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Le site de financement participatif Miimosa a lancé, le 6 avril, une nouvelle plateforme web visant à «soutenir les producteurs français», d’après un communiqué. Baptisée Alimentationcitoyenne.fr, elle permet aux agriculteurs de poster deux types d’annonces : des «missions» de travail d’une part et des «produits à la vente» d’autre part. Les personnes qui souhaitent postuler à une mission ou acheter des aliments peuvent contacter directement l’exploitation concernée via la plateforme. Miimosa précise que les «missions» peuvent relever du salariat ou du bénévolat. «Chaque agriculteur est libre de fixer les détails de sa mission et notamment les informations relatives à la rémunération. S’il s’agit d’une mission salariée, un contrat de travail sera associé dans le respect des règles en vigueur», a assuré la chargée des relations presse Salomé Chattel. «A ce jour, nous avons plus d’une trentaine d’annonces (…) et plusieurs centaines de citoyens inscrits», a-t-elle ajouté.

https://alimentationcitoyenne.fr/

Didier Bouville

Les grands élevages de porcs et les entreprises du secteur des viandes aux USA et au Canada sont très menacés par les conséquences de la pandémie du Coronavirus. Ce sont des secteurs qui font énormément appel à la main d’œuvre étrangère, mexicaine surtout. Plusieurs dizaines de milliers de salariés étrangers arrivent aux USA et au Canada en année normale, avec une autorisation temporaire de travail ou de séjour. Avec les restrictions des autorisations d’arrivées consécutives à la pandémie, les producteurs de porcs craignent pour leur avenir. Le président Trump qui avait renforcé ces règles d’autorisation a de nouveau accepté un certain assouplissement pour les industries de la viande. Les éleveurs espèrent maintenant une extension pour eux de cet assouplissement. Mais selon une étude d’Iowa State University, il sera impossible de recruter suffisamment de main d’œuvre étrangère et l’augmentation massive du chômage aux USA n’améliorera guère la situation.

Didier Bouville

Les experts des États membres de l’UE ont donné le 6 avril leur feu vert (à la majorité qualifiée) au mandat de négociation partiel du Conseil sur les mesures de transition pour la Pac en 2021. Le Conseil maintient, à ce stade, une transition d’un an – et non pas de deux ans comme cela est très probable –, mais ajoute dans une déclaration conjointe que la décision définitive sur cette question sera prise ultérieurement, à la lumière de l’évolution de la situation. Prochaines étapes: la commission de l’Agriculture du Parlement européen doit adopter sa position sur ce dossier le 27 ou 28 avril puis un vote en plénière pourrait se tenir le 13 ou 14 avril. Pourront alors s’ouvrir des négociations inter-institutionnelles pour trouver un terrain d’entente entre les États membres et les eurodéputés dont les positions qui diffèrent peu. La Croatie, qui préside le Conseil de l’UE pour le premier semestre, espère qu’un accord final sera conclu avant la fin du mois de juin.

Didier Bouville

«Aujourd’hui, nous allons donner aux agriculteurs davantage de temps pour présenter leurs demandes de paiements directs et de paiements au titre du développement rural. Et nous allons bientôt augmenter les avances de ces paiements, afin de leur donner plus de liquidités pour payer leurs factures», a confirmé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans une vidéo diffusée le 6 avril. «La lutte contre le coronavirus touche tous les secteurs de l’économie européenne. L’un des secteurs où nous ne tolérerons aucune perturbation est celui de l’alimentation», prévient-elle. Elle indique également que les exigences administratives de la Pac, notamment pour les contrôles sur place, vont être simplifiées pour les agriculteurs et pour les administrations nationales, qui ont «des priorités plus urgentes que de remplir des documents». Et, Ursula von der Leyen ajoute que «nous sommes aux côtés de nos agriculteurs en ces temps difficiles, et nous prendrons d’autres mesures, en fonction de l’évolution de la situation». Malgré les demandes de certains États membres et de certaines filières (fruits et légumes, lait…), la Commission européenne se montre pour le moment réticente à intervenir rapidement sur les marchés agricoles.

Didier Bouville

Dans un communiqué le 6 avril, la Caisse centrale de la MSA (CCMSA) informe que certaines de ses prestations familiales et sociales ont été revalorisées à hauteur de 0,3%. Cette hausse est effective depuis le 1er avril, indique le communiqué: «Les adhérents recevront ces nouveaux montants à partir des versements de mai.» Trois aides sont concernées par cette hausse: la prime d’activité, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et le revenu de solidarité active (RSA). Concernant la prime d’activité, elle peut désormais atteindre 553,16 euros pour une personne seule sans enfant (829,74 euros avec un enfant; 995,69 euros avec deux enfants; 221,26 euros de plus par enfant supplémentaire). Pour un couple sans enfant – marié ou non – elle peut monter jusqu’à 829,74 euros (995,69 euros avec un enfant; 1161,64 euros avec deux enfants; 221,26 euros par enfant supplémentaire). L’AAH, versée aux personnes handicapées ayant un taux d’incapacité d’au moins 50%, s’élève désormais à 902,70 euros. Enfin, le montant forfaitaire mensuel du RSA passe à 564,78 euros pour une personne seule et à 847,17 euros pour un couple sans enfants. Cette revalorisation, décidée annuellement, n’est pas liée au contexte actuel du coronavirus, a précisé le service de presse de la CCMSA.

Didier Bouville

Les entreprises françaises sont en bonne place dans le classement 2019 du BBFAW (Business benchmark on farm animal welfare), publié le 2 avril. Depuis 2012, le BBFAW évalue la politique de bien-être animal de 150 entreprises agroalimentaires mondiales. Danone occupe la première place des entreprises hexagonales citées – et le seul Français au niveau 2 sur 6 (bien-être intégré dans la stratégie d’entreprise). De nombreux Français sont au stade 3 (établi, mais encore du travail à faire), à l’amont (LDC, Terrena) comme à l’aval (Casino, Les Mousquetaires, Metro, Sodexo). Le niveau 4 regroupe les entreprises qui réalisent des progrès dans la prise en compte du bien-être animal (Auchan, Carrefour, Système U, Cooperl). Enfin, Leclerc et Lactalis sont en queue du peloton français, au niveau 5 (engagements affichés mais preuves limitées d’application). Aucune entreprise française n’atteint le niveau 1 (leader) et «le Royaume-Uni a une position claire de leadership», affirme le BBFAW. Le rapport précise que «60% des plus grandes entreprises de l’agroalimentaire mondiales disposent (…) de politiques dédiées» au bien-être animal. «Il reste encore beaucoup à faire, mais il semble y avoir à la fois un appétit et une volonté de changement dans l’agroalimentaire», a réagi le CIWF dans un communiqué du 2 avril.

Didier Bouville

Lors de son audition par les sénateurs en vidéoconférence le 2 avril, la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, s’est déclarée «convaincue que le travail sur une société résiliente nous prémunira contre les crises climatiques, écologiques et sanitaires» à l’issue du coronavirus. «Il est important que tout le monde, les élus, les think tanks, les responsables économiques partagent le constat de la vulnérabilité dans laquelle nous nous sommes placés, et l’importance, au moment où nous voudrons faire repartir notre économie, de ne pas répondre en se fragilisant pour les crises d’après», a poursuivi la ministre, dénonçant les récentes remises en cause du Green deal européen par les responsables polonais et tchèques. Contrant par avance de futures critiques sur le manque d’ambition écologique du plan de relance, la ministre a par ailleurs souligné les incertitudes sur l’état économique de la France à l’issue de la crise, appelant en la matière à l’«humilité». Les contours d’une éventuelle stratégie de reprise demeureront cependant flous pendant encore quelques semaines, puisque, aux yeux du gouvernement, «l’heure n’est pas aux plans de sortie et de rebond, l’heure est à la crise sanitaire.»

Didier Bouville

«Nous demandons expressément à la Commission d’engager une action spécifique comme le stockage privé ou la régulation des volumes», lancent la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) dans un communiqué le 3 avril, le lendemain d’un appel de Christiane Lambert dans ce sens. A la suite du confinement et de la fermeture des restaurants, «des déséquilibres majeurs sont en train de se créer sur certains marchés», soulignent les syndicats majoritaires, jugeant «nécessaire» de «réagir de toute urgence». La FNSEA et les JA appellent donc Bruxelles à activer les outils prévus par le règlement OCM (Organisation commune des marchés). La situation actuelle liée au Covid-19 «remplit malheureusement tous les critères», selon eux: «Elle n’était ni prévisible, ni intrinsèque au secteur agricole». Ils demandent aussi à la Commission d’agir pour les produits non couverts par le règlement OCM (comme les volailles par exemple) «au travers des articles 219 à 222 du règlement qui donnent plein pouvoir à la Commission». «Nous ne comprendrions donc pas que la Commission ne propose pas des moyens exceptionnels pour des secteurs stratégiques comme le sont l’agriculture et l’agroalimentaire», menacent les syndicats. Et de rappeler que la crise sanitaire a poussé l’UE à suspendre la règle des 3% de déficit budgétaire.

Didier Bouville

Après les confinements dus au coronavirus, le cheptel porcs reprend la croissance en Chine. Selon le gouvernement chinois les effectifs auraient augmenté de +2,8 % en février par rapport au mois précédent. Il s’agit d’une augmentation atypique, car normalement le nombre de porcs diminue après le Nouvel An chinois. Autre signe de cette évolution positive, 87 % des 9 700 entreprises d’aliments du bétail autorisées, ont repris à mi-mars leurs activités normales, ainsi que 85 % des producteurs de médicaments vétérinaires. Parmi les 5 520 entreprises d’abattage, 87 % d’entre elles étaient en activité. Mais l’approvisionnement en viandes de porcs n’en n’est pas encore normalisé pour autant. Selon les analystes il y a eu par exemple en février dans 11 entreprises cotées en bourse une production de 15,3 Mio de porcs, soit un recul de -39 % par rapport à la normale.

Didier Bouville

Dans un communiqué le 2 avril, la MSA a annoncé le versement anticipé de ses aides sociales aux adhérents concernés dès le 4 avril. «Cette décision s’applique à l’ensemble des allocations et prestations versées par la MSA: minima sociaux (RSA, allocation adulte handicapé…), prime d’activité, aides personnelles au logement, allocations familiales», précise le communiqué. Cela fait suite à une disposition prise la veille par le gouvernement afin d’aider les personnes les plus précaires en s’assurant qu’elles puissent faire face à leurs dépenses «dans les meilleures conditions». En effet, dans un communiqué diffusé le 1er avril, l’exécutif précisait que les personnes souhaitant percevoir leurs aides sous forme d’espèces pourraient retirer l’argent «dès samedi». «Compte tenu de l’épidémie de Covid-19, et afin de permettre de respecter les gestes barrières, les autorités recommandent chaque fois que cela est possible de retirer les sommes versées dans les distributeurs de billets plutôt qu’en agence», poursuivait le communiqué. Dans cette annonce, le gouvernement rappelait également que le versement des minima sociaux sera «assuré» et la continuité des droits «garantie».

Didier Bouville