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Les ministres de l’Agriculture des pays du G20 ont promis le 21 avril de coopérer pour assurer un approvisionnement mondial «suffisant» en nourriture face au Covid-19, qui pourrait faire doubler le nombre de personnes au bord de la famine en 2020 selon les Nations unies. «Nous travaillerons ensemble pour aider à faire en sorte que de la nourriture saine et nutritive continue d’être accessible à tous en quantité suffisante et à des prix abordables, notamment pour les plus pauvres, les plus vulnérables et les déplacés», ont affirmé les ministres des vingt premières économies dans un communiqué.

«Dans les circonstances éprouvantes actuelles, nous soulignons l’importance d’éviter les pertes et le gâchis de nourriture en raison des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement, ce qui pourrait exacerber l’insécurité alimentaire (…) et entraîner des pertes économiques», ont-il ajouté à l’issue d’une réunion virtuelle organisée par l’Arabie saoudite, qui assure la présidence tournante du groupe. Ils ont aussi affirmé travailler à éviter «une volatilité excessive des prix» sur les marchés internationaux. Selon eux, il est important que les restrictions liées au coronavirus ne créent pas «de barrières non nécessaires» au commerce et aux chaînes d’approvisionnement en nourriture.

Didier Bouville

«Depuis l’allocution du Président de la République lundi 13 avril dernier, de nombreux maires sont interrogés quant à l’approvisionnement des masques dits «grand public» pour la sortie progressive du confinement à partir du 11 mai prochain, communique Jean-Louis Grimal, Président de l’Association Départementale des Maires et Présidents de Communautés de l’Aveyron (ADM12).

Et d’ajouter : «Il est important de rappeler, qu’à ce jour, aucune directive n’a été donnée. Nous ne connaissons pas les mesures qui permettront aux maires de se procurer ces masques, si tant est qu’ils soient chargés d’en assurer la distribution à toute la population. De plus, personne ne sait les conditions dans lesquelles le port du masque sera rendu obligatoire, ni la norme qui sera exigée.

Nos concitoyens doivent comprendre qu’il est quasiment impossible pour les maires aujourd’hui de trouver des masques offrant toutes les garanties de protection. Face à ces difficultés et à toutes les imprécisions qui entourent ce sujet, il est essentiel d’attendre les consignes et les instructions nationales».

Didier Bouville

Dans le bras de fer qui les opposait depuis plusieurs mois à la Safer régionale (Auvergne-Rhône-Alpes), les élus agricoles du Cantal (FDSEA, JA, Confédération paysanne…) annoncent, dans un communiqué le 20 avril, avoir obtenu gain de cause, avec la réintégration de leur représentant, Pierre Cusset, à la présidence du comité technique départemental de la Safer. «Les membres du comité prennent acte de l’accord qui a pu être trouvé entre la FDSEA 15, la FRSEA Aura et la Safer Aura», expliquent les élus. «Ainsi, la réintégration de Pierre Cusset en tant que président de comité de la Safer et la mise en place d’un travail technique concret dès la fin du confinement pourront permettre de travailler avec la Safer sur de nouvelles bases.»

En juillet, l’éviction de Pierre Cusset (FDSEA) par le président de la Safer Aura, pour non respect de consignes qui lui auraient été transmises, avait été suivie d’une escalade de tensions; le 6 décembre, des «insultes et menaces» avaient même été proférées à l’encontre du directeur de la Safer Aura, selon un huissier de justice présent lors de la séance.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 20 avril, les sénateurs indiquent avoir demandé officiellement à Bruxelles, le 15 avril, d’intervenir en urgence sur les marchés agricoles. «Nous ne comprenons pas que la Commission européenne n’ait pas encore déclenché consécutivement les mécanismes exceptionnels de gestion des crises», s’étonnent les présidents de commission Sophie Primas (Affaires économiques) et Jean Bizet (Affaires européennes) dans leur courrier au vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans. Les parlementaires y exigent l’activation des outils de crise du règlement OCM (Organisation commune des marchés), afin de «rééquilibrer les marchés» (article 219) et «permettre aux producteurs de s’entendre» (article 222). La crise sanitaire provoque une «crise économique hors norme et sans équivalent depuis 1945», estiment les sénateurs. Et de conclure: «Si face à un tel contexte, la Commission européenne ne mettait pas en œuvre, aujourd’hui, les mesures des articles 219 et 222 de l’OCM unique, quand le ferait-elle?»

Didier Bouville

«En avril, des producteurs seront payés moins de 200 euros les 1000 litres alors que la valorisation moyenne en AOP est habituellement de 500 euros», alerte Michel Lacoste, président du Cnaol (fédérations des AOP laitières) le 20 avril, interrogé par Agra Presse. En cause: la baisse de 60% des ventes de fromages AOP du fait de la crise du Covid-19. «Ce sont 1500 tonnes de fromages AOP et IGP qui, s’ils ne sont pas vendus d’ici le 15 mai, seront périmés, soit 15 Ml de lait et 15 M€ de chiffre d’affaires», déplore l’éleveur du Cantal.

Si les grands groupes laitiers parviennent à réorienter du lait vers d’autres de leurs outils de transformation, les plus petits transformateurs n’ont d’autre choix que d’écouler leur lait vers le marché spot. «Le prix du lait spot était de 300 euros. Depuis le Covid-19, il est passé à moins de 150 euros aujourd’hui», observe Michel Lacoste. La rémunération des producteurs s’en retrouve diminuée d’autant. Face à la situation, tous les acteurs s’adaptent. Les appellations modifient dans l’urgence leurs cahiers de charges. Productions et fabrications sont ralenties. L’Inao a raccourci à une semaine le délai de traitement des dérogations. «Le seul qui n’a pas bougé, c’est Didier Guillaume», regrette le président du Cnaol, l’enjoignant soutenir la filière.

Didier Bouville

Suite aux annonces du Président de la République et du Gouvernement, la mairie de Rodez a pris la décision d’annuler le festival interrégional des cultures occitanes Estivada, qui devait se tenir du 23 au 25 juillet 2020. Les animations programmées du mois d’avril au mois de juillet dans le cadre de l’opération « En attendant l’Estivada » sont également annulées.

Selon la mairie de Rodez, « la santé de notre public, de nos équipes, bénévoles, prestataires et partenaires est notre priorité. Il ne serait pas responsable de maintenir le festival cette année, les risques sanitaires étant encore bien trop importants, d’autant plus que l’application des gestes barrières est impossible ».

Didier Bouville

Le 16 avril, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a écarté la demande de la FNB, (producteurs de bovins viande, FNSEA) formulée le 29 mars d’instaurer «un prix minimum payé aux éleveurs à hauteur de notre coût de production» – soit un euro de plus au kilo – pendant l’état d’urgence sanitaire. «Des prix d’intervention où l’argent public viendrait entériner le déséquilibre, je ne pense que ce ne serait pas une bonne mesure», a justifié Didier Guillaume lors d’une audition devant les députés de la commission des Affaires économiques. Le ministre a évoqué un entretien à venir avec le président de la FNB Bruno Dufayet. Dans un communiqué le 15 avril, son syndicat a appelé les éleveurs «à retenir, au maximum, leurs animaux en ferme», afin d’obtenir de meilleurs prix. «Si tous les éleveurs retiennent leur animaux dans les cours de ferme, ça fera forcément poser des questions aux abattoirs», a reconnu le ministre. «Aujourd’hui, il n’y a aucune raison acceptable que le prix payé à l’éleveur baisse, là, au moment où il y a une demande qui augmente», a-t-il lancé, en réponse à une question du député Jean-Baptiste Moreau (LREM, Creuse).

Didier Bouville

«L’Etat prendra en charge, avec la MSA, 119 euros sur les 150 euros» de coût d’une journée de remplacement pour les agriculteurs contraints de garder leur(s) enfant(s) à domicile pour cause de fermeture des écoles: c’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume aux députés de la commission des Affaires économiques, le 16 avril. Une mesure inscrite dans une ordonnance publiée le 16 avril au JO, qui prévoit que ce montant sera fixé par décret. Baptisée «allocation de remplacement», cette aide «transitera par la MSA» et «sera plutôt de 112 euros, explique-t-on au cabinet du ministre de l’Agriculture, car c’est ce qui est versé aux médecins libéraux et on ne pourra pas aller plus haut.» L’allocation de remplacement «existe déjà en cas de congé maternité/paternité/adoption, poursuit la Rue de Varenne. Il y a toujours un reste à charge pour l’exploitant, mais il va diminuer.» «Le coût moyen d’une journée de remplacement est de 150 euros, avec des variations de plus ou moins 20 euros», explique-t-on au Service de remplacement France.

Didier Bouville

Lors de la séance publique du 17 avril dédiée à l’examen du projet de loi de finances rectificatif (PLFR), les députés, avec un avis favorable du gouvernement, ont décidé d’assouplir les modalités d’utilisation de la DPA (déduction pour aléas). L’épargne constituée sous l’ancien régime de la DPA pourra être mobilisée dans les conditions plus souples de la nouvelle déduction pour épargne de précaution (DEP) jusque mars 2021. La commission des finances n’avait pas adopté la veille un amendement en ce sens de Jean-Baptiste Moreau. Le rapporteur général du texte, Laurent Saint-Martin (LREM) a finalement admis que si «les conditions d’utilisation de la DPA sont remplies dans le contexte de crise notamment par les conditions d’aléas économiques et d’aléas sanitaires (…) il semblerait qu’effectivement, les modalités concrètes d’application restent très complexes» rendant nécessaire leur assouplissement. En revanche, les autres amendements liés au secteur agricole n’ont pas reçu d’issue favorable. C’est le cas du fonds d’urgence agricole de 100 millions d’euros que voulaient mettre en place les députés socialistes, de la réduction temporaire de la fiscalité applicable au biodiesel ou encore des exonérations de charges demandées par les députés centristes et LR pour les contrats courts liés aux récoltes et vendanges. Le texte sera discuté le 21 avril au Sénat.

Didier Bouville

Les déclarations Pac 2020 pourront bien être réalisées avant le 15 juin, à condition qu’«après le 11 mai, nous ayons la possibilité de mener des entretiens en physique avec les agriculteurs», affirme Sébastien Windsor, président de l’APCA (chambres d’agriculture), dans un entretien à Agra Presse le 15 avril. «Nous avons déjà fait des déclarations et on voit bien qu’à distance, ce n’est pas facile», explique-t-il. Les chambres d’agriculture mettent en place un outil de prise en main des ordinateurs à distance, précise le président de l’APCA. L’objectif est de réaliser «la moitié des déclarations» avec cette procédure. Concrètement, cet outil permet au technicien de «modifier la déclaration Pac en live, en même temps qu’il parle avec l’agriculteur au téléphone», explique M. Windsor. «Ce système doit être piloté par l’agriculteur», insiste-t-il: «Une fois que la session est finie, le technicien ne peut pas reprendre le contrôle de l’ordinateur sans y avoir été invité.» Les chambres maintiendront des rendez-vous physiques entre le 11 mai et le 15 juin «pour ceux qui sont réfractaires à l’informatique, ceux qui n’ont pas un débit internet suffisant ou ceux qui nécessitent un accompagnement particulier parce qu’il y a beaucoup de changements dans leur déclaration». Par ailleurs, «30% des agriculteurs réalisent seuls leur télédéclaration Pac», a estimé de son côté le ministre de l’Agriculture, le 16 avril devant les députés de la commission des Affaires économiques.

Didier Bouville