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Un service de mise en relation directe entre les producteurs agricoles et les consommateurs a été lancé jeudi 16 avril à l’initiative de La Fabrique by CA, une «fabrique» de start-ups soutenue et financée par le Crédit Agricole. Les agriculteurs sont invités à créer directement un compte sur « Loop-market.fr » pour proposer leurs produits à la vente. La « marketplace » offre deux options pour récupérer les commandes : la livraison assurée par le producteur dans le cadre du maintien de son activité professionnelle, ou la collecte de la commande directement sur l’exploitation ou en boutique par le client. Le Crédit Agricole précise que le service est gratuit, la plateforme et le Groupe ne tirant aucune rémunération d’une initiative «solidaire». La banque dit vouloir se mobiliser pour trouver des alternatives aux circuits de distributions classiques «afin de maintenir le lien entre le producteur et son client, conformément à sa mission d’utilité pour ses clients et pour la société».

Didier Bouville

Surtout le moins cher ! Les consommateurs sont indifférents à l’étiquetage des viandes par rapport aux classements des élevages selon le niveau de bien-être animal. L’étiquetage Tierwohl qui a été introduit dans la grande distribution il y a un an, est ignoré. Du coup, dans la distribution, 90 % des viandes bovines étiquetées et 80 % des viandes de porcs proviennent d’élevages classés au niveau 1, c’est-à-dire remplissant uniquement les conditions légales. Pour les viandes de volailles par contre, c’est un peu mieux, 85 % des poulets et 98 % des viandes de dindes proviennent de « poulailler plus », le second niveau. Le classement en bien-être animal distingue quatre niveaux. Le niveau 2 garantit 10 % de place en plus aux animaux, le niveau 3 exige du contact avec le climat extérieur et plus de place. Quant au niveau 4 , il rassemble les élevages bio et à parcours extérieurs.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 14 avril, l’Association de promotion de la volaille française (APVF, qui gère le logo «Volaille française») veut «inciter les consommateurs à diversifier leur consommation (…), en termes de morceaux comme d’espèces», d’après les mots de son président Christian Ragaigne. Les volailles nécessitant une mise en avant pour être achetées ou associées à des occasions festives sont durement frappées par une baisse de leur consommation. «Le canard, la caille ou le pigeon présentent, au même titre que la dinde ou le poulet, des qualités organoleptiques et nutritionnelles à découvrir», rappelle ainsi l’APVF. «En consommant du canard français a minima deux fois par mois (…), nous pourrions garantir à la filière le maintien de ses emplois, de la fourche à la fourchette», assure l’association. De même, «en achetant au moins une fois par an de la caille ou du pigeon français, (…) nous pourrions permettre à ces filières d’envisager l’avenir avec plus de sérénité.» L’APVF s’est associée au chef cuisinier Florian Barbarot (Top Chef 2019), qui propose des sessions de cuisine en direct sur Instagram depuis le 14 avril.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 14 avril, la FNP (éleveurs de porcs, FNSEA) regrette que le prix français du porc «se trouve déconnecté du prix payé aux éleveurs voisins européens», notant un écart «de 15 centimes avec l’Espagne et l’Allemagne et de 30 avec le Danemark». La FNP dénonce fréquemment ce décalage, qu’elle explique principalement par une moindre orientation française à l’export.

Les trois pays cités «affichent des hausses moyennes de ventes vers les pays tiers de 30% quand la France présente une baisse de 3%», pointe le syndicat. «La crise sanitaire ne doit pas être un prétexte», lance la FNP. Selon elle, le marché du porc est «propice», ce qui n’empêche pas «une baisse de l’abattage en France, contribuant à une sous-optimisation de la filière». «Certains opérateurs en profiteraient-ils pour garder un prix à minima en leur faveur», accuse la FNP.

Dans sa note hebdomadaire du 14 avril, le Marché du porc breton (MPB) note que la cotation française est restée stable à 1,513 euro le kilo (moyenne 56 TMP) en semaine 15 (du 6 au 12 avril). Sur cette même période, les prix des grands producteurs européens reculaient, tout en restant supérieurs à la France. Le décrochage du prix français remonte à décembre 2019, sur fond notamment de grève des dockers et de paralysie des exportations.

Didier Bouville

En semaine 15 (6 au 12 avril), le niveau d’activité des entreprises de négoce agricole représente 95 % par rapport à la normale, a indiqué le 14 avril leur fédération FNA. L’approvisionnement en production végétale est à 98%, en production animale à 92%, en carburant à 116%, les magasins de vente atteignent 76%, le commerce des grains et la collecte 96%, la chaîne logistique 89%, détaille un communiqué. «L’approvisionnement des productions végétales est normal puisque les besoins ont été anticipés par les agriculteurs et les négociants qui ont su livrer leurs clients pour assurer leurs besoins en pleine reprise végétative, considère la FNA. Dans l’approvisionnement en alimentation animale, après un effet de stockage des éleveurs, on note l’impact de la conjoncture dans ces productions.» La FNA revendique 300 adhérents qui collectent les grains de quelque 300 000 agriculteurs.

Didier Bouville

Constatant l’accumulation des vins invendus, l’association génération de la production viticole (AGPV), qui rassemble l’ensemble des organisations représentatives de la viticulture (CNAOC, La Coopération agricole, Confédération des vins IGP, vignerons indépendants, FNSEA et JA) a réclamé mardi 14 avril la mise en place « au plus vite » de mesures d’accompagnement spécifiques au secteur, insistant « sur l’urgence de la mise en place d’une mesure de distillation volontaire forte » permettant de dégager avant les vendanges les volumes accumulés. « Après l’intervention du Président de la République du 13 avril, il apparait que la reprise pour notre secteur ne pourra se faire avant l’été au plus tôt, avec la réouverture des bars et restaurants et la reprise de l’activité touristique. Il est nécessaire de dégager des fonds suffisants afin d’envoyer à la distillation au moins 3 millions d’hectolitres de vin de tous les segments, ce qui est une estimation basse des volumes nécessaires avant les annonces de poursuite de fermeture de CHR (…) », écrit l’organisation. L’AGPV évoque un prix de 80€/hl pour les IG, « un prix permettant de ne pas mettre à mal le travail engagé ces dernières années sur le marché ». Dans son communiqué, l’AGPV réclame également la concrétisation du fonds de compensation pour les taxes US, des mesures d’aide au stockage ou encore l’assouplissement dans la gestion de l’OCM vin afin de « prévoir les adaptations réglementaires spécifiques, nationales ou européennes, qui s’imposent et qui permettront de passer le cap ».

Didier Bouville

La ministre italienne de l’Agriculture a plaidé le 14 avril pour la régularisation de 600.000 clandestins pour faire repartir l’économie durement touchée par l’épidémie de coronavirus, déclenchant de vives critiques de l’extrême droite. «Cela suffit l’hypocrisie, et la tête dans le sable», a souligné Teresa Bellanova, qui appartient à Italia Viva, le mouvement centriste fondé par l’ex-chef du gouvernement Matteo Renzi, dans une lettre au quotidien Il Foglio. «Aucune installation informelle, aucun travailleur au noir», a plaidé la ministre, en déplorant qu’«on s’obstine à ne pas voir (ces clandestins), pour ne s’en rappeler que lorsque l’irréparable nous y contraint». Plusieurs centaines de milliers de travailleurs agricoles étrangers sont exposés en Italie à un risque de travail irrégulier et d’exploitation, selon les syndicats. Une partie d’entre eux sont soumis au «caporalato», forme moderne d’esclavage où des intermédiaires siphonnent une «grande partie des maigres salaires versés». La Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini s’est immédiatement insurgée contre la proposition de Mme Bellanova. «Mais comment peut-on penser à régulariser un large continent de clandestins, dont on ne connaît rien, pas même les conditions de santé, pour pouvoir compenser le manque de main-d’oeuvre dans nos élevages, dans nos campagnes?», ont dénoncé plusieurs sénateurs de la Ligue.

Didier Bouville

Les stocks mondiaux de blé et de maïs sont estimés en hausse dans le rapport mensuel du ministère américain de l’Agriculture (USDA) publié le 9 avril, les Etats-Unis anticipant par ailleurs une baisse de la consommation de maïs pour leur fabrication de carburants. Concernant le blé, les stocks mondiaux de fin de campagne sont estimés à 292,78 Mt par l’USDA contre 287,14 Mt en mars. Les stocks de blé augmentent «dans une perspective de baisse de la consommation par la filière des animaux d’élevage, qui devrait le remplacer par le maïs, très peu cher, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe», a estimé Gautier Le Molgat, de la société Agritel. De plus, les perspectives d’exportation de blé sont en baisse par rapport au mois dernier, conséquence d’une perspective de baisse de la consommation mondiale. Côté maïs, les stocks mondiaux progressent aussi à 333,43 Mt, contre 327,33 Mt le mois dernier, résultat d’une utilisation moindre pour le bioéthanol. Cependant, la consommation de maïs par les animaux d’élevage aux Etats-Unis devrait continuer à progresser, indique le rapport.

Didier Bouville

«Nous tiendrons notre assemblée générale statutaire le 18 juin à Paris», a annoncé Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, le 10 avril. Cet événement se tiendra dans le cadre d’un conseil fédéral du syndicat, qui était déjà prévu. «Notre conseil d’administration, qui se passera le 1er juillet, sur deux jours, sera électif pour le nouveau conseil d’administration et le nouveau bureau de la FNSEA», a-t-elle précisé. Par ailleurs, le débat autour du rapport d’orientation – consacré cette année au changement climatique – aura lieu en septembre, comme le «rendu du travail @FNSEA2025» sur le fonctionnement interne du syndicat.

Didier Bouville

Les consommateurs français ont privilégié l’agneau de France dans leurs achats pour Pâques, s’est félicité le 12 avril le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, estimant que cela contribuait à rendre «moins dramatique» pour les éleveurs nationaux la crise liée au coronavirus. «Ce que je sais, pour avoir eu les informations ce matin, c’est que nos concitoyens ont fait cet acte merveilleux d’amour, de patriotisme alimentaire: ils sont allés acheter de l’agneau français pour en manger », a déclaré M. Guillaume, dans l’émission Dimanche en politique sur France 3. «Je veux saluer la grande distribution et nos bouchers de quartier qui ont joué le jeu. Ils ont mis en valeur dans leurs ventes l’agneau français», a-t-il dit. Cette année, «évidemment, il n’y aura pas les grands banquets, les grands repas de famille, on ne passera pas autant d’agneaux que l’an passé, (que) les autres années», a constaté M. Guillaume, tout en se félicitant du travail mené auprès des distributeurs pour limiter la crise. Le ministre a souligné que les éleveurs ovins devront tout de même être aidés pour faire face à la crise. «Dans le cadre des demandes que nous avons faites à l’Union européenne, dans le cadre des aides qu’apportera l’Etat français, évidemment les éleveurs d’agneau qui n’auront pas eu la possibilité de vendre leurs agneaux seront aidés, comme toutes les entreprises françaises», a-t-il dit.

Didier Bouville