Fil info

Après qu’auront été mises en oeuvre les mesures permettant «une reprise sécurisée de la production et une indemnisation à hauteur des pertes» liées à la crise d’influenza, c’est un «plan de sauvegarde génétique» qu’il faudra construire, «avec les pouvoirs publics», pour les «espèces les plus touchées», demandent les aviculteurs de la CFA (FNSEA) dans un communiqué paru le 14 avril. Région particulièrement touchée ces dernières semaines, les Pays de la Loire produisent un tiers des œufs à couver français et près de trois quarts des canetons. 820 foyers ont été détectés ces derniers mois en Vendée et dans les départements limitrophes. La CFA ne chiffre pas encore les conséquences sur les filières d’accouvage et de sélection. «Des centres de génétiques ont été touchés», indique-t-on. Dans la filière oeufs, ce sont 800 000 poulettes qui ont été abattues, dont l’absence retardera les mises en place, rapporte le CNPO (interprofession de l’oeuf). Pour l’heure, la CFA demande une amélioration des indemnisations, avec une «prise en charge des pertes économiques plus importante», dont la durée «doit être adaptée au potentiel de reprise des différentes espèces».

Eva DZ

 Prix du lait : Bel et l’APBO signent un accord sur une revalorisation de 50€/1000l

L’industriel Bel et les producteurs de lait de l’APBO ont signé un accord, le 8 avril, pour augmenter le prix de référence – fixé à 377€/1000l l’automne dernier – de 50€/1000l sur mars-avril-mai et de 45€/1000l de juin à septembre pour l’année 2022, annonce un communiqué du 14 avril. Les deux parties ont également convenu que la revalorisation du prix de référence serait de minimum 35€/1000l pour le quatrième semestre. Ce montant sera renégociable en septembre «en fonction du contexte économique». Cet accord porte le prix de référence 38/32 moyen à 413,25€/1000l au minimum pour l’année. Pour le lait bio, la hausse est de 25€/1000l sur mars-avril-mai, de 22,5€/1000l de juin à septembre et sera de 17,5€/1000l minimum pour le quatrième trimestre. Le prix de référence pour le lait bio s’établira ainsi entre 503 et 495,5€/1000l «en fonction de la période». La renégociation avait été déclenchée début avril en raison de la hausse «exceptionnelle» des charges des éleveurs. Conformément à la loi, le contrat-cadre signé il y cinq ans permet à Bel et à l’APBO de se remettre autour de la table «en fonction d’indicateurs définis». L’APBO annonce, par ailleurs, l’élection d’un nouveau président en la personne de Frédéric Dorilleau, en poste depuis le 1er avril.

Eva DZ

Le groupe Avril, acteur industriel et financier des huiles et protéines végétales, débloque un fonds de 6 M€ pour soutenir les éleveurs, a-t-il annoncé le 14 avril. «On a le devoir d’accompagner les filières plus en souffrance», a expliqué le directeur général Jean-Philippe Puig. Cela concerne les éleveurs, touchés par le renchérissement des matières premières et qui n’ont «pas encore eu la possibilité d’augmenter leurs prix de vente». A compter du 1er juillet, le groupe, via sa filiale Sanders, leur proposera un dispositif d’aides exceptionnelles, à hauteur de 6 M€, en vue de soutenir l’installation de nouveaux éleveurs et la transmission des élevages, accompagner la modernisation et la durabilité des élevages, optimiser l’accès à la protéine dans la nutrition animale. Avril a les reins suffisamment solides pour cela. Son bénéfice net s’est établi à 150 M€ en 2021, en hausse de 155%, pour un chiffre d’affaires en hausse de 19%, à 6,8 Mrd€. Les activités de première transformation (trituration de la graine et production de tourteaux, huiles raffinées, biocarburants), ainsi que celles dédiées à la production d’ingrédients pour l’industrie (oléochimie notamment) ont été les plus porteuses.

Eva DZ

FranceAgriMer a relayé le 13 avril l’«inquiétude» des céréaliers face au risque de retournement de marché qui s’accompagnerait d’«un effet de ciseaux». A l’issue de la guerre en Ukraine, «on peut se retrouver très rapidement avec des quantités de matières agricoles qui reviennent sur les marchés», provoquant «un effet de ciseaux immédiat : des prix qui s’effondrent – dans deux, six mois, un an, personne n’a la réponse – et en même temps, des prix des intrants qui restent très élevés», a alerté en conférence de presse Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé Grandes cultures. Les céréaliers bénéficient d’une «envolée» de leurs prix de vente, le blé sur Euronext ayant dépassé 370 €/t sur l’échéance de septembre. Mais les intrants, notamment les engrais, coûtent aussi très cher. Résultat, le prix de revient est passé de moins de 160 € la tonne de blé à «probablement plus de 250 €/t aujourd’hui», selon Benoît Piètrement qui cite les données d’Arvalis (institut technique). C’est même plus de 300 €/t pour certains de ceux qui ont acheté tard leur engrais, a-t-il indiqué. Et d’alerter sur le besoin de «lisser au maximum les choses pour éviter cet effet de ciseaux qui aurait des conséquences dramatiques».

Didier Bouville

En mars, 81% des catégories de produits alimentaires étaient inflationnistes selon le panéliste NielsenIQ, contre 68% en février. Le taux d’inflation est de 1,26% par rapport à mars 2021 sur l’ensemble des produits alimentaires, note la société qui fait référence sur les ventes de produits en grande surface. «Alors que le mois de mars vient tout juste de se terminer, l’inflation des produits de grande consommation a connu une nette accélération par rapport au mois de février (il s’établissait alors à 0,52%, ndlr), décrypte Emmanuel Fournet de NielsenIQ France. La clôture des négociations commerciales, dans un contexte de guerre en Ukraine, est la raison majeure de cette accélération de l’inflation des produits de grande consommation». Le taux d’inflation dépasse les 4% pour trois catégories de produits : les pâtes alimentaires sont en tête avec une hausse de 12,34%. Viennent ensuite les légumes secs (+5,35%), et la viande et les volailles surgelées (+4,24%). Cinq autres produits sont au-dessus des 3%: l’huile (+3,92%), les fruits au sirop (+3,56%), le café torréfié (+3,52%), le riz (+3,44%) et les légumes en conserves (+3,39%). La tendance inflationniste observée en février et confirmée au mois de mars pourrait encore s’accentuer sous l’effet des renégociations de tarifs entre industriels et distributeurs.

Didier Bouville

Dans une lettre ouverte commune adressée le 13 avril au gouvernement, les présidents du Sedima (distributeurs de machines agricoles) et d’Axema (constructeurs) souhaitent «alerter les responsables politiques français et européens» sur les effets combinés de l’inflation des matières premières (acier, énergie), de difficultés d’approvisionnement en certains composants et de la fermeture de débouchés liés à la guerre en Ukraine. Les fédérations craignent pour leurs entreprises, à cause d’une demande qui pourrait être réduite par l’inflation et la fermeture de marchés à l’export, mais aussi de difficultés de trésorerie chez les distributeurs qui ne réussiraient pas à répercuter ces hausses.

Elles craignent aussi une «désorganisation de la production agricole», en raison de l’allongement des délais de livraison de machines agricoles. Selon une enquête d’Axema, ces délais se sont allongés en moyenne de 11 semaines «par rapport à une situation normale». Selon la filière du machinisme agricole, cela «peut mettre en péril la bonne exécution du travail de la saison et hypothéquer les récoltes à venir». En dernier lieu, les deux fédérations craignent une détérioration des relations entre distributeurs et agriculteurs, aussi bien pour la vente de matériel neuf que la reprise de matériel d’occasion.

Didier Bouville

Corteva Agriscience a inauguré ce 12 avril à Aussonne en Haute-Garonne, son premier Centre de technologies d’application de traitement des semences (CSAT) en Europe. Après les États-Unis en 2015 et le Brésil en 2019, ce nouveau CSAT est le troisième construit par le groupe. D’une surface de 1 300 m2, le centre a nécessité 18 mois de travaux et 6 M€ d’investissement. Centre névralgique de la R&D en Europe, il aura pour mission de concevoir des « recettes » d’enrobage, selon les termes de la directrice du centre Nilceli Fernandes, répondant aux demandes des clients européens (sur maïs, tournesol et soja en majorité), mais également de les tester et de passer à l’échelle de production industrielle. Nouveau sur le segment de l’enrobage, Corteva Agriscience souhaite se positionner comme un acteur majeur de l’agriculture durable. Il prévoit ainsi dans son nouveau CSAT de développer des solutions d’enrobage utilisant biostimulants et solutions de biocontrôle. «Le marché mondial de l’enrobage représente actuellement un montant de 5 à 6 Mds$, et il pourrait atteindre les 10 Md$ dans les prochaines années», estime Prabdeep Bajwa, directeur de portefeuille au sein du groupe. Corteva Agriscience est valorisé à 40 Mds€ à la bourse de New-York.

Didier Bouville

Selon la presse locale, la Sopa, une société d’équarrissage du Cantal, est «menacée de fermeture», après avoir perdu un marché d’enlèvement des animaux trouvés morts (ATM) au profit de la Secanim, filiale française du groupe allemand Saria. «La décision de lui retirer son principal marché de collecte remet en cause la continuité des services auprès du monde agricole et des collectivités», regrette la FNSEA dans un communiqué paru le 12 avril. Et d’appeler «au maintien d’entreprises d’équarrissage réparties sur l’ensemble des territoires». La société Sopa est co-détenue par «la profession agricole» et le groupe Saria, qui aurait proposé à la suite de l’obtention du marché de le faire sous-traiter par la Sopa. «Ca n’est pas possible, ça met la Sopa par terre», a témoigné Jean-Pierre Chateau, président de la Sopa, auprès de France Bleu, selon qui une procédure judiciaire s’est engagée entre la Sopa et Saria. Une situation que regrette Hervé Fumery, porte-parole de la filiale de Saria, interrogé par France Bleu: « Sopa s’est enfermée dans une situation de non-droit et continue à collecter sans avoir de contrat, fait signer des papiers à des éleveurs».

Didier Bouville

Dans un communiqué du 6 avril, les fromages de Savoie IGP (tomme de Savoie, raclette de Savoie, emmental de Savoie) ont fait le point sur l’avancée du projet de passage en AOP, annoncée en 2019. La démarche a été validée en assemblée générale le 7 décembre puis entérinée par le conseil d’administration de l’organisme de défense et de gestion (ODG) des trois IGP, Savoicime. La «prochaine étape» sera la rédaction des cahiers des charges pour déposer une candidature à la commission nationale de l’INAO, informe le communiqué. «Nos fromages IGP de Savoie se caractérisent par le fait que toutes les étapes de production se font dans la zone géographique, explique dans le communiqué Thomas Dantin, le président de Savoicime. Nos vaches mangent les produits de la zone, en autonomie fourragère, et notre savoir-faire témoigne d’un vrai lien au terroir, à tous les maillons de la chaîne de fabrication. Ce lien est mieux reconnu par le consommateur et le grand public, quand on est en AOP». La tomme de Savoie et l’emmental de Savoie ont obtenu la reconnaissance européenne en IGP en 1996 et la raclette de Savoie en 2017.

Didier Bouville

Pour la première fois depuis la signature d’un accord-cadre en septembre 2019, l’Unell (association de neuf OP livrant à Lactalis) n’a pas trouvé d’accord avec Lactalis sur un prix du lait au mois d’avril, à l’instar de l’organisation de producteurs de Lait Grand Ouest (OPLGO) qui, elle, n’a pas d’accord-cadre avec l’industriel. «Lactalis souhaitait amputer le prix du lait pour le mois d’avril sur la base de l’étude commandée par Atla (portant sur un correctif de l’indicateur beurre-poudre, nldr)», relate le président de l’Unell Claude Bonnet à Agra Presse. L’AOP a donc rejeté la proposition de Lactalis au motif que l’indicateur en question n’aurait pas été validé l’interprofession, comme le prévoirait leur accord-cadre. En conséquence, l’industriel a annoncé reconduire le prix du lait du mois de mars (404€/1000 l) au mois d’avril, d’après une note d’information envoyée aux producteurs. L’OP Lait Grand Ouest signale une même décision «unilatérale» de la part de Lactalis après que des représentants des producteurs ont refusé un «protocole d’accord» comportant la reconnaissance du correctif sur l’indicateur beurre-poudre, indique leur président Frédéric Epineau. «On ne lâchera pas la négociation sur le mois d’avril», assure-t-il. Lactalis n’a pas répondu aux sollicitations.

Didier Bouville