef en date du 4 janvier. Le groupe de grande distribution (Casino, Franprix, Monoprix, Naturalia, Leader Price) prend des engagements supplémentaires aux précédentes chartes signées avec la fédération qui représente les intérêts des TPE, PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire, entre 250 et 5000 salariés). Il s’engage à introduire «un taux de service différencié par entreprise», modérer ou supprimer les pénalités liées aux pénuries, supprimer les pénalités de retard pour les TPE, donner un accès gratuit aux statistiques de vente quelle que soit la taille de l’entreprise et un accès aux «opérations digitales (numériques, ndlr)» à tarif préférentiel. Ces engagements s’ajoutent à ceux déjà pris par Casino envers les PME, comme la «prise en compte de la variation du coût des matières premières», la «contractualisation anticipée» avant le 28 février, le «règlement anticipé des factures» et, entres autres, la mise en avant du label PME+ (label RSE porté par la Feef).

Eva DZ

La hausse des prix sur un chariot type de produits du quotidien atteint 15,3% entre janvier et décembre 2022, d’après un panel constitué par l’institut Iri pour le journal Le Monde. Ce chariot type est composé de 38 produits alimentaires et non alimentaires avec un mélange entre marques nationales, marques de distributeurs et «premiers prix». D’une «valeur légèrement supérieure à une centaine d’euros fin 2021», il coûte désormais 120 €. Les produits sur lesquels l’inflation est la plus forte sont l’huile de tournesol (114%), la boîte de thon de marque nationale (+35%), puis les chips à l’ancienne nature et le riz basmati de marque de distributeur (tous deux augmentent de 31%). «À noter que la boîte de thon et le sucre en poudre sont les produits qui ont le plus flambé en décembre 2022», soulignent nos confrères. La hausse sur les produits laitiers (beurre, yaourts, emmental) est de près de 20% sur l’année. Toujours d’après le panéliste Iri, l’inflation sur l’ensemble des produits de grande consommation s’établit à 12,59% en 2022. Elle est même très légèrement supérieure sur les seuls produits alimentaires : 12,68%.

Eva DZ

À la demande du Cifog (interprofession du foie gras), l’expérimentation du vaccin contre l’influenza aviaire devrait être élargie aux canards reproducteurs, indique sa directrice Marie-Pierre Pé. «Les services vétérinaires se sont emparés de cette question, nous attendons qu’un protocole soit proposé», précise-t-elle. Grâce à la vaccination, le Cifog souhaite «protéger la génétique, en épargnant les lignées pures et les grands parentaux», ce qui suppose «d’évaluer les vaccins sur des animaux à durée de vie longue». Or, l’expérimentation en cours porte uniquement sur les canards mulards, qui sont engraissés pour produire du foie gras et abattus à l’âge de trois mois et demi.

Après un premier épisode dévastateur au printemps 2022, l’influenza aviaire provoque à nouveau d’importants dégâts dans les élevages de reproduction des Pays de la Loire. Alors que la région concentre les trois quarts de la génétique en canards, la pénurie de canetons devrait se poursuivre dans les semaines qui viennent. Une situation qui amène le Cifog à «tirer la sonnette d’alarme sur la grande fragilité de la filière». En octobre, l’interprofession appelait déjà à «protéger les accouveurs».

Eva DZ

Les fournisseurs d’électricité se sont engagés, dans une charte signée le 3 janvier sous l’égide du ministère de l’Économie, à respecter trois mesures en faveur des PME, dont une spécifique aux boulangers. Tout d’abord, ils s’engagent à faire figurer dans la facture du mois de janvier, envoyée courant février, le «bénéfice de l’amortisseur électricité» (environ 20% de réduction). Le ministre invite «les entreprises éligibles à se faire connaître auprès de leur fournisseur». Deuxième engagement: accorder des facilités de paiement pour les entreprises qui rencontrent des difficultés de trésorerie. Enfin, les fournisseurs d’électricité devront résilier sans frais les contrats des boulangers lorsque la hausse du tarif est «prohibitive». Bruno Le Maire justifie cette mesure sectorielle par la «double peine» que subissent les boulangers face à la hausse du prix du blé et de l’énergie. La Première ministre Élisabeth Borne indiquait le matin même sur France Info que «peu d’entreprises se sont déjà saisies des aides» mises en place par le gouvernement, ces mesures n’étant «pas suffisamment connues». Des points d’accueil seront mis en place dans chaque préfecture pour examiner «au cas par cas» la situation des entreprises «les plus en difficulté», indique-t-elle.

Didier Bouville