Réunies lors de leur assemblée générale en Seine-et-Marne le 27 septembre, les AOP laitières se sont interrogées sur leur résistance et résilience face aux changements climatiques. Les demandes de dérogation aux cahiers de charges se multiplient au rythme des épisodes de sécheresse. 17 en 2018 alors qu’elles n’étaient « même pas 10 les années passées », indique Patrice Chassard, président du Comité national des appellations laitières, agroalimentaires et forestières à l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité). L’année 2019, devrait voir ce nombre encore progresser. Les filières tentent donc de s’adapter. Grâce aux nombreux travaux prospectifs, des pistes de réflexions émergent?: constituer des stocks de fourrage de sécurité – six mois pour l’AOP Époisses -, diversifier les assolements, mettre les génisses en pension, revenir à des races plus rustiques. Toutes ne font pas l’unanimité. « Il n’y a pas de solution unique. Chaque AOP a ses spécificités », tranche Michel Lacoste, président de la Cnaol (fédération des AOP laitières). Chacun devra trouver sa propre réponse en fonction de l’impact du changement climatique sur son terroir. Car tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, illustre l’étude Climalait de l’interprofession laitière.
Didier Bouville