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À l’issue d’une rencontre en Côte-d’Or mardi 23 mars entre le préfet référent loup, les éleveurs ovins, et les directions départementales compétentes, la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) indique à Agra Presse avoir obtenu des avancées sur les critères de non-protégeabilité individuels. «C’est un travail que nous avons mené avant tout pour les nouveaux territoires touchés par le loup», explique Claude Font, secrétaire général adjoint de la FNO en charge du dossier loup. Alors que les tirs dérogatoires et les indemnisations sont conditionnés à la mise en place de mesures de protection, l’article 6 de l’arrêté de 2018 prévoit que des exploitations peuvent être exemptées de cette exigence «sur la base d’une analyse technico-économique réalisée au cas par cas par la DDT». Des enquêtes menées par la chambre et les éleveurs en Côté-d’Or ont servi d’exemple pour déterminer plusieurs critères qui pourraient être appliqués au niveau national: le fractionnement des troupeaux, des coûts de protection dépassant les plafonds d’indemnisation, des parcelles traversées par un ruisseau ou un chemin cadastré, ou encore la présence de cultures sur les exploitations entrainant des surcharges de travail. Ces critères devront être officialisés par arrêté et déclinés au niveau départemental. Le dispositif, précise Claude Font, est distinct des zones difficilement protégeables, délimitées au niveau territorial dans quelques départements par le préfet coordonnateur.

Didier Bouville

Philippe Mérillon, a été reconduit le 24 mars en conseil des ministres, au poste de secrétaire général adjoint du ministère de l’agriculture et de l’alimentation poste qu’il occupe depuis novembre 2017. Il épaule depuis quelques temps déjà Sophie Delaporte, secrétaire générale de ce même ministère depuis décembre 2018. Diplômé de Sciences-Po Bordeaux et de l’École d’administration des affaires maritimes, Philippe Mérillon a passé l’essentiel de sa carrière professionnelle au sein du ministère de l’Agriculture. Il a notamment été conseiller technique au cabinet de Charles Josselin, secrétaire d’Etat à la Mer entre 1992 et 1993. Il a ensuite occupé plusieurs postes de chef de bureau (marché et produits de la pêche, Orient Asie, Fruits et légumes) avant de rejoindre l’ambassade de France en Espagne en 2002, en qualité de conseiller agricole. A son retour en France en 2005, il retrouve la rue de Varenne, notamment comme chef du service des ressources humaines (2009-2013). Un temps directeur régional de l’agriculture Languedoc-Roussillon, (2013-2016), il prend son poste de secrétaire général adjoint du ministère, poste qu’il combine avec celui de directeur général adjoint de FranceAgriMer.

Didier Bouville

Dans un communiqué de presse du 24 mars, la FNSEA rappelle que la convention collective nationale de la production agricole et des CUMA entre en vigueur le 1er avril prochain et appelle chaque employeur de main d’œuvre à se « mobiliser pour préparer au mieux cette transition, qui constitue un progrès majeur pour la branche agricole », indique-t-elle. Cette convention modifie plusieurs paramètres de la relation entre l’employeur et le salarié. Elle met en place une nouvelle approche de la classification des emplois dans les entreprises, reposant sur des compétences et des critères classants, et non plus sur des niveaux et des échelons. Cette nouvelle convention collective prend en compte une grille nationale de salaires dont les minima peuvent être localement améliorés. Elle détermine en conséquence le niveau de rémunération de chaque salarié en fonction de son coefficient.

Pour plus de renseignements : https://convention-agricole.fr/#/

Didier Bouville

A la demande du groupe Les Républicains, les députés de la commission des affaires économiques ont acté le 24 mars la création d’une mission d’information sur «la production laitière hors AOP en zones de montagne». Les deux rapporteurs seront Pascale Boyer, députée LREM des Hautes-Alpes, et Jean-Pierre Vigier, député LR de la Haute-Loire. Mi-janvier, alors que débutait la consultation sur le plan stratégique national (PSN), la déclinaison française de la future Pac, les chambres d’agriculture des massifs (Alpes, Pyrénées, Corse, Jura, Vosges) avaient tenu à exprimer leur position commune, pour mettre notamment en avant leur attachement aux aides couplées et à l’ICHN. Alors que la position de la FNSEA, prise le 6 janvier, n’exprime pas de position ferme pour le maintien à leur niveau de ces deux aides, les agriculteurs des Massifs demandaient clairement de «maintenir à leur niveau actuel les aides couplées, dont dépend entièrement, aujourd’hui, la survie de leurs exploitations familiales», et de «renforcer l’ICHN».

Didier Bouville

Par un communiqué du 23 mars, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs demandent la suppression de la redevance sur les engrais azotés prévue par le projet de loi Climat, car elle «dégraderait considérablement le revenu des agriculteurs sans apporter de réelle réponse aux enjeux climatiques». Les syndicats soulignent que les demandes de suppression de l’article 62 adressées aux parlementaires n’ont jusqu’ici pas abouti. Pour la rapporteure du texte, Célia de Lavergne (LREM), l’article vise à «dresser le chemin à parcourir». Mais pour la FNSEA et les JA, ces propos ignorent «ignorent les évolutions des pratiques des agriculteurs». Les livraisons en azote, rappellent les syndicats, ont baissé de 30% depuis 1990. Selon les derniers chiffres publiés par le Citepa (pollutions atmosphériques), ces efforts correspondraient à une baisse des émissions de N2O (inventaire interprofessionnel des émissions) du secteur agricole de 10%. Les émissions azotées se sont toutefois stabilisées depuis les années 2010, soulignent les experts, avec une légère reprise de la baisse des émissions depuis 2014 (-3,4 % sur la période 2014-2018). Dans le cadre de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) du gouvernement, «le budget final prévu pour le N2O pour la période 2029-2033 est de 35 Mt CO2e/an (total hors UTCATF), soit une baisse d’environ 13% par rapport à 2018», rappelle le Citepa.

Didier Bouville

«Nous sommes ravis de pouvoir annoncer la reprise des activités européennes de Yoplait par Sodiaal», se félicite Jeff Harmening p-.d.g de General Mills, dans un communiqué du 18 mars. Sodiaal annonce être officiellement entrée en négociation exclusive avec le groupe américain pour reprendre le contrôle de Yoplait, une marque créée par la coopérative laitière en 1965. «Ce projet positionnerait Sodiaal dans le top 10 des entreprises agro-alimentaires à marques en France tout circuit de la grande distribution», se réjouit-elle. Estimée à 400 millions d’euros selon le quotidien Les Échos du 5 mars, la transaction devrait être finalisée d’ici la fin de l’année 2021. Concrètement, cet accord se traduirait par la reprise de contrôle par Sodiaal des activités Yoplait en France dont la cession de trois sites industriels (Vienne, Monéteau et Le Mans), au Royaume-Uni et en Irlande ainsi que des activités de franchises seraient. De son côté, General Mills reprendrait la totalité de l’entité canadienne et resterait le franchisé du périmètre nord-américain. «La marque à la petite fleur, véritable marque patrimoniale nationale (…) contribuerait à sécuriser la collecte de lait de nos adhérents sur le long terme», déclare Damien Lacombe, président de Sodiaal.

Didier Bouville

Une centrale d’achat, CamaCuma, est lancée en réaction aux prix des agroéquipements qui augmentent «de manière systématique», ont annoncé le 23 mars ses initiateurs au sein des Cuma (coopératives d’utilisation de matériel agricole). «A peu près 500 M€ sont investis par les Cuma» chaque année, a souligné Philippe Majeune, élu national du réseau. «C’est une force mais qui est complètement dispersée.» L’idée est de faire des achats groupés, pour obtenir des prix à -25 %. CamaCuma part de cet autre constat que «les prix des matériels, tous les ans, augmentent systématiquement de 3% à 6%», selon lui. Elle propose comme formules : l’achat-revente, dédiée aux matériels simples, et la location de longue durée, pour les plus complexes. Deux appels d’offre sont en cours, l’un sur des plateaux fourragers en achat-revente, l’autre concernant des chargeurs télescopiques en location sur 36 à 60 mois. Après deux mois d’activité, CamaCuma affiche déjà un quart des matériels vendus ou loués. Trois autres appels d’offre sont prévus la semaine prochaine, puis cinq au deuxième semestre. La centrale d’achat revendique l’adhésion de 40 % des Cuma en France, dans un croissant qui part de l’Ouest jusqu’à l’Est en passant par le Nord.

Didier Bouville

Le distributeur Lidl, l’industriel Bigard et la coopérative Blonde du pays d’Oc ont reconduit leur contrat tripartite en viande bovine, en étendant la zone d’approvisionnement et les volumes concernés, annoncent-ils dans un communiqué du 16 mars. Reconduit pour la quatrième année consécutive, ce partenariat concerne 200 éleveurs, pour 70 bêtes par semaine (contre 45 auparavant). L’enseigne de grande distribution «élargit sa zone d’approvisionnement» pour cette filière, avec 250 magasins «depuis Nantes jusqu’au pays Basque». En rayons, la démarche accueille une nouvelle référence (carpaccio de bœuf), qui rejoint trois références de hachés et quatre références de piécés. Ce contrat prévoit une «rémunération plus juste» des éleveurs, d’après le communiqué. Interrogé par Agra Presse, Michel Biero, directeur exécutif achats de Lidl France, précise que «le prix est fixé par les éleveurs, et ne fait l’objet d’aucune négociation. C’est sur la base de ce prix, que nous acceptons sans conditions, que les négociations se font entre l’industriel et le distributeur.» Le tarif est «fixé pour 12 mois» et peut «être adapté en fonction des cours de marché et des besoins». Point crucial: le prix à la production est «défini pour l’ensemble de la vache», souligne M. Biero. «C’est à nous de trouver un équilibre matière.»

Didier Bouville

La plupart des ministres de l’Agriculture de l’UE réunis le 22 mars à Bruxelles ont estimé que les recommandations que leur a adressé la Commission européenne pour que les futurs plans stratégiques de la Pac répondent aux ambitions du Green deal (réduction de l’utilisation des pesticides et des engrais notamment) ne pouvaient pas leur être imposées, car ces objectifs n’ont pas été adoptés formellement. Selon eux, les plans stratégiques devront uniquement être validés sur la base des règlements de la Pac, pour lesquels un accord devrait être trouvé d’ici le mois de mai. «La Pac doit être alignée sur des actes législatifs contraignants, pas sur des intentions», a résumé le ministre espagnol, Luis Planas. S’ils se disent de manière globale en faveur des objectifs fixés par le Green deal, les Vingt-sept préviennent que la Pac ne peut pas à elle seule y répondre. Ils ont donc demandé, une nouvelle fois, à la Commission européenne de leur présenter une analyse de l’impact des stratégies «de la ferme à la table» et «biodiversité 2030» sur le secteur agricole de l’UE. Le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a indiqué que les services bruxellois étaient en train de mener cette analyse, mais a aussi prévenu que ce genre d’évaluation était très compliquée à mener.

Didier Bouville

Le Comité européen des négociants en céréales et en aliments pour animaux (Coceral) vient de rendre public ses prévisions de production pour la prochaine campagne 2021-2022. Selon ce Comité, les vingt-sept pays membres de l’Union européenne (UE) seraient en mesure de récolter 283,5 millions de tonnes (Mt) de grains, soit 5 Mt de plus que l’été passé. Mais il évalue à près de 10 Mt l’augmentation sur un an, de la production européenne de blé (127 Mt au total). L’été prochain, près d’un quart de la production européenne de céréales serait français (67 Mt, +10 Mt sur un an). Si aucun accident climatique majeur ne survient d’ici là, notre pays aurait ainsi les moyens d’engranger 35,9 Mt de blé, soit 6,9 Mt de plus que 2020. Par ailleurs, 12,9 Mt d’orge d’hiver (10,3 Mt en 2020) et 4,6 Mt d’orge de printemps (3,9 Mt) seraient aussi moissonnées. 1,5 Mt de blé dur pourrait être récoltée (+230 000 t sur un an). Et à la fin de l’été, le Coceral mise sur des productions de maïs et de sorgho de 14,2 Mt et de 0,58 Mt. A l’échelle de l’UE à Vingt-sept, le Coceral table sur une production 29,63 Mt d’oléo-protéagineux (colza, de soja et de tournesol), en hausse de 1,2 Mt par rapport à 2020. Par culture, les Vingt-sept récolteraient 16,6 Mt de colza (+0,5 Mt sur un an), 9,95 Mt de graines de tournesol (+ 470 000 t) et 3,1 Mt de soja (+ 60 000 t). En France, le Comité anticipe une production de colza de 3,18 Mt, en retrait de près de 70 000 t. Cette prévision repose sur un rendement moyen de 32,5 q/ha, en hausse de 3q/ha sur un an partiellement compensé par la forte baisse des surfaces cultivées (980 000 ha ; – 135 000 ha sur an). En plantant dans quelques semaines 740 000 ha de tournesol (-15 000 ha sur un an), il est permis d’espérer une production de 1,7 Mt de graines (+40 000 t) et en semant 176 000 ha de soja (-10 000 ha), 475 000 t de fèves pourraient être récoltées.

Didier Bouville