Destinées principalement à la restauration hors domicile, les exportations de bœuf des pays sud-américains vers l’Europe ont quasiment été réduites à néant à cause des mesures de confinement adoptées dans l’Union européenne. «La demande européenne [de bœuf argentin] est proche de zéro», rapporte Miguel Jairala, économiste en chef de l’Institut de promotion de la viande bovine argentine. Depuis la mi-mars, les abattoirs argentins – mais aussi brésiliens – ont reçu de la part de leurs clients européens des demandes de report ou d’annulation des livraisons, de renégociation des prix, et font face à l’absence de nouvelles commandes. L’expert argentin Miguel Gorelik assure que «la seule façon de récupérer le marché européen est que soit au préalable levé le confinement. En aucun cas, le marché européen ne peut être substitué par un autre.» «Désormais, en Argentine, poursuit Miguel Gorelik, les abattoirs n’achètent plus de bovins mâles lourds, catégorie reine de l’exportation, et la valeur du bétail en général a diminué.» Par ailleurs, le marché états-unien – que l’Argentine a mis des années à rouvrir – est lui aussi paralysé. De son côté, Israël a, dans les faits, suspendu ses importations de bœuf. (Par notre correspondant, Marc-Henry André)
Didier Bouville