«Après plusieurs années de forte croissance, la collecte de lait bio a augmenté plus lentement en France en 2022» et pourrait avoir atteint un plafond «au cours du premier semestre 2023», explique Corentin Puvilland, économiste au Cniel (interprofession laitière), dans une vidéo publiée le 2 mai. En 2022, la collecte a progressé de 2,7% par rapport à 2021, contre +11% en 2021 par rapport à 2020. «Ce ralentissement se confirme sur le début d’année 2023», note Corentin Puvilland. Sur les deux premiers mois de l’année, la collecte progresse de 0,7%. Une enquête sur les conversions réalisée par le Cniel montre que «la collecte pourrait avoir atteint son plafond au cours du premier semestre 2023». Cela s’explique par une «très forte accélération des cessations» qui concerneraient plus de 5% des ateliers lait bio. Un taux supérieur à celui de l’activité laitière conventionnelle (environ 4,5%). «Environ un tiers de ces cessations d’ateliers [de] lait bio sont imputables à des retours en conventionnel. Le reste est lié à des arrêts de l’atelier lait ou de l’activité agricole, ce qui a pour conséquence d’accélérer la déprise laitière dans certaines zones», analyse l’économiste. À noter que la collecte de lait bio poursuit sa croissance dans les grands bassins laitiers de la partie nord de l’Hexagone, tandis qu’elle décline dans la moitié sud du pays. La région Auvergne-Rhône-Alpes a, par exemple, perdu près de 8% de ses producteurs du lait bio en un an.
Didier Bouville