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Destinées principalement à la restauration hors domicile, les exportations de bœuf des pays sud-américains vers l’Europe ont quasiment été réduites à néant à cause des mesures de confinement adoptées dans l’Union européenne. «La demande européenne [de bœuf argentin] est proche de zéro», rapporte Miguel Jairala, économiste en chef de l’Institut de promotion de la viande bovine argentine. Depuis la mi-mars, les abattoirs argentins – mais aussi brésiliens – ont reçu de la part de leurs clients européens des demandes de report ou d’annulation des livraisons, de renégociation des prix, et font face à l’absence de nouvelles commandes. L’expert argentin Miguel Gorelik assure que «la seule façon de récupérer le marché européen est que soit au préalable levé le confinement. En aucun cas, le marché européen ne peut être substitué par un autre.» «Désormais, en Argentine, poursuit Miguel Gorelik, les abattoirs n’achètent plus de bovins mâles lourds, catégorie reine de l’exportation, et la valeur du bétail en général a diminué.» Par ailleurs, le marché états-unien – que l’Argentine a mis des années à rouvrir – est lui aussi paralysé. De son côté, Israël a, dans les faits, suspendu ses importations de bœuf. (Par notre correspondant, Marc-Henry André)

Didier Bouville

Le réseau Jeunes Agriculteurs a décidé de reporter son congrès – qui devait se tenir début juin – aux 27, 28 et 29 octobre au palais des congrès de La Baule (Loire-Atlantique), indique-t-il dans un communiqué diffusé le 9 avril. Le réseau est mobilisé depuis le début de la crise «pour que les porteurs de projet poursuivent leurs démarches pour s’installer», et la stratégie de sortie du confinement est incertaine, a expliqué le syndicat. Les JA entendent «garantir la richesse des échanges», d’autant plus que ce congrès sera électif. Le mandat du président est de deux ans. Le rapport d’orientation sera dédié au renouvellement des générations en agriculture, «pour que demain, nous soyons encore nombreux sur les territoires», annonce-t-il.

Didier Bouville

Ovins : «L’effort a été fait pour Pâques», mais prix et volumes en baisse (Idele)

«La situation est un peu meilleure que la catastrophe totale qu’on imaginait il y a encore quelques jours», résume Philippe Chotteau, chef du département Economie de l’Idele (Institut de l’élevage), lors d’un webinaire le 9 avril. «L’effort a été fait pour Pâques en ce qui concerne l’écoulement des volumes». «Mais il est trop tôt pour crier victoire», tempère l’économiste, car «les agneaux vendus sont moins nombreux qu’en 2019 et l’ont été à des prix bien inférieurs.» La semaine 14 (du 30 mars), les cours se sont effondrés de 35 centimes, à 6,18 euros le kilo. Du jamais vu juste avant Pâques, selon l’Idele, alors que «l’approvisionnement des boucheries et des GMS n’était pas finalisé.» Cette semaine-là, pourtant, «les ventes repartent grâce à la campagne de communication d’Interbev», d’après l’Idele. De leur côté, les abattages ont «explosé au début du confinement, puis ont fortement chuté face à une demande amoindrie», rapporte l’institut. En semaine 14, avec des volumes inférieurs de 44% à la semaine équivalente de 2019, «tout le monde a eu très peur», raconte M. Chotteau. A la veille de Pâques, la situation de l’agneau reste fragile, car «la consommation est extrêmement volatile».

Didier Bouville

La première semaine d’avril (du 30 mars au 5 avril) a de nouveau été marquée par la progression des ventes en grande distribution: +6,5% en valeur par rapport à la même semaine l’an passé, explique Nielsen dans une note du 9 avril. Les grandes tendances de consommation restent globalement les mêmes. Le drive (+78,3%) et les livraisons à domicile (+77,5%) sont encore en forte progression. L’e-commerce représente désormais 10,6% des ventes de produits de grande consommation et de frais libre-service. Sa part de marché était de 6,1% début février. Les magasins de proximité développent également leur vente. À l’inverse, les hypermarchés sont boudés par les consommateurs (-13,4% pour ceux de plus de 3500 m2). Au sein des linéaires, ce sont les surgelés, tant salés (+32%) que sucrés (+17%), qui ont été fortement plébiscités. Viennent ensuite les rayons crémerie (+17%), épicerie salée (+14%), puis épicerie sucrée (+9%). Parmi les rayons alimentaires, seuls les alcools ont connu une baisse des ventes (-8%).

Didier Bouville

Ancien ministre de l’Agriculture, Christian Bonnet, est décédé le 7 avril à l’âge de 98 ans dans une maison de retraite à Vannes. Plus connu comme ministre de l’Intérieur de Giscard d’Estaing, dans le Gouvernement Barre entre 1977 et 1981, Christian Bonnet resta au gouvernement pendant neuf ans, de 1972 à 1981 sous les présidences de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d’Estaing. D’abord comme secrétaire d’Etat au Logement sous l’autorité du Premier ministre, Pierre Messmer de 1972 à 1974, puis ministre de l’Agriculture quand Valéry Giscard d’Estaing accéda à la présidence de la République en mai 1974, dans le Gouvernement Chirac et reconduit dans le Gouvernement Barre de 1976 à 1977.

Avant d’entreprendre une carrière ministérielle, Christian Bonnet, ancien directeur d’une conserverie de sardines fut maire de sa commune, Carnac dans le Morbihan, pendant 32 ans, conseiller général de Belle-Île de 1958 à 2001, député du Morbihan, pendant 18 ans de 1956 à 1972 puis de 1981 à 1983 avant de devenir sénateur de 1983 à 2001. Christian Bonnet laisse le souvenir d’un homme de caractère dans le sillage de Valéry Giscard d’Estaing avec lequel il été élu député en 1956 et qu’il a accompagné dans toute sa carrière politique jusqu’à l’élection de François Mitterrand en 1981.

(Photo Sénat).

Didier Bouville

A la demande d’un grand nombre d’exposants et d’acteurs de l’industrie des agroéquipements dont les cycles de production et de distribution sont particulièrement pénalisés par la crise sanitaire et économique que nous traversons, les organisateurs du SIMA ont pris la décision de tenir la prochaine édition du SIMA à ses dates historiques en février 2021 (du dimanche 21 au jeudi 25 février 2021).

Ce report exceptionnel ne remet pas en cause sur le long terme les nouvelles ambitions du salon et, en particulier, son positionnement à l’automne (les années paires). Ainsi, en 2022, le SIMA se tiendra comme prévu en novembre (du dimanche 6 au mardi 10 novembre 2022).

Didier Bouville

Les ministres français et allemand de l’Agriculture «appellent la Commission européenne à adopter rapidement les mesures de gestion des marchés qui s’avèrent nécessaires dans la difficile situation actuelle», annonce un communiqué commun du 8 avril. Le même jour, Didier Guillaume et Julia Klöckner ont échangé par visio-conférence et ont «travaillé pour faire bouger la Commission», d’après le ministre français. Paris et Berlin demandent notamment «l’ouverture du stockage privé dans les secteurs en crise». Dans une intervention à l’issue du Conseil français des ministres, le 8 avril, M. Guillaume avait notamment évoqué le secteur laitier, qui redoute une surproduction: «Aujourd’hui, il faut avoir la possibilité de stocker du lait, de la poudre, pour faire en sorte que cette filière-là vive le mieux possible», a-t-il précisé. «Dans une crise qui n’est pas ordinaire, il faut des réponses qui ne sont pas ordinaires», a fait valoir Didier Guillaume, appelant l’UE à «prendre ses responsabilités». Dans leur communiqué commun, les ministres de l’Agriculture appellent aussi «à une approche européenne commune dans la gestion de la crise». Ils demandent, une nouvelle fois, à Bruxelles «d’adopter rapidement les mesures de flexibilité nécessaires dans la gestion des contrôles» liés aux aides Pac.

Didier Bouville

La section veaux d’Interbev (interprofession bétail et viandes) lance une campagne de communication du 14 au 24 avril, annonce-t-elle dans un communiqué du 8 avril. Le confinement a provoqué une baisse des abattages de veaux de boucherie de 35%, qui «s’explique par l’arrêt quasi-total des commandes passées par la restauration commerciale» (plus de 20% des débouchés). Cette production fait face à une situation proche de celle de l’agneau: plutôt consommés aux beaux jours, «les veaux ne peuvent (… ) pas être « stockés » dans les cours des fermes en attendant que la situation s’améliore», rappelle Interbev. L’interprofession insiste sur l’action des distributeurs, «essentielle» selon elle, «car on sait que l’exposition en magasin joue un rôle capital dans l’acte d’achat» du veau.» «La viande de veau est bien souvent absente des linéaires et la rémunération des éleveurs de veau n’est pas à la hauteur», dénonce de son côtévla FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA), dans un communiqué paru le 7 avril. «Les éleveurs de veau ont poussé à la mise en place d’un budget supplémentaire» pour la campagne de communication, revendique la FNB. Et d’annoncer que «les industriels (…) alertent déjà les éleveurs sur des retards de sorties et des délais de vide [sanitaire entre deux bandes de veaux] de plus de six semaines.»

Didier Bouville

«Face à la baisse importante de la demande, nous avons dû fermer momentanément certains de nos sites de production», annonce la coopérative laitière Sodiaal dans un communiqué du 7 avril. Il s’agit de sites de fabrication de fromages AOP: brie de Meaux à Biencourt (Haute-Marne) et à Courtenay (Loiret), fromagerie de Saint-Flour (Cantal), où sont notamment fabriqués de la fourme d’Ambert et du bleu d’Auvergne. «Les frigos sont engorgés», assurait déjà à Agra Presse Damien Lacombe, président de Sodiaal le 1er avril. A priori, pas de risque de défaut de collecte des producteurs par la coopérative. «Quand le transformateur a plusieurs métiers, le lait est redirigé vers d’autres sites», assurait son président. L’arrêt de la restauration hors domicile, la fermeture des marchés, ainsi que la raréfaction de l’offre en grandes surfaces du fait notamment de la fermeture des rayons à la coupe, ont entraîné «une baisse des commandes de 25 à 80%, selon les fromages AOP, depuis le début du confinement». «La situation est critique et nécessite un regain de consommation rapide», alerte Damien Lacombe, cité dans le communiqué.

Didier Bouville

Contrairement aux messages de soutien apportés par la grande distribution aux agriculteurs dans la presse, les éleveurs de veau déplorent que les engagements annoncés ne se concrétisent pas toujours, du moins en ce qui concerne la viande de veau. « La viande de veau est bien souvent absente des linéaires et la rémunération des éleveurs n’est pas à la hauteur », observent les éleveurs de veaux de la Fédération nationale bovine (FNB). Et ce contrairement aux engagements que les enseignes ont pu prendre dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation. De leur côté, les industriels accusent le coup de cette crise sanitaire et alertent déjà les éleveurs sur des retards de sorties et des délais de vide de plus de six semaines. Les éleveurs demandent à ce que le contrat type qui prévoit notamment les cas particuliers d’allongement de la période d’engraissement et le retard de démarrage d’une bande soit respecté. « La FNB sera vigilante aÌ ce que les engagements pris par les différents maillons soient tenus afin de ne pas mettre en péril la continuité de la production vitelline française et ainsi ne pas déstabiliser l’autonomie alimentaire française », conclut-elle.

Didier Bouville