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La secrétaire d’Etat à la biodiversité Bérengère Abba, qui a réuni le 29 mars les acteurs du projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) du bassin versant du Tescou, a proposé un médiateur «pour faciliter la poursuite des travaux dans une phase opérationnelle», selon un communiqué du ministère. Cette nouvelle phase s’articulera notamment autour de la protection des zones humides, pour lesquelles l’Etat mènerait «une étude complète de caractérisation». Autre axe, la structuration des acteurs afin de «présenter des projets d’approvisionnement en eau proposant des volumes au plus près des besoins, et évalué sous l’angle économique et environnemental». Un cadrage réglementaire est prévu à cet effet. Le ministère met aussi en avant l’appui de l’Etat, au travers notamment de l’agence de l’eau et du plan France Relance, pour renforcer l’accompagnement agro-écologique des agriculteurs. Après plus de cinq ans de dialogue entre tous les acteurs de la vallée de Sivens, Bérengère Abba retient «des principes d’action (qui) ont été actés, en matière d’agro-écologie, de circuits courts, de valorisation des filières à haute valeur ajoutée, de diversification des services offerts par les exploitations, de qualité agro-paysagère, de communication».

Didier Bouville

Sous le mot d’ordre EGA Tolérance zéro, la FNPL (producteurs laitiers, FNSEA) annonce dans un communiqué du 30 avril qu’elle organise une mobilisation le 1er avril dans un supermarché de Mayenne. Son objectif: «vérifier que les prix pratiqués sur ces classes de produits [lait en bouteille, yaourt et emmental râpé] ne sont pas abusivement bas, au sens de la loi EGAlim». Le syndicat a en effet calculé des prix en dessous desquels ces produits laitiers ne doivent pas, selon lui, être vendus en supermarché pour respecter la loi Egalim. Selon ces estimations, le prix de vente au consommateur doit être au minimum de 0,74€/litre pour le lait de consommation, 1,34€/kg pour les yaourts et de 6,23€/kg pour l’emmental râpé. Ces calculs se basent sur un prix du lait au niveau du prix de revient moyen soit 388 euros les 1000 litres (rémunération de 2 Smic pour l’atelier lait) ; sur les données de l’observatoire des prix et des marges (OFPM) pour estimer les coûts de transformation ; et pour la grande distribution, sur une marge de 10% correspondant au seuil de revente à perte minimal. «Cette action sera la première d’une mobilisation nationale durant le mois d’avril», prévient la FNPL.

Didier Bouville

Le ministre français de l’Agriculture Julien Denormandie a dit le 30 mars vouloir rétablir l’obligation de mention de «l’origine UE» dans le cadre du projet de loi Climat, et défendre au niveau européen l’obligation d’indiquer le pays d’origine, après l’annulation d’un décret suite à un recours du géant laitier Lactalis. Le Conseil d’Etat a annulé, le 10 mars, un décret qui imposait d’indiquer l’origine du lait distribué dans le commerce, la Cour de justice de l’Union européenne ayant préalablement jugé qu’un tel étiquetage ne pouvait être obligatoire que s’il y avait un lien avéré entre les propriétés d’une denrée et sa provenance. «Qu’une entreprise, singulièrement une entreprise française, puisse déposer un recours à la Cour de justice de l’Union européenne pour cacher l’origine des produits au consommateur – et je parle là de l’entreprise Lactalis – objectivement les bras m’en tombent», a-t-il ajouté. Le ministre a déclaré qu’il soutiendrait, dans le cadre de l’examen du projet de loi climat, un amendement «visant à pouvoir rétablir l’origine du lait a minima (…) pour du lait venant de l’Union européenne». «L’origine est une compétence de l’Union européenne et donc le combat est au niveau de l’Europe et le ministre que je suis, soyez en certain, portera ce combat au niveau de l’Europe», a-t-il poursuivi.

Didier Bouville

Via deux arrêtés parus au Journal officiel le 28 mars, la FNSEA est reconduite comme «organisation professionnelle d’employeurs reconnue représentative»; d’une part pour le secteur des activités agricoles «au niveau national et multi-professionnel»; et d’autre part pour le «secteur de la production agricole et des Cuma». Cette qualification lui permet notamment de «continuer à représenter l’agriculture au sein de toutes les instances institutionnelles», rappelle le syndicat dans un communiqué du 29 mars. Ces textes lui permettent aussi «d’animer le dialogue social national et territorial» et «de porter la voix des entreprises agricoles afin de défendre leur compétitivité, leur permettre de recruter et de fidéliser leurs salariés». Des reconnaissances qui «nous donnent des droits, mais aussi des devoirs que nous assumerons pleinement», affirme la FNSEA.

Didier Bouville

Quatre associations spécialisées de la FNSEA, l’AGPB (producteurs de blé), l’AGPM (maïs), la CGB (betterave) et la Fop (oléoprotéagineux), ont fait part le 29 mars de leur inquiétude sur l’assurance récolte dans la nouvelle Pac. «Les discussions relatives au PSN (déclinaison nationale de la future Pac, NDLR) n’apportent pas de réponses aux attentes légitimes des producteurs sur la montée en puissance de l’assurance récolte ou le développement d’autres outils de gestion des risques comme les fonds de mutualisation», selon un communiqué commun. Les organisations dénoncent «l’absence d’orientations politiques précises et de simulations budgétaires concrètes» sur le sujet. Or selon elles, de tels dispositifs sont «un des seuls outils du second pilier de la Pac réellement accessible aux producteurs de grandes cultures pour permettre l’adaptation de leurs exploitations à la nouvelle donne climatique».

Didier Bouville

Le groupe coopératif Fipso a proposé de racheter le pôle Salaisons de Maïsadour, formé de Delpeyrat-Chevallier et Salaisons pyrénéennes, d’après une notification reçue le 17 mars par l’Autorité de la Concurrence. Fipso «propose d’acquérir, sous condition suspensive, l’intégralité des titres des sociétés», peut-on lire sur le site web de l’Autorité, qui recueille actuellement les observations des tiers jusqu’au 7 avril. Delpeyrat-Chevallier et Salaisons pyrénéennes sont spécialisées dans les charcuteries crues, vendues «essentiellement à la grande distribution», précise l’Autorité. L’opération concerne «cinq sites industriels dans le Sud-Ouest de la France». Si elle se confirme, cette acquisition permettra à Fipso – qui «ne possède pas d’activité dans le secteur de la charcuterie à base de viande crue» selon l’Autorité – de mettre un pied dans le secteur des salaisons. Avec quelque 600 000 porcs par an, le groupe coopératif est leader du secteur dans le Sud de la France. Il est présent dans l’élevage, la collecte, l’abattage, la découpe, les produits élaborés et l’exportation.

Didier Bouville

Les discussions entre les négociateurs en chef du Conseil de l’UE, du Parlement européen et de la Commission européenne, lors du «super trilogue» du 26 mars, ont permis d’engranger des avancées positifs sur un certain nombre d’éléments de la réforme de la Pac. «Nous sommes parvenus à toute une série d’accord de principe qui doivent encore être validés au niveau technique. Mais c’est un premier pas très important en vue de la conclusion des négociations d’ici la fin du semestre», s’est félicitée la ministre portugaise de l’Agriculture Maria do Ceu Antunes qui préside le Conseil. Côté Parlement européen, on salue aussi des progrès mais de manière plus prudente. Le Président de la commission de l’Agriculture Nobert Lins admet que les positions des institutions se sont rapprochées mais prévient qu’il attend encore «plus de flexibilité de la part du Conseil». Dans le détail, un accord de principe a été trouvé sur l’application obligatoire d’une définition d’un agriculteur actif, la définition du nouvel agriculteur, les soutiens à accorder aux jeunes agriculteurs (3% répartis entre les deux piliers) ainsi que le nouveau modèle de mise en œuvre (avec un examen bisannuel de la performance et des garanties proposées au Parlement sur la rigueur des contrôles). Sur cette base, des discussions techniques vont pouvoir reprendre à partir du 6 avril. Il restera ensuite deux gros dossiers, restés pour le moment en suspens, à traiter: la conditionnalité sociale voulue par le Parlement et surtout l’architecture verte et ses éco-régimes.

Didier Bouville

«Jamais les prix des promotions sur la viande porcine fraîche n’ont atteint des niveaux aussi bas qu’en ce début d’année 2021», alerte Culture Viande (abatteurs) dans un communiqué le 25 mars, à la sortie d’une période habituelle de promotions. L’organisation de l’abattage-découpe se base sur une étude de l’Ifip (Institut du porc), qui a traité des données du panéliste Nielsen pour le porc frais (coupe et libre-service). D’après ce rapport, les promotions sur les références en dessous de 2 €/kg représentent 24% du total des promotions de janvier 2021. En janvier 2019, ce segment pesait 14% (2020 étant considérée comme «hors norme» du fait de la flambée des prix du porc due à la peste porcine africaine en Chine). Malgré une activité promotionnelle en recul (-1,5% en nombre de références, -4% en nombre d’opérations), la pression promotionnelle – qui reflète le «poids de la promotion dans le marché» – progresse de 1,4%. «Le porc n’est pas mis en avant, il ne sert qu’à alimenter la guerre des prix entre enseignes», dénonce Culture Viande. «Il y a eu moins de promotions avec le confinement, précise son directeur Paul Rouche à Agra Presse. Tous les distributeurs ont mis le paquet dès la rentrée de septembre pour faire revenir les consommateurs dans leurs magasins.»

Didier Bouville

Dans un communiqué paru le 25 mars, la FNSEA et les JA saluent le rapport que l’ex-patron de l’enseigne Système U, Serge Papin, a remis le jour même aux ministres de l’Agriculture et de l’Industrie, dans lequel il propose notamment de rendre la contractualisation obligatoire et pluriannuelle. Les syndicats saluent des mesures « qui vont dans le bon sens », approuvant de nombreux leviers mis en avant par le rapport: « la pluri-annualité, la transparence, l’encadrement des promotions, l’identification de l’Origine France ou encore les pouvoirs du médiateur… Nous accueillons également avec intérêt la mesure relative au renforcement de la contractualisation.» La FNSEA et les JA demandent toutefois que «l’élaboration et la prise en compte des indicateurs de coût de production dans les contrats» soient rendues «plus contraignantes».

Didier Bouville

La Commission européenne a présenté le 25 mars son plan d’action pour le développement de l’agriculture biologique en vue d’atteindre l’objectif de 25% de surfaces cultivées en bio dans l’UE d’ici 2030 (contre environ 8,5% aujourd’hui). Un plan en 23 actions qui repose particulièrement sur la stimulation de la demande: promotion du logo européen, incitation à recourir au bio dans les cantines, lutte renforcée contre les fraudes… Mais il vise aussi la production qui devra être soutenue dans le cadre des futurs plans stratégiques de la Pac, notamment par les éco-régimes du premier pilier. À l’heure actuelle, seulement 1,8% des fonds de la Pac (7,5 milliards d’euros) sont consacrés au soutien à l’agriculture biologique. La Commission européenne, qui validera ces plans stratégiques, ne pourra néanmoins pas contraindre les États membres à fixer des objectifs chiffrés. Chaque pays devra également préparer des plans d’action nationaux pour le bio en définissant des mesures qui ne se limitent pas à l’agriculture ou à ce qui est proposé dans le cadre de la Pac. «Bien sûr, l’agriculture bio est plus extensive et moins productive, a admis le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski en conférence de presse. Mais c’est aussi une opportunité pour les petits producteurs qui n’ont souvent pas d’autre alternative: se convertir au bio et survivre, ou disparaître.»

Didier Bouville